Tahiti, le 3 mai 2020 – Dans un communiqué interne daté du 3 mai, le Medef de Polynésie dresse deux scénarios économiques, l’un « volontariste » et l’autre « pessimiste », basés sur les projections des 470 entreprises de ses dix-huit organisations patronales sur les années 2020 et 2021. Les pertes sont estimées entre 100 et 145 milliards de Fcfp par an et 3 400 à 4 700 emplois sont directement menacés à courte échéance.
Le constat est aussi percutant qu’il n’est alarmant. Dans un communiqué interne diffusé dimanche soir auprès des adhérents du Medef de Polynésie, que Tahiti Infos s’est procuré, l’organisation patronale dépeint deux scénarios économiques particulièrement sombres pour les deux prochaines années de crise liée au coronavirus. Le communiqué laconique indique que le Medef a dressé ces perspectives économiques en interrogeant ses dix-huit organisations patronales qui représentent « 470 entreprises » et « 490 milliards de Fcfp de chiffre d’affaires en 2019 pour un effectif de 15 985 salariés et chefs d’entreprises », soit « 50% du chiffre d’affaires réalisé annuellement en Polynésie française ».
Les organisations patronales des ces différents secteurs de l’économie polynésiennes se sont prononcées sur leurs projections pour l’année 2020 et l’année 2021, dans le cadre de deux scénarios distincts : Un scénario « volontariste » qui prend en compte l’ouverture des lignes aériennes internationales à partir du 1er juillet 2020 en Polynésie française et dans le reste du monde sans contrainte de quarantaine, et un scénario « plus pessimiste, voire plus réaliste » qui décale cette réouverture vers l’international au dernier trimestre 2020. Une fois de plus, c’est la question du redémarrage du trafic aérien international qui conditionne la reprise de l’activité économique au fenua.
Deux scénarios catastrophes
Le constat est sans appel. Pour l’année 2020, le scénario « volontariste » d’une reprise de l’aérien en juillet agglomère une perte de chiffre d’affaires « projetée » de 110 milliards de Fcfp ! Soit une perte de 22% par rapport à l’année 2019. Mais surtout, les « salariés et chefs d’entreprises impactés » sont estimés à 3 400. Et dans ce même scénario, l’année 2021 est à peine moins inquiétante avec 100 milliards de Fcfp de perte de chiffre d’affaires.
Le second scénario « pessimiste » est évidemment bien plus sombre. Il estime à 145 milliards de Fcfp les pertes de chiffre d’affaires projetées en 2020, soit 30% de moins qu’en 2019, et à 4 700 les emplois de salariés et chefs d’entreprises menacés. L’année 2021 anticipe également une perte de chiffre d’affaires de 140 milliards de Fcfp selon ce second scénario…
Sonnette d’alarme
Si elles ne sont pour l’heure que des « perspectives » à affiner, ces données brutes particulièrement alarmantes s’ajoutent aux alertes déjà nombreuses des principaux observateurs économiques. Il y a deux semaines, le président du tribunal mixte de commerce de Papeete, Christophe Tissot, évoquait la « crainte d’une forte augmentation du nombre d’entreprises en difficulté et donc de liquidations judiciaires ». Vendredi, lors de la rencontre du 1er mai, le secrétaire général de la CSTP-FO appelait à « ne pas être dans le déni » et rappelait les 12 000 à 15 000 emplois perdus en Polynésie française après la dernière crise de 2008, en s’attendant à une situation encore plus terrible avec la crise du coronavirus.
Face à une crise d’une telle ampleur, la voilure financière du Pays apparaît donc trop limitée. Raison pour laquelle tous les regards se tournent déjà depuis plusieurs jours vers l’Etat. La semaine dernière, le président du Pays, Edouard Fritch, indiquait lors d’une visio-conférence avec le Président de la République, Emmanuel Macron, que « les besoins financiers du Pays pour faire face à la crise sont de l’ordre de 120 milliards de Fcfp »… Des chiffres faramineux qui font prendre dès aujourd’hui conscience, non pas encore du niveau réel, mais du moins de l’ampleur de la crise à venir.
Le constat est aussi percutant qu’il n’est alarmant. Dans un communiqué interne diffusé dimanche soir auprès des adhérents du Medef de Polynésie, que Tahiti Infos s’est procuré, l’organisation patronale dépeint deux scénarios économiques particulièrement sombres pour les deux prochaines années de crise liée au coronavirus. Le communiqué laconique indique que le Medef a dressé ces perspectives économiques en interrogeant ses dix-huit organisations patronales qui représentent « 470 entreprises » et « 490 milliards de Fcfp de chiffre d’affaires en 2019 pour un effectif de 15 985 salariés et chefs d’entreprises », soit « 50% du chiffre d’affaires réalisé annuellement en Polynésie française ».
Les organisations patronales des ces différents secteurs de l’économie polynésiennes se sont prononcées sur leurs projections pour l’année 2020 et l’année 2021, dans le cadre de deux scénarios distincts : Un scénario « volontariste » qui prend en compte l’ouverture des lignes aériennes internationales à partir du 1er juillet 2020 en Polynésie française et dans le reste du monde sans contrainte de quarantaine, et un scénario « plus pessimiste, voire plus réaliste » qui décale cette réouverture vers l’international au dernier trimestre 2020. Une fois de plus, c’est la question du redémarrage du trafic aérien international qui conditionne la reprise de l’activité économique au fenua.
Deux scénarios catastrophes
Le constat est sans appel. Pour l’année 2020, le scénario « volontariste » d’une reprise de l’aérien en juillet agglomère une perte de chiffre d’affaires « projetée » de 110 milliards de Fcfp ! Soit une perte de 22% par rapport à l’année 2019. Mais surtout, les « salariés et chefs d’entreprises impactés » sont estimés à 3 400. Et dans ce même scénario, l’année 2021 est à peine moins inquiétante avec 100 milliards de Fcfp de perte de chiffre d’affaires.
Le second scénario « pessimiste » est évidemment bien plus sombre. Il estime à 145 milliards de Fcfp les pertes de chiffre d’affaires projetées en 2020, soit 30% de moins qu’en 2019, et à 4 700 les emplois de salariés et chefs d’entreprises menacés. L’année 2021 anticipe également une perte de chiffre d’affaires de 140 milliards de Fcfp selon ce second scénario…
Sonnette d’alarme
Si elles ne sont pour l’heure que des « perspectives » à affiner, ces données brutes particulièrement alarmantes s’ajoutent aux alertes déjà nombreuses des principaux observateurs économiques. Il y a deux semaines, le président du tribunal mixte de commerce de Papeete, Christophe Tissot, évoquait la « crainte d’une forte augmentation du nombre d’entreprises en difficulté et donc de liquidations judiciaires ». Vendredi, lors de la rencontre du 1er mai, le secrétaire général de la CSTP-FO appelait à « ne pas être dans le déni » et rappelait les 12 000 à 15 000 emplois perdus en Polynésie française après la dernière crise de 2008, en s’attendant à une situation encore plus terrible avec la crise du coronavirus.
Face à une crise d’une telle ampleur, la voilure financière du Pays apparaît donc trop limitée. Raison pour laquelle tous les regards se tournent déjà depuis plusieurs jours vers l’Etat. La semaine dernière, le président du Pays, Edouard Fritch, indiquait lors d’une visio-conférence avec le Président de la République, Emmanuel Macron, que « les besoins financiers du Pays pour faire face à la crise sont de l’ordre de 120 milliards de Fcfp »… Des chiffres faramineux qui font prendre dès aujourd’hui conscience, non pas encore du niveau réel, mais du moins de l’ampleur de la crise à venir.