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​Des avocats et soignants s'unissent contre l'obligation vaccinale


De gauche à droite :  Danièle Castanet et Stéphane Darteyre, secrétaire adjointe et président du syndicat Liberté Santé Polynésie française, Lorna Oputu, vice présidente du syndicat des avocats de Polynésie française et Tiarenui Utia, traductrice.
De gauche à droite : Danièle Castanet et Stéphane Darteyre, secrétaire adjointe et président du syndicat Liberté Santé Polynésie française, Lorna Oputu, vice présidente du syndicat des avocats de Polynésie française et Tiarenui Utia, traductrice.
Tahiti le 23 février 2022 – Une intersyndicale avocats-soignants, assez minoritaire dans leurs professions respectives, a annoncé mercredi un nouveau recours contre l'obligation vaccinale et une marche de protestation fin mars autour de Tahiti.
 
Une intersyndicale avocats-soignants a décidé de se constituer et de s'exprimer publiquement pour dénoncer les “dérives” de la loi sur l'obligation vaccinale. Des textes, “incohérents et liberticides”, selon la vice-présidente du syndicat des avocats de Polynésie française (SAPF), Me Lorna Oputu. Des professionnels qui restent toutefois minoritaires dans leurs professions respectives, le SAPF affirmant compter une dizaine de leurs confrères sur plus d'une centaine d'avocats inscrits au barreau de Papeete, le Syndicat liberté santé Polynésie française (SLSPF) affirmant de son côté regrouper une cinquantaine de soignants polynésiens…
 
Avant de débuter la conférence de presse, le président SLSPF, taote Stéphane Darteyre, a tenu à rappeler les grandes lignes du serment d'Hippocrate : “respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs conviction” ou encore protéger “les faibles, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité”. Stéphane Darteyre dit s'inquiéter des “pressions” exercées sur les soignants avec l'obligation vaccinale. Il affirme que le syndicat a été mis en place pour “défendre et promouvoir les intérêts physiques, moraux, psychiques” de tous les soignants du fenua. Selon le praticien, c'est “la liberté des soignants” qui est “menacée”.
 
“Moi-même on peut dire j'ai été harcelé”, affirme le professionnel, en évoquant sa hiérarchie au Centre hospitalier, mais en restant particulièrement flou sur sa propre expérience… Stéphane Darteyre évoque sa convocation pour un “entretien disciplinaire”, sans “motif, ni date” (sic) et affirme avoir contesté son blâme devant les juridictions compétentes.

​“Manipulation d'opinion”

De son côté, la vice-présidente du SAPF, Lorna Oputu, a elle-aussi rappelé sa prestation de serment pour exercer avec “indépendance et probité”. Sur la même longueur d'onde que le SLSPF pour dénoncer le caractère aujourd'hui inadapté des dispositifs mis en place par le Pays, elle explique que l'intersyndicale demande la suppression de l'obligation et du pass vaccinal. Lorna Oputu indique que le syndicat a mis en place plus de 500 consultations “gratuites” sur le sujet de l'obligation vaccinale depuis sa création. Pour Lorna Oputu, les droits et la liberté de tout un chacun “sont complètement bafoués, c'est regrettable et inquiétant”.
 
L'avocate dénonce également la “manipulation d'opinion” des élus qui, n'étant pas soumis à la loi sur l'obligation vaccinale n'auront pas d'amende à payer. “C'est politiquement incorrect”, tonne l'avocate. “Comment peut-on parler de comportement exemplaire lorsqu'on se soustrait volontairement à l'obligation vaccinale ?”. Lorna Oputu affirme qu'une nouvelle procédure contre le pass vaccinal est en cours au tribunal administratif. Et qu'une marche pacifique nommée “Farerei no te parau ti'a” aura lieu du 20 au 26 mars autour de l'île de Tahiti pour “libérer la parole”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 23 Février 2022 à 19:20 | Lu 2655 fois