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​Au tribunal, l'“emprise” sur fond de “relation toxique”


Tahiti, le 1er juillet 2024 – Un bagagiste de 34 ans a été condamné, lundi en comparution immédiate, à 18 mois de prison dont six avec sursis pour des violences commises sur sa compagne dans un contexte de séparation houleuse.
 
Déjà condamné en 2020 pour des violences commises sur celle qui était alors sa compagne, un homme de 34 ans a de nouveau été jugé lundi par le tribunal correctionnel pour de nouveaux faits commis sur la même victime en mars, avril et mai derniers. Il était notamment reproché à ce bagagiste, père de trois enfants, de l'avoir étranglée à deux reprises et de l'avoir plaquée au sol dont une fois en présence de l'un de leurs enfants.
 
Lors de l'audience, il est apparu que le trentenaire ne supportait pas d'être séparé de sa compagne, une femme qu'il a parfois harcelée, allant même jusqu'à dormir devant son domicile durant plusieurs jours. Confronté au fait qu'il l'avait, à plusieurs reprises, appelée des dizaines de fois sur une journée, le prévenu a sans cesse opposé au président du tribunal qu'il avait pris contact pour pouvoir voir ses enfants. Le magistrat a également rappelé que selon l'expert psychologue qui avait examiné la jeune femme, cette dernière peine à se défaire d'une relation d'“emprise” face à un homme qui alterne insultes et déclarations d'amour.
 
Le “spectre de la violence”
 
Une toxicité inquiétante pour le procureur de la République qui a dénoncé lors de ses réquisitions des faits de violences “extrêmement inquiétants”. “Ces passages à l'acte, ces deux strangulations, sont des gestes qui se situent dans le spectre haut de la violence et qui ont été commis dans le cadre d'une séparation qu'il n'accepte pas. Il n'entend pas les désirs autonomes de son ex-compagne qui veut juste vivre librement et non comme un objet lui appartenant.”
 
Alors que 15 mois de prison dont six avec sursis et le retrait de l'exercice de l'autorité parentale venaient d'être requis à l'encontre de son client, Me Maya Neti-Piriou a déploré une enquête faite à charge en demandant au tribunal d'avoir une “analyse plus globale” de ce contexte de séparation sur fond de relation “toxique” réciproque.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a non seulement dépassé les réquisitions du ministère public en condamnant le prévenu à 18 mois de prison dont six avec sursis, mais il a également fait droit à la demande de retrait de l'exercice de l'autorité parentale, une décision plutôt rare en comparution immédiate.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 1 Juillet 2024 à 16:38 | Lu 1885 fois