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​Collapse, un plaidoyer pour l’environnement


Tahiti, le 2 décembre 2019 - Le dernier film réalisé par les élèves de l’atelier audio-visuel du lycée Paul Gauguin s’intéresse à la cause environnementale. Le court-métrage Collapse a suscité un débat nourri à l’issue de sa présentation en avant-première, mercredi dernier au cinéma Majestic.
 
La dernière production de LPG Prod’s, l’atelier audio-visuel du lycée Paul Gauguin, a été présentée dans la grande salle du cinéma Majestic Tahiti, à Mamao. Cette avant-première s’est tenue mercredi dernier, en présence de 250 spectateurs. Après une année de travail, les élèves et leur professeur Jérôme Schmitt ont dévoilé leur court-métrage de 17 minutes intitulé Collapse : une œuvre de sensibilisation à la cause environnementale.
 
Collapse, c’est l’histoire de Tahi, un jeune cadre en marketing, qui prend conscience de la nécessité de changer et d’inciter les autres à en faire de même. Ce besoin de provoquer une révolution cognitive sur le rapport que l’Homme entretient avec la nature, lui vient à la suite d’une révélation de Gaïa. Ses recherches l’amènent à rencontrer de nombreuses personnalités et à adopter un autre regard plus respectueux envers l’environnement.
 
Pour réaliser ce court-métrage, l’équipe de lycéens de LPG Prod’s a fait un travail de recherche et de visionnage de conférences de plusieurs spécialistes dans le domaine de l’environnement et du changement climatique : les astrophysiciens Hubert Reeves et Aurélien Barreau, l’ingénieur Jean-Marc Jancovisci, le conférencier Pablo Servigne, le botaniste Théodore Monod, le repenti de l’agroalimentaire Christophe Brunet, l’ingénieur centralien Philippe Bihouix, le sociologue et philosophe Edgar Morin, le climatologue du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) Jean Jouzel et le député européen Pierre Larroutou, physicien et fondateur du programme spatial français Jacques Blamont.
 
Toutes ces recherches ont amené le groupe de lycéens à prendre conscience de l’urgence d’agir pour l’environnement, en même temps qu’elles façonnaient la trame narrative de leur court-métrage. Le réchauffement climatique menace de dépasser les +2°C. La croissance démographique mondiale augmente la pression sur les ressources naturelles. L’effondrement de 70% de la biodiversité en un siècle, en lien avec l’activité humaine ; l’épuisement des ressources naturelles ; la pollution de l’air, des sols, des océans par les particules plastiques et chimiques… sont autant de constats alarmants.

Préserver notre belle planète

Le débat qui a suivi la projection a été très nourri. Il a notamment été dit combien les deux blackouts du réseau électrique de ces dernières semaines ont montré le niveau de tension des systèmes et leur caractère faillible.
 
Des élèves ont témoigné de leurs souvenirs et de leurs expériences à travers l’atelier LPG Prod’s, d’autres ont expliqué comment ils ont décidé, à la suite de ce travail, de modifier certains comportements alimentaires (manger moins de viande) ou de consommation (prendre conscience des stimuli publicitaires).
 
Leur professeur a remercié les partenaires de ce projet : la direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE), le ministère de l’Éducation, le vice-rectorat, la compagnie Air Tahiti, la coopérative du lycée Paul Gauguin, l’association des parents d’élèves et toutes les familles qui ont soutenu et accompagné la réalisation du film en ajoutant que "chaque bien acheté, même s’il est produit ailleurs, nous rend responsable et propriétaire des émissions de CO2 corollaires".
 
Suite à la projection, un débat entre le public et des intervenants a donné à tous l’opportunité de poursuivre la sensibilisation et de proposer des pistes pour tendre vers l’objectif de modifier les comportements qui impactent et détériorent la planète.
 
Ryan Leou, responsable de la gestion des déchets à la Direction de l’environnement (Diren), a précisé que le volume géré au Centre d’enfouissement technique de Paihoro est passé de 80 000 à 50 000 tonnes de déchets par an, après la crise économique de 2008. Il y a donc un lien entre consommation et pollution. Il a rappelé la nécessité du tri pour éviter les pollutions.
 
Moea Pereyre, du collectif Nana Sac plastique, a insisté sur le fait qu’il existe une pollution invisible ou peu visible comme les plastiques qui s’entassent au fond des lagons ou certaines décharges sauvages parfois recouvertes sommairement, qui ont des conséquences dramatiques sur l’écosystème.
 
Jerry Biret, animateur et concepteur du JT Vert, a souligné la performance technique du film et la diversité des situations abordées. "Il faut imprégner les gens d’une nouvelle conscience environnementale en répétant les messages, jusqu’à ce qu’ils soient appliqués quasi naturellement", a-t-il suggéré.
 
Certains élèves ont proposé des actions immédiates comme des manifestations ou la désobéissance civile. D'aucuns veulent limiter la circulation des automobiles sans passagers. D’autres préconisent de consommer davantage de protéines végétales afin de limiter la consommation de viande.
 
Une maman, a rappelé que le Black Friday est historiquement le jour de promotion où l’on bradait les esclaves qui n’avaient pas été vendus dans la semaine. Un autre parent a défendu les énergies renouvelables.
 
La projection de ce court-métrage Collapse a ainsi donné lieu à une débat animé avec un public actif et des échanges fructueux avec en ligne de mire l’objectif ultime, pour tous, de préserver notre belle planète.

Rédigé par avec Jérôme Schmitt le Lundi 2 Décembre 2019 à 14:03 | Lu 1627 fois