Tahiti, le 2 juillet 2024 - Alors que les vacances débutent jeudi soir pour les élèves du primaire, les parents sont déjà tournés vers la prochaine rentrée et ses nouveaux horaires. Le non-choix du politique a ouvert une carte aux horaires différents d’une commune à une autre. Devant les complications à venir, certains envisagent déjà de mettre leurs enfants dans le privé, d’autres cherchent des dérogations.
Le 21 juin dernier, le conseil des ministres validait les nouveaux horaires des écoles du premier degré, applicables dès la prochaine rentrée scolaire d'août 2024. Une validation qui intervenait après un referendum auprès des parents d’élèves du primaire qui offrait, commune par commune, et parfois même école par école au sein d’une même commune, la nouvelle grille horaire pour les maternelles et les primaires. Cette décision entérinée par Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation, faisait suite à des travaux débutés par la précédente mandature d’Édouard Fritch et l’ancienne ministre Christelle Lehartel.
Vendue comme “une initiative” visant “à améliorer la qualité de l’enseignement et à optimiser le bien-être des élèves ainsi que des enseignants tout en tenant compte des spécificités culturelles et géographiques de la Polynésie française” par le gouvernement, cette modification des horaires scolaires masquait en fait l’application d’une modification similaire intervenue dix ans plus tôt dans l’Hexagone, et à laquelle la Polynésie se devait de souscrire pour éviter les recours réguliers devant les tribunaux administratifs de la part des enseignants. Accessoirement, l’espoir de réduire la circulation fait aussi partie du projet.
Au moment de réaménager les horaires pour faire disparaître les journées pédagogiques et réduire les temps de présence des enseignants devant les élèves, le ministre, plutôt que de prendre une décision ès qualités, a renvoyé la balle aux parents, puis aux mairies et aux transporteurs, ce qui donne aujourd’hui un joli camaïeu avec des communes limitrophes aux horaires différents.
Le 21 juin dernier, le conseil des ministres validait les nouveaux horaires des écoles du premier degré, applicables dès la prochaine rentrée scolaire d'août 2024. Une validation qui intervenait après un referendum auprès des parents d’élèves du primaire qui offrait, commune par commune, et parfois même école par école au sein d’une même commune, la nouvelle grille horaire pour les maternelles et les primaires. Cette décision entérinée par Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation, faisait suite à des travaux débutés par la précédente mandature d’Édouard Fritch et l’ancienne ministre Christelle Lehartel.
Vendue comme “une initiative” visant “à améliorer la qualité de l’enseignement et à optimiser le bien-être des élèves ainsi que des enseignants tout en tenant compte des spécificités culturelles et géographiques de la Polynésie française” par le gouvernement, cette modification des horaires scolaires masquait en fait l’application d’une modification similaire intervenue dix ans plus tôt dans l’Hexagone, et à laquelle la Polynésie se devait de souscrire pour éviter les recours réguliers devant les tribunaux administratifs de la part des enseignants. Accessoirement, l’espoir de réduire la circulation fait aussi partie du projet.
Au moment de réaménager les horaires pour faire disparaître les journées pédagogiques et réduire les temps de présence des enseignants devant les élèves, le ministre, plutôt que de prendre une décision ès qualités, a renvoyé la balle aux parents, puis aux mairies et aux transporteurs, ce qui donne aujourd’hui un joli camaïeu avec des communes limitrophes aux horaires différents.
Demandes de dérogation
Il n’a d’ailleurs pas fallu attendre la prochaine rentrée pour voir les premières conséquences de ces non-choix. En effet, selon les éléments recueillis par Tahiti Infos, de nombreux parents ont commencé à se tourner, pour inscrire leurs enfants en maternelle notamment, vers des communes qui pratiquent des horaires plus en adéquation avec leur travail ou les horaires de leurs plus grands. Les demandes de dérogation n’ont pas explosé, mais les mairies s’attendent à une fin d’année avec beaucoup plus de demandes que les années précédentes.
Autre effet induit par ces changements, les demandes d’inscription dans les écoles privées. Ces établissements ont organisé depuis longtemps les activités après les cours dans leurs enceintes. De même, ils ouvrent plus tôt aux enfants le matin que dans le public. La directrice de l’école Sacré-Cœur de Taravao nous confirmait ce mardi cette nette augmentation des demandes d’inscription dans son établissement. “On refuse du monde”, nous expliquait-elle par téléphone.
À la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE), des agents nous confiaient craindre qu’un effet de vase communiquant se produise du public vers le privé, provoquant la fermeture de classes. “Ce serait une catastrophe”, nous expliquait l’un d’entre eux. “Il est toujours plus facile de fermer des classes que d’en ouvrir, et des enfants qui partiraient dès la maternelle dans le privé, même si on revient en arrière et qu’on remodifie les horaires, ce sont des enfants que le public ne reverra pas.”
Autre effet induit par ces changements, les demandes d’inscription dans les écoles privées. Ces établissements ont organisé depuis longtemps les activités après les cours dans leurs enceintes. De même, ils ouvrent plus tôt aux enfants le matin que dans le public. La directrice de l’école Sacré-Cœur de Taravao nous confirmait ce mardi cette nette augmentation des demandes d’inscription dans son établissement. “On refuse du monde”, nous expliquait-elle par téléphone.
À la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE), des agents nous confiaient craindre qu’un effet de vase communiquant se produise du public vers le privé, provoquant la fermeture de classes. “Ce serait une catastrophe”, nous expliquait l’un d’entre eux. “Il est toujours plus facile de fermer des classes que d’en ouvrir, et des enfants qui partiraient dès la maternelle dans le privé, même si on revient en arrière et qu’on remodifie les horaires, ce sont des enfants que le public ne reverra pas.”
“De l’expérimental”
Ce mardi, se tenait le Haut conseil de l’éducation. Le sujet de ces “transferts” d’une école à une autre n’a pas été évoqué. En revanche, les questions sur le transport scolaire et sur les activités périscolaires que les mairies vont devoir mettre en place ont été nombreuses. “Les mairies, via le Syndicat pour la promotion des communes, ont demandé à être accompagnées par le Pays dans le financement des transports scolaires”, nous expliquait ce mardi une déléguée syndicale qui a participé à la réunion. “Mais que ce soit pour les transports, comme pour les activités périscolaires, c’est clair qu’on va vers de l’expérimental.”
Selon cette dernière, la réunion de mardi a “permis de tout se dire”, aussi bien “les inquiétudes des mairies” que les “malaises des parents”.
Un autre intervenant est sur les rangs pour se faire entendre. Le syndicat des crèches et garderies voit se mettre en place des activités périscolaires dans les établissements scolaires qui iraient au-delà 16 heures, avec des CVD, des agents sans compétences suffisantes pour prendre en charge des enfants, et surtout à bas prix. Un manque à gagner certain pour les garderies.
Selon cette dernière, la réunion de mardi a “permis de tout se dire”, aussi bien “les inquiétudes des mairies” que les “malaises des parents”.
Un autre intervenant est sur les rangs pour se faire entendre. Le syndicat des crèches et garderies voit se mettre en place des activités périscolaires dans les établissements scolaires qui iraient au-delà 16 heures, avec des CVD, des agents sans compétences suffisantes pour prendre en charge des enfants, et surtout à bas prix. Un manque à gagner certain pour les garderies.
La Presqu’île, le casse-tête pour tous
Le cas de la Presqu’île de Tahiti est quant à lui symptomatique d’une carte qui n’a pas été nécessairement pensée dans sa globalité. Les enfants de Taiarapu-Est auront école l’après-midi les mardis et jeudis uniquement, alors qu’à l’ouest, ce sont les lundis et mardis après-midi qui ont été privilégiés. Un véritable casse-tête pour les transporteurs scolaires. À RTCT (Réseau de transport en commun de Tahiti), les chauffeurs se demandent bien comment ils vont pouvoir jongler avec ces horaires différents, et y inclure les collégiens. Même chose pour Papara qui a fait le choix d’une scolarité uniquement le matin, quand les communes d’à côté, Paea et Teva i Uta, ont des cours chez les primaires les lundis et mardis après-midi (Paea) et mardis et jeudis après-midi (Teva i Uta).
Dans les communes, les écoles, chez les transporteurs, chez les parents, les mêmes mots reviennent en boucle. “On va faire des choix”, “on va faire comme on peut”, “on se donne six mois”. Pas de quoi être rassurant pour la prochaine rentrée. Avec des écoles publiques qui ont fait le choix pour beaucoup de commencer les cours à 8 heures, et des collèges qui, eux, continueront à ouvrir les classes à 7 heures, nombreux sont ceux qui craignent que les embouteillages ne soient pas réduits à la prochaine rentrée, mais qu’ils soient au contraire doublés.
Dans les communes, les écoles, chez les transporteurs, chez les parents, les mêmes mots reviennent en boucle. “On va faire des choix”, “on va faire comme on peut”, “on se donne six mois”. Pas de quoi être rassurant pour la prochaine rentrée. Avec des écoles publiques qui ont fait le choix pour beaucoup de commencer les cours à 8 heures, et des collèges qui, eux, continueront à ouvrir les classes à 7 heures, nombreux sont ceux qui craignent que les embouteillages ne soient pas réduits à la prochaine rentrée, mais qu’ils soient au contraire doublés.