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​Air Archipels, les ambulances du ciel


Tahiti, le 26 août 2024 - Plus gros acteur de l’évacuation sanitaire d’urgence en Polynésie française, la compagnie Air Archipels porte cette double casquette de transporteur commercial, mais surtout d’ambulance du ciel, prête à intervenir 24h/24.

 
Perçue comme une compagnie aérienne par les initiés et les gros portefeuilles, Air Archipels est aussi, et surtout, un maillon essentiel de la médecine d’urgence en Polynésie française. Lors d’interventions rendues compliquées par la météo ou l’absence de balisage lumineux sur les pistes, les Forces armées en Polynésie française sont là pour secourir les victimes d’accidents, qu’ils soient domestiques ou de la route, mais le reste du temps, c’est la société, 100% filiale d’Air Tahiti, qui part au front, peu importe l’heure.
 
Avec ses 43 agents et ses trois avions (deux Beechcraft 260 et un Beechcraft 200), c’est 24 heures sur 24 que la compagnie est mobilisée pour venir en soutien à la population dans les îles éloignées. Le plus souvent pour des missions de sauvetage. Pilotes comme officiers de maintenance restent en alerte permanente.
 
Prêtes en 45 minutes, les équipes peuvent être à tout moment sollicitées pour des évacuations sanitaires d’urgence ou pour transporter des défunts pour autopsies à la demande de la justice. “Un accident de plongée, une morsure de requin, une maman dont l’accouchement est précipité et qui se déroule mal, une mort suspecte que la médecine légale doit autopsier pour vérifier les causes du décès, un accident de la route, une noyade, c’est surtout ça notre quotidien”, explique Maeva Jacquet, responsable commerciale de la compagnie.

1 200 heures de vol par an

“Plus rapide et moins cher”, nous assure-t-on sur place, Air Archipels réalise environ 500 évacuations sanitaires par an, ce qui représente au total 1 200 heures de vol pour des missions parfois très dures pour les salariés, souvent confrontés à la peine sur place des familles des personnes touchées. Rien que la nuit de dimanche à lundi, ce sont trois missions qui ont été réalisées. Deux depuis Moorea, et une dernière aux îles Sous-le-Vent.
 
“Pour les accidents de plongée par exemple”, poursuit Maeva Jacquet, “nous pouvons voler avec un système qui simule une altitude zéro pour ne pas accentuer les soucis liés à la décompression. Idem pour les pneumothorax.”
 
Ces missions d’utilités publiques, réalisées par un opérateur privé, peuvent être complétées par d’autres bien entendu. La distribution du matériel électoral lors des scrutins, les tournées santé mandatées par la Direction de la santé pour certaines îles, ou encore l’acheminement de personnel et de vaccins lors de la période Covid.
 
“Parfois, certaines urgences se percutent”, poursuit-elle. “Nous sommes appelés par la gendarmerie pour venir chercher un corps dont la mort est suspecte. Nous préparons l’avion, et nous sommes appelés ailleurs pour récupérer une femme enceinte. Le temps que le Samu arrive, c’est évidemment la personne en vie qui sera privilégiée.” Et parfois aussi, la préparation sera inutile. Les avions, la plupart du temps déjà en configuration d’évacuation sanitaire, sont prêts à décoller, et un coup de fil d’un médecin prévient que c’est trop tard, que la mission est annulée.
 
L’équipage, composé du commandant de bord, de son copilote, de l’équipe médicale (un médecin du Samu et un infirmier) reste alors au sol, mais toujours en alerte.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 26 Août 2024 à 19:29 | Lu 1951 fois