Deux jeunes hommes, âgés d'une vingtaine d'années ont été condamnés pour séquestration, violences volontaires et vol avec violence. Après neuf mois de prison préventive, ils sont retournés à Nuutania pour purger la totalité de leur peine.
PAPEETE, le 28 octobre 2014. A la fin du mois de janvier dernier, un jeune homme de 24 ans avait reçu des coups, avait été menacé de mort et séquestré dans le coffre de sa propre voiture par deux agresseurs. Jugés ce mardi par le tribunal correctionnel de Papeete, ils ont écopé l'un de deux ans de prison ferme, l'autre de 18 mois.
C'est une affaire qui avait défrayé la chronique au début de cette année. Un fait-divers tout droit sorti des pires cauchemars que l'on peut faire. Dans la soirée du 31 janvier dernier, un jeune homme de 24 ans avait été battu, séquestré dans le coffre de sa propre voiture pendant que ses tortionnaires, âgés tous deux d'une vingtaine d'années, essayaient de lui extorquer de l'argent liquide avec ses cartes bancaires. La jeune victime avait pu s'échapper, tout seul, du sordide enfer dans lequel il se trouvait embarqué après avoir donné l'alerte à la police avec son téléphone portable.
Ces faits-là ne sont pas contestés. A la barre, les deux tortionnaires, âgés d'une vingtaine d'années ont le plus souvent gardé la tête baissée et ont répondu par quelques monosyllabes aux questions des juges. Le mobile de ce scénario d'horreur aurait été la volonté d'obtenir de l'argent, tout simplement. Il n'y aurait pas eu de plan machiavélique. Pourtant, dans le sac à dos de l'un des agresseurs, un rouleau de ruban adhésif -du solide "tape" de déménagement- dont il se servira pour faire un bâillon, interroge le tribunal.
Les deux agresseurs avaient-ils eu l'intention de dépouiller un homosexuel en se positionnant précisément au rond-point du Maeva Beach, où chaque nuit des jeunes gens se font embarquer par des hommes pour des relations sexuelles, le plus souvent tarifées ? L'enquête n'a pas réussi à éclaircir ce point-là. Pas plus que les intentions de la victime. S'est-il arrêté à cet endroit vers 22 heures pour répondre à un appel téléphonique, comme il le répète aux enquêteurs, ou était-il en chasse de partenaire sexuel ?
Le fait est que l'instruction du dossier a rapidement changé d'orientation. "A l'origine c'était une affaire criminelle avec viol et séquestration" rappelle, à l'audience le procureur de la République, et leurs auteurs étaient donc passibles de la cour d'Assises et de 30 ans de prison. Au final, l'affaire se retrouve en correctionnelle pour séquestration, violence volontaire et vol en réunion. Pourtant, le procureur insiste toujours "sur la gravité exceptionnelle des faits".
Qu'importent les zones d'ombre et certaines incohérences de la victime. Au départ, il dit ne pas avoir eu peur de ces deux jeunes qui s'imposent soudainement dans sa voiture et qui parlent ouvertement et crûment de cul. Ils vont boire ensemble des bières et du whisky, du côté de Green Valley, au dessus de l'université, que le jeune homme va chercher chez lui à Tapuna à quelques kilomètres de là. A chacune de ses courses pour aller chercher de l'alcool, il aurait pu planter là ces encombrants passagers. Mais il poursuit la rencontre qui finit par être moins cordiale. Est-il contraint de faire une fellation à l'un des deux ou bien est-ce lui qui propose de partager ses préférences sexuelles ?
Neuf mois après les faits, les versions divergent toujours. C'est à partir de là, en tout cas, que tout dérape. Il reçoit des coups de poing de l'un, des coups de pied de l'autre, se retrouve en simple caleçon, bâillonné au gros scotch et embarqué de force dans le coffre de sa voiture, à faire la tournée des distributeurs de billets de Punaauia à Mahina et jusque dans le centre-ville de Papeete, sous la menace d'être poignardé s'il ne s'exécute pas. La pêche aux billets est maigre pourtant : les deux agresseurs n'obtiendront pas plus de 2 000 Fcfp car le plafond des cartes bancaires est atteint.
Avec ses ravisseurs, la victime ruse néanmoins, réussit à se faire enlever le bâillon et à alerter la police en utilisant, discrètement, son téléphone portable. La folle équipée s'arrêtera finalement après une course-poursuite avec la police au cours de laquelle la victime parvient à sortir du coffre pour rejoindre l'avant du véhicule et à tirer le frein à main. "Vous avez fait preuve de beaucoup de sang froid" remarque la présidente du tribunal. Malgré tout, neuf mois plus tard, le cauchemar de cette soirée et de cette nuit (de 22 h à 1h) reste gravé. Ses agresseurs resteront encore quelques mois en prison : l'un a été condamné à 18 mois ferme ; l'autre, en état de récidive pour violences, a écopé de deux ans de prison ferme. Les deux jeunes gens ont retrouvé leur cellule de Nuutania à l'issue du procès : ils devront en plus payer ensemble 1,3 million de Fcfp pour le préjudice subi par leur victime.
C'est une affaire qui avait défrayé la chronique au début de cette année. Un fait-divers tout droit sorti des pires cauchemars que l'on peut faire. Dans la soirée du 31 janvier dernier, un jeune homme de 24 ans avait été battu, séquestré dans le coffre de sa propre voiture pendant que ses tortionnaires, âgés tous deux d'une vingtaine d'années, essayaient de lui extorquer de l'argent liquide avec ses cartes bancaires. La jeune victime avait pu s'échapper, tout seul, du sordide enfer dans lequel il se trouvait embarqué après avoir donné l'alerte à la police avec son téléphone portable.
Ces faits-là ne sont pas contestés. A la barre, les deux tortionnaires, âgés d'une vingtaine d'années ont le plus souvent gardé la tête baissée et ont répondu par quelques monosyllabes aux questions des juges. Le mobile de ce scénario d'horreur aurait été la volonté d'obtenir de l'argent, tout simplement. Il n'y aurait pas eu de plan machiavélique. Pourtant, dans le sac à dos de l'un des agresseurs, un rouleau de ruban adhésif -du solide "tape" de déménagement- dont il se servira pour faire un bâillon, interroge le tribunal.
Les deux agresseurs avaient-ils eu l'intention de dépouiller un homosexuel en se positionnant précisément au rond-point du Maeva Beach, où chaque nuit des jeunes gens se font embarquer par des hommes pour des relations sexuelles, le plus souvent tarifées ? L'enquête n'a pas réussi à éclaircir ce point-là. Pas plus que les intentions de la victime. S'est-il arrêté à cet endroit vers 22 heures pour répondre à un appel téléphonique, comme il le répète aux enquêteurs, ou était-il en chasse de partenaire sexuel ?
Le fait est que l'instruction du dossier a rapidement changé d'orientation. "A l'origine c'était une affaire criminelle avec viol et séquestration" rappelle, à l'audience le procureur de la République, et leurs auteurs étaient donc passibles de la cour d'Assises et de 30 ans de prison. Au final, l'affaire se retrouve en correctionnelle pour séquestration, violence volontaire et vol en réunion. Pourtant, le procureur insiste toujours "sur la gravité exceptionnelle des faits".
Qu'importent les zones d'ombre et certaines incohérences de la victime. Au départ, il dit ne pas avoir eu peur de ces deux jeunes qui s'imposent soudainement dans sa voiture et qui parlent ouvertement et crûment de cul. Ils vont boire ensemble des bières et du whisky, du côté de Green Valley, au dessus de l'université, que le jeune homme va chercher chez lui à Tapuna à quelques kilomètres de là. A chacune de ses courses pour aller chercher de l'alcool, il aurait pu planter là ces encombrants passagers. Mais il poursuit la rencontre qui finit par être moins cordiale. Est-il contraint de faire une fellation à l'un des deux ou bien est-ce lui qui propose de partager ses préférences sexuelles ?
Neuf mois après les faits, les versions divergent toujours. C'est à partir de là, en tout cas, que tout dérape. Il reçoit des coups de poing de l'un, des coups de pied de l'autre, se retrouve en simple caleçon, bâillonné au gros scotch et embarqué de force dans le coffre de sa voiture, à faire la tournée des distributeurs de billets de Punaauia à Mahina et jusque dans le centre-ville de Papeete, sous la menace d'être poignardé s'il ne s'exécute pas. La pêche aux billets est maigre pourtant : les deux agresseurs n'obtiendront pas plus de 2 000 Fcfp car le plafond des cartes bancaires est atteint.
Avec ses ravisseurs, la victime ruse néanmoins, réussit à se faire enlever le bâillon et à alerter la police en utilisant, discrètement, son téléphone portable. La folle équipée s'arrêtera finalement après une course-poursuite avec la police au cours de laquelle la victime parvient à sortir du coffre pour rejoindre l'avant du véhicule et à tirer le frein à main. "Vous avez fait preuve de beaucoup de sang froid" remarque la présidente du tribunal. Malgré tout, neuf mois plus tard, le cauchemar de cette soirée et de cette nuit (de 22 h à 1h) reste gravé. Ses agresseurs resteront encore quelques mois en prison : l'un a été condamné à 18 mois ferme ; l'autre, en état de récidive pour violences, a écopé de deux ans de prison ferme. Les deux jeunes gens ont retrouvé leur cellule de Nuutania à l'issue du procès : ils devront en plus payer ensemble 1,3 million de Fcfp pour le préjudice subi par leur victime.