Tahiti Infos

​“Même s'il me tape, je l'aime”


Tahiti, le 26 janvier 2024 – Un homme de 30 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel à 12 mois de prison ferme pour des violences commises sur sa compagne alors qu'il avait déjà été condamné pour des faits similaires en septembre dernier. 
 
Condamné il y a quatre mois à une peine de travail d'intérêt général, un ouvrier polyvalent de 30 ans a de nouveau comparu devant le tribunal correctionnel jeudi pour répondre de nouvelles violences commises sur sa compagne et mère de leurs deux jeunes enfants. Il lui était également reproché d'avoir proféré des menaces de mort contre des gendarmes. Le 21 janvier à Faa'a, les militaires avaient été appelés par la mère de la victime qui avait dénoncé des violences commises par son beau-fils.
 
Arrivées au domicile du couple, les forces de l'ordre avaient dû faire face à un homme ivre et très énervé qui avait menacé de “tuer” leurs femmes et leurs enfants et d'écrire son nom sur leur dépouille pour que l'on sache “qui a fait ça”. Interrogé sur cette interpellation compliquée, le prévenu a expliqué au tribunal correctionnel jeudi qu'il reconnaissait les faits et qu'il était désolé. L'homme a ensuite présenté ses excuses aux trois militaires présents lors de l'audience. 
 
Les femmes et leur “nervosité”
 
Questionné sur les violences conjugales, le trentenaire a, là aussi, reconnu les faits en expliquant que c'était sa compagne qui avait commencé. “Tu sais comment sont les femmes, elles arrivent avec leur nervosité”, a-t-il ainsi dit au président du tribunal, visiblement perplexe quant à cette affirmation. Entendue à son tour, la victime a affirmé que c'était bien elle qui avait mis des coups de bout de bois sur la tête de son compagnon. Lors de son audition devant les gendarmes, elle avait cependant affirmé : “Même s'il me tape, je l'aime.”
 
“Nous prenons acte du fait que Monsieur a reconnu les faits, qu'il s'est excusé, mais cela ne suffit pas”, a constaté le procureur de la République lors de ses réquisitions. Rappelant que le tribunal s'était montré “bienveillant” à l'égard du prévenu lors de son dernier procès, le représentant du ministère public a cette fois requis 18 mois de prison dont neuf avec sursis. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le récidiviste à 12 mois de prison ferme qui ont été assortis du maintien en détention. 

 

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 26 Janvier 2024 à 08:36 | Lu 7495 fois