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​Le site du futur centre sur les essais nucléaires doit être dépollué


PAPEETE, le 3 novembre 2019 - Le Pays a lancé le marché de désamiantage et démolition de l'ancien bâtiment de commandement de la Marine qui doit accueillir le futur centre de mémoire des essais nucléaires. Plusieurs mois de travaux sont prévus, avant la visite du président de la République en avril prochain, pour rendre « propre » des bâtiments longtemps laissés à l'abandon. 

Il y a un an l'Etat cédait à titre gratuit au Pays l'hôtel du commandement de la marine à coté du parc Bougainville, pour y accueillir le Centre de mémoire et de réflexion autour des essais nucléaires et de leurs conséquences. Comme pour le contrat de redynamisation des sites de défense, rétrocédés gratuitement aux communes, le réaménagement va nécessiter au préalable des efforts de dépollution du fait de la présence de matières dangereuses.

​Dépollution et déconstruction au menu

Les analyses réalisées par le laboratoire des travaux publics en août dernier ont révélées la présence d'amiante dans deux bâtiments du site, à savoir la villa de l'Amiral (ou villa Comar) et l’hôtel de la Marine. Une présence d'amiante principalement détectée dans les conduites d'évacuation des eaux en fibrociment, un matériau interdit d'utilisation en France depuis 1996. Mais des traces ont également été retrouvées dans des planchers et parois de ces deux bâtiments parmi les quatre qui composent le site.

Une présence d'amiante mais également de plomb dans les ouvrages qui nécessite ainsi une dépollution dans les règles de l'art, en respectant les textes législatifs et réglementaires ainsi que les nombreuses normes techniques en vigueur, avant la réalisation des travaux « de déconstruction de toutes les superstructures, des charpentes, des couvertures, des dallages, des vides sanitaires, des fosses techniques, des fondations …. ». Seules les façades devraient donc être conservées à l'issue de quatre mois de travaux intenses qui devraient perturber encore cette partie du front de mer actuellement en chantier.

Pose de la première pierre avec Macron en avril prochain ?

L'appel d'offres lancé mi-octobre prévoit un calendrier. Les entreprises intéressées doivent répondre avant le 18 novembre et se verront notifier le marché dans la foulée. Après une mise au point technique et administrative, les travaux pourraient commencer dès le mois de décembre. S'en suivront plusieurs phases de désamiantage de la Villa Comar et de l’hôtel de la Marine avec stockage des matériaux pollués et contrôle de l'air. Si la démolition des bâtiments non contaminés doit commencer dès mi-décembre, celle des zones pollués interviendra entre mars et début avril avec, sur cette période, l'évacuation de gravas et débris à partir du centre-ville. Un désagrément qui devrait s'achever avant la date butoir fixée au 6 avril et qui correspond à la visite du président de la République au fenua. Si le programme de ce déplacement officiel n'est pas encore connu, nul doute que cette visite n'est pas étrangère à la célérité avec laquelle ce chantier de démolition va être réalisé. Des travaux qui présentent donc un risque environnemental mais s'imposent comme un préalable indispensable à la construction du centre de mémoire sur les essais nucléaires. 

Rédigé par Sébastien Petit le Dimanche 3 Novembre 2019 à 17:00 | Lu 4585 fois