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​Nécessité d'une "réflexion collective" sur le statut des Marquises


Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, le président du Pays, Moetai Brotherson, le sénateur Teva Rofritsch, le député Tematai Le Gayic et le haut-commissaire Éric Spitz à leur arrivée à Nuku Hiva vendredi.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, le président du Pays, Moetai Brotherson, le sénateur Teva Rofritsch, le député Tematai Le Gayic et le haut-commissaire Éric Spitz à leur arrivée à Nuku Hiva vendredi.
Tahiti, le 19 août 2023 – Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu vendredi à Nuku Hiva où il a rencontré les maires de l'archipel pour évoquer la réforme statutaire souhaitée par les hakaiki. Indiquant que l'État n'était pas dans le “refus” mais qu'il n'avait pas encore de “réponse”, le ministre a évoqué le besoin d'une “réflexion collective” avec le Pays. 

Deux ans après la visite aux Marquises du président de la République Emmanuel Macron, le ministre de l'Intérieur, Gérarld Darmanin, a à son tour foulé le sol de la terre des hommes. Notamment accompagné du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, du président du Pays, Moetai Brotherson, et du haut-commissaire de la République, Éric Spitz, le numéro 3 du gouvernement est arrivé vendredi matin à Nuku Hiva où il a été reçu par Benoît Kautai, le maire de l'île et président de la Communauté de communes des îles Marquises (Codim), pour évoquer la réforme du statut des Marquises.  

Après avoir été accueilli par les collégiens et lycéens de Nuku Hiva, le ministre de l'Intérieur a tenu un discours durant lequel il a expliqué que face à ce projet de réforme statutaire des Marquises, l'État n'était pas dans le “refus” bien qu'il n'ait pas encore de “réponse”. Insistant sur l'implication du Pays, Gérald Darmanin a évoqué la nécessité d'une “réflexion collective”

Au terme du discours ministériel et malgré cette réponse en demi-teinte, Benoît Kautai s'est montré confiant en expliquant que la Codim travaillaient sur le projet aussi bien avec l'État qu'avec le Pays et qu'elle n'allait pas “baisser les bras” : “Ce projet n'est pas nouveau, notre démarche existe depuis un an. Nous sommes allées à Paris. Nous avons été reçus par la commission des lois au Sénat, par certains ministères et une délégation des collectivités d'Outre-mer et de la décentralisation s'est même déplacée depuis la métropole pour pouvoir nous rencontrer. Nous sommes en relation avec tous ces services de l'État. Il y a un mois, les hakaiki ont rencontré le président Moetai, les échanges ont été formidables. Il était vraiment à l'écoute. Il n'était ni pour ni contre ce projet qu'il découvrait mais nous nous sommes mis d'accord pour mettre en place un groupe de travail composé des juristes de la Codim et du Pays et, bien sûr, nous voulons que les juristes de l'État participent à cette réflexion.”

Pour Moetai Brotherson, “quel que soit le dispositif”, “ce sera forcément au sein de la Polynésie française”. “Aujourd'hui, nous ne pouvons pas nous prononcer. Mais on étudie la question. Ce sont des discussions que l'on a avec le haut-commissaire qui a également son point de vue sur ce sujet. Le point de vue de l'État. Nous attendons la fin des travaux pour voir ce qui en ressortira”, a détaillé le président du Pays. 

Lors de ce déplacement aux Marquises et alors que le leader indépendantiste, Oscar temaru, a affirmé vendredi matin depuis Faa’a que ce projet de réforme statutaire était instrumentalisé par la France, Moetai Brotherson n'a pu se dérober face aux questions sur les dissonances au sein du Tavini. Indiquant qu'il se réserve le “droit de ne pas être forcément d'accord avec cette analyse”, il a affirmé que ce projet était “porté par les hakaiki depuis le début” : “Ils sont assez grands pour le faire. Est-ce que ce projet est partagé par la population marquisienne ? Ça, c'est aussi une question qu'il faut se poser. Ensuite, il faut se demander si ce projet est efficace. Je suis quelqu'un de pragmatique. Je veux des solutions qui soient efficaces.”

Si Oscar Temaru a martelé que Gérald Darmanin n'avait pas de leçons à donner à la Polynésie, Moetai Brotherson ne s'en est pas étonné puisque “c'est la position classique du Tavini”. Le président du Pays a aussi tenu à rappeler qu'il était là pour examiner ce qu'il y a à faire “aux Marquises avec les Marquisiens”

Après Nuku Hiva, la délégation ministérielle a rejoint Hiva Oa vendredi soir pour une séquence moins politique notamment consacrée aux visites du site archéologique de Upeke et du centre culturel des îles Marquises où se trouve l'avion de Jacques Brel. 
 

3 millions de plus pour le festival des Marquises

Il n'avait pas apporté de “valise” mais il a amené “un chèque”. Lors de son discours à Nuku Hiva vendredi, le ministre de l'Intérieur a annoncé que l'État allait allouer une subvention de trois millions de francs pour le festival des Marquises tel que cela avait été demandé par ses organisateurs. Si une première subvention de 1,8 million de francs a déjà été accordée pour l'organisation de cet événement, le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, a confirmé cette “surprise” réservée à “un festival de culture merveilleux qui existe depuis une trentaine d'années et qui permet vraiment de montrer la richesse culturelle et la diversité du patrimoine et l'histoire”.

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 20 Août 2023 à 13:43 | Lu 3397 fois