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​Jugée pour avoir introduit du paka en prison


Tahiti, le 17 octobre 2023 – Une mère de famille inconnue de la justice a été condamnée lundi en comparution immédiate à six mois de prison avec sursis pour avoir donné du paka et des cartes Sim à son mari, détenu à Tatutu. Ce dernier a écopé de dix mois de prison ferme. 
 
Une femme de 37 ans, enceinte de son sixième enfant, a été présentée en comparution immédiate lundi aux côtés de son mari, un homme qui purge actuellement six ans de prison pour des agressions sexuelles commises sur leur fille. C'est à la faveur d'une fouille de sa cellule que cette affaire avait éclaté lorsque les surveillants pénitentiaires avaient mis la main sur 24 grammes de paka et des cartes Sim. Entendu, l'homme avait immédiatement reconnu les faits tout comme sa compagne qui avait avoué qu'elle avait déjà fourni de la drogue à son conjoint à au moins cinq reprises. La trentenaire avait indiqué qu'elle était contactée par des gens qu'elle ne connaissait pas qui lui remettaient le paka et les cartes Sim ainsi qu'un peu d'argent. 
 
Alors qu'elle comparaissait libre lundi, la prévenue a de nouveau reconnu les faits en expliquant qu'elle avait “peur” de son mari avec lequel elle a toutefois décidé d'avoir un autre enfant alors qu'il a déjà été condamné pour avoir agressé l'une de leurs filles. Interrogé à son tour, l'homme a juste expliqué qu'il avait demandé à sa femme de faire ça afin que cela lui rapporte un peu d'argent. Des explications incohérentes qui ont fait dire à la présidente du tribunal que l'on ne comprenait pas le “mode opératoire” du couple. Il semblait tout de même plus vraisemblable que l'individu ait fait introduire le paka par sa femme pour le compte d'autres détenus. 
 
Pour le procureur de la République, ce dossier, qui porte sur “l'introduction d'objets illicites par le biais de tierces personnes”, rappelle que les “prisons sont de plus en plus aux mains des trafiquants de stupéfiants”. Le représentant du ministère public a longuement insisté lors de ses réquisitions sur le fait que les trafics avaient lieu au sein de la prison car leurs organisateurs devaient “marquer leur territoire”. Un an de prison avec sursis et 18 mois de prison ferme ont été respectivement requis contre la prévenue et son compagnon. Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné la première à six mois de prison avec sursis et le second à dix mois de prison ferme. 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 17 Octobre 2023 à 08:27 | Lu 2715 fois