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​Il fracture la mâchoire de son père mourant


Tahiti, le 5 mai 2020 - Un homme sans emploi âgé de 24 ans a comparu par visioconférence devant le tribunal correctionnel de Papeete lundi pour répondre de deux séries de violences commises à l’encontre de ses parents. Le 1er mai dernier à Raiatea, il avait notamment brisé la mâchoire de son père en phase terminale de cancer en lui assénant un coup de pied. L’individu a été condamné à 36 mois de prison dont 18 avec sursis. 
 
Le 1er mai dernier à Raiatea, les gendarmes avaient été appelés pour intervenir au sein du domicile de particuliers pour des faits de violences. Après s’être rendues sur les lieux, les forces de l’ordre avaient intercepté un jeune récidiviste de 24 ans qui avait frappé son père, un homme de 70 ans atteint d’un cancer en phase terminale. 
 
Pour un motif “futile” et après une altercation au cours de laquelle son père l’avait traité de “chaplin”, le jeune homme lui avait asséné un violent coup de pied qui avait notamment provoqué une fracture de la mâchoire et une perte de connaissance chez la victime qui avait dû être prise en charge par les pompiers.  
 
Entendu par les enquêteurs après s’être remis de ses blessures, le septuagénaire avait indiqué qu’il souhaitait que son fils, un homme violent et sans emploi, quitte le domicile familial car il en avait “peur”. Lors de son audition, l’homme avait d’ailleurs relaté des violences similaires ayant eu lieu le 10 septembre 2019 à l’occasion desquelles le prévenu avait frappé son père mais également sa mère qui tentait de protéger son mari. 
 

Une enfance “marquée par la violence de son père”

A son tour auditionné à la suite de son placement en garde à vue, le jeune homme avait reconnu les deux faits de violence en expliquant qu’il regrettait ses accès de colère tout en affirmant qu’il avait lui-même été victime, durant son enfance, de maltraitance de la part de son père. Les agents du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) avaient, après s’être entretenus avec le prévenu, également relevé une enfance “marquée par la violence” du père sur son fils mais aussi sur sa femme. Le mis en cause, un jeune homme très pratiquant qui ne fume pas et ne boit pas, avait précisé à cette occasion qu’il passait son temps à lire la bible ou à pratiquer des activités sportives telles que le kayak ou le surf.
 
Jugé en comparution immédiate lundi par visioconférence pour répondre des faits, le prévenu est resté mutique en répétant seulement à plusieurs reprises qu’il “regrettait beaucoup les faits”. Des faits qui, selon le procureur de la République, qui a requis quatre mois de prison à l’encontre du prévenu, relèvent de la “sauvagerie”
 
Des faits de “sauvagerie” qui, selon l’avocate du prévenu, ont trouvé leur origine dans les violences subies par le jeune homme de la part de son père et ce, alors qu’il n’était qu’un enfant. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 4 Mai 2020 à 21:25 | Lu 14969 fois