Tahiti le 24 octobre 2024. Les discours de Paix autour de la journée mondiale des Nations Unies contenaient aussi leurs lots de messages d’un camp vers l’autre. Tony Géros est revenu sur "les droits fondamentaux des peuples autochtones" quand le haut-commissaire encourage pour sa part à "se méfier des fausses bienveillances" des autres états et renvoie les religieux "à la croyance", et n’ayant pas "à parler au nom des peuples, encore moins au nom des États".
Le président de l’assemblée de la Polynésie française, Tony Géros, a, pour la deuxième année consécutive, souhaité célébrer à Tarahoi la journée des Nations Unies. Devant un parterre d’une quarantaine de personnes, il a pris la parole, dans une salle René Leboucher où trônaient quasi exclusivement des panneaux d’informations sur l’autodétermination des peuples, pour revenir très largement sur le rôle que pourrait jouer l’Assemblée des Nations Unies dans la quête d’indépendance du Tavini en Polynésie française.
Lors de son discours, il est revenu sur le retour de la Polynésie française dans la liste des Pays non autonomes de l’ONU en 2013, et sur "les droits fondamentaux des peuples autochtones" en espérant "un début de dialogue avec l’Etat". Un dialogue qui semble pour l’heure compromis après les deux interventions des ambassadeurs français à New-York puis à Genève cette semaine.
Les propos du président de l’assemblée ont été repris en chœur par la vice-présidente, Chantal Galenon qui a, pour sa part, insisté sur le mot "résilience" tout au long de ses propos.
Et de la résilience, il en fallait pour les représentants indépendantistes alors que le haut-commissaire, Éric Spitz, prenait la parole.
Recentrant cette journée autour des violences dans le Proche-Orient, celles de la guerre en Ukraine et même sur le récent tir de missile chinois qui s’est abîmé en mer aux portes de notre ZEE, Éric Spitz a souhaité tenir un discours autour des "enjeux globaux", des "conflits mondiaux" tout en rappelant que "la France se tiendra toujours du côté de la démocratie."
"Dans dix ans, dans vingt ans, dans cent ans, que diront nos enfants, et les enfants de nos enfants, de ces jours si sombres et de ces heures cruelles, de ces instants absurdes et de ces morts inutiles, que diront-ils de ces guerres inégales et de ces conflits atroces ? Si simplement, si seulement, ils pouvaient dire de nous que nous avons tenté d’être justes et que nous nous sommes employés à préserver la Paix en nous efforçant de bâtir pour eux un monde plus fraternel ! " concluait-il dans son discours.
Mais derrière ces paroles de sagesse et d’appel à l’unité des peuples, quelques lignes feront faner les sourires des convives du jour.
Le président de l’assemblée de la Polynésie française, Tony Géros, a, pour la deuxième année consécutive, souhaité célébrer à Tarahoi la journée des Nations Unies. Devant un parterre d’une quarantaine de personnes, il a pris la parole, dans une salle René Leboucher où trônaient quasi exclusivement des panneaux d’informations sur l’autodétermination des peuples, pour revenir très largement sur le rôle que pourrait jouer l’Assemblée des Nations Unies dans la quête d’indépendance du Tavini en Polynésie française.
Lors de son discours, il est revenu sur le retour de la Polynésie française dans la liste des Pays non autonomes de l’ONU en 2013, et sur "les droits fondamentaux des peuples autochtones" en espérant "un début de dialogue avec l’Etat". Un dialogue qui semble pour l’heure compromis après les deux interventions des ambassadeurs français à New-York puis à Genève cette semaine.
Les propos du président de l’assemblée ont été repris en chœur par la vice-présidente, Chantal Galenon qui a, pour sa part, insisté sur le mot "résilience" tout au long de ses propos.
Et de la résilience, il en fallait pour les représentants indépendantistes alors que le haut-commissaire, Éric Spitz, prenait la parole.
Recentrant cette journée autour des violences dans le Proche-Orient, celles de la guerre en Ukraine et même sur le récent tir de missile chinois qui s’est abîmé en mer aux portes de notre ZEE, Éric Spitz a souhaité tenir un discours autour des "enjeux globaux", des "conflits mondiaux" tout en rappelant que "la France se tiendra toujours du côté de la démocratie."
"Dans dix ans, dans vingt ans, dans cent ans, que diront nos enfants, et les enfants de nos enfants, de ces jours si sombres et de ces heures cruelles, de ces instants absurdes et de ces morts inutiles, que diront-ils de ces guerres inégales et de ces conflits atroces ? Si simplement, si seulement, ils pouvaient dire de nous que nous avons tenté d’être justes et que nous nous sommes employés à préserver la Paix en nous efforçant de bâtir pour eux un monde plus fraternel ! " concluait-il dans son discours.
Mais derrière ces paroles de sagesse et d’appel à l’unité des peuples, quelques lignes feront faner les sourires des convives du jour.
"Les religieux n’ont pas à parler au nom des peuples"
"Nous observons également, avec inquiétude, la montée des autocraties, et cela même au sein des plus vieilles démocraties", a-t-il lancé à la tribune en préambule d’un passage qui devait laisser l’assistance coite. "La tentation de l'homme fort, du leader providentiel, séduit de plus en plus. Et cette tentation, nourrie par les peurs face à un avenir incertain et par la montée des inégalités, constitue une véritable menace pour la paix mondiale. Les populismes, les fanatismes religieux et politiques, exacerbent les divisions et fragilisent les fondements mêmes de nos démocraties", a-t-il poursuivi sur le chapitre international avant de poursuivre sur une tonalité qui ne peut que renvoyer à ce qu’il se passe au Fenua. "Les religieux n’ont pas à parler au nom des peuples, encore moins au nom des États. Qu’ils demeurent dans la sphère privée de la croyance, de l’opinion et des habitudes cultuelles."
Toute ressemblance avec un activisme politique propagé par une Église locale ne serait que pure coïncidence.
Toute ressemblance avec un activisme politique propagé par une Église locale ne serait que pure coïncidence.
"Fausse bienveillance"
Et alors que l’Azerbaïdjan est sous les feux nourris des critiques de l’Etat et des députés européens, le haut-commissaire aura lui aussi une petite pique sur cet Etat, ami de circonstance des indépendantistes, devant de nombreux élus habitués aux tapis rouges de Bakou. "Le relativisme des uns, les fausses vérités des autres, tous ceux qui chaque jour viennent prétendre que d’autres modèles sont possibles, se gardent bien de reconnaître que ces modèles-là, se fichent pas mal de la liberté et de la dignité humaine", a-t-il rappelé avant de poursuivre un peu plus loin. "Méfions-nous cependant des initiatives sournoises des États despotiques dont l’amitié ne repose que sur l’intérêt. Méfions-nous des fausses bienveillances. Méfions-nous de ceux qui pervertissent nos propres valeurs et dont la fausse amitié n’a de but que de nous soumettre et d’imposer au Monde un ordre qui ne se fonde que sur la violence, la terreur et la haine."
Un discours bien peu applaudi par l’assistance.
Tony Géros commentera laconiquement cette diplomatique saillie. "On ne va jamais se laisser instrumentaliser par une puissance hégémonique. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter avec. Si la France ne veut pas voir la Chine, ne veut pas voir l’Azerbaïdjan, c’est son problème."
L’Azerbaïdjan, qui doit prochainement accueillir la COP 29 sur le climat, est de plus en plus critiqué par les puissances internationales et certaines souhaitent désormais que l’organisation de cette COP lui soit retirée. Tony Géros annonçait hier qu’une délégation du Tavini y serait présente.
Un discours bien peu applaudi par l’assistance.
Tony Géros commentera laconiquement cette diplomatique saillie. "On ne va jamais se laisser instrumentaliser par une puissance hégémonique. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas discuter avec. Si la France ne veut pas voir la Chine, ne veut pas voir l’Azerbaïdjan, c’est son problème."
L’Azerbaïdjan, qui doit prochainement accueillir la COP 29 sur le climat, est de plus en plus critiqué par les puissances internationales et certaines souhaitent désormais que l’organisation de cette COP lui soit retirée. Tony Géros annonçait hier qu’une délégation du Tavini y serait présente.