Tahiti, le 12 janvier 2021 - Les toutes premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech ont été inoculées aujourd'hui au centre de vaccination de Paofai en face du temple, sur des volontaires, dont de nombreux élus et des anciens ministres de la Santé. Cette phase de rodage doit permettre de tester le dispositif avant le lancement officiel de la campagne le 18 janvier.
"Les piqures aujourd'hui sont tellement fines qu'on ne les sent plus" balaye de la main celui qui vient de recevoir une injection du vaccin Pfizer-BioNTech sous l'œil attentif des caméras. Tout sourire, Henri Xatane, 79 ans, attend sagement le tour de son épouse, elle-même entourée d'une nuée de journalistes. "C'est important pour nous et pour les autres de se vacciner, souligne le septuagénaire. Mais on n'enlèvera pas le masque, on continuera à se préserver et respecter les gestes barrières." Enclenchée hier au kiosque info santé de Paofai, face au temple, cette phase de rodage doit permettre d'administrer le vaccin à plusieurs dizaines de volontaires avant le lancement officiel, le 18 janvier, d'une campagne qui se décline en 4 phases .
Il s'agit, pendant les six prochains jours, de tester le dispositif, évaluer le rythme des injections et anticiper les éventuelles contraintes logistiques "pour une vaccination contrôlée et contrôlable" précise Jacques Raynal, ministre de la Santé. Notamment parce que deux doses par personne sont nécessaires à 21 jours d'intervalle pour assurer une meilleure couverture de l'immunité.
Nom, prénom, date de naissance, numéro de DN, de téléphone et adresse : les coordonnées de chaque volontaire sont enregistrées à l'accueil, où les secrétaires prennent bien le soin de recueillir le "consentement oral" avant d'envoyer la personne vers le taote pour une visite prévaccinale. "Pour recevoir un vaccin, déjà, il ne faut pas être malade mais dans une condition physique optimale, c'est ça qu'on vérifie. Ensuite, on passe entre les mains de l'infirmier, décrit Diane Bucher, aide-soignante. Après l'injection, on attend 10 à 15 minutes pour s'assurer qu'il n'y a pas d'effet secondaire comme des réactions allergiques."
Chaque volontaire repart alors avec une convocation pour revenir trois semaines plus tard recevoir sa deuxième dose. "Il faut surtout que nous puissions inscrire les personnes sur le deuxième rendez-vous, insiste Jacques Raynal. Il faut qu'on soit certain que la deuxième injection soit faite."
"Les piqures aujourd'hui sont tellement fines qu'on ne les sent plus" balaye de la main celui qui vient de recevoir une injection du vaccin Pfizer-BioNTech sous l'œil attentif des caméras. Tout sourire, Henri Xatane, 79 ans, attend sagement le tour de son épouse, elle-même entourée d'une nuée de journalistes. "C'est important pour nous et pour les autres de se vacciner, souligne le septuagénaire. Mais on n'enlèvera pas le masque, on continuera à se préserver et respecter les gestes barrières." Enclenchée hier au kiosque info santé de Paofai, face au temple, cette phase de rodage doit permettre d'administrer le vaccin à plusieurs dizaines de volontaires avant le lancement officiel, le 18 janvier, d'une campagne qui se décline en 4 phases .
Il s'agit, pendant les six prochains jours, de tester le dispositif, évaluer le rythme des injections et anticiper les éventuelles contraintes logistiques "pour une vaccination contrôlée et contrôlable" précise Jacques Raynal, ministre de la Santé. Notamment parce que deux doses par personne sont nécessaires à 21 jours d'intervalle pour assurer une meilleure couverture de l'immunité.
Nom, prénom, date de naissance, numéro de DN, de téléphone et adresse : les coordonnées de chaque volontaire sont enregistrées à l'accueil, où les secrétaires prennent bien le soin de recueillir le "consentement oral" avant d'envoyer la personne vers le taote pour une visite prévaccinale. "Pour recevoir un vaccin, déjà, il ne faut pas être malade mais dans une condition physique optimale, c'est ça qu'on vérifie. Ensuite, on passe entre les mains de l'infirmier, décrit Diane Bucher, aide-soignante. Après l'injection, on attend 10 à 15 minutes pour s'assurer qu'il n'y a pas d'effet secondaire comme des réactions allergiques."
Chaque volontaire repart alors avec une convocation pour revenir trois semaines plus tard recevoir sa deuxième dose. "Il faut surtout que nous puissions inscrire les personnes sur le deuxième rendez-vous, insiste Jacques Raynal. Il faut qu'on soit certain que la deuxième injection soit faite."
"Je crains plus la maladie que le vaccin"
Au rang des premiers volontaires, on trouve de nombreuses personnalités publiques venues "montrer l'exemple", dont trois anciens ministres de la Santé, à l'instar de Charles Tetaria, Jules Ienfa ou encore Michel Buillard. "Je voudrais montrer que j'ai foi en la science et qu'il ne faut pas se nourrir des fausses informations sur les réseaux sociaux, il faut faire confiance à la médecine, déclare le maire de Papeete. On a eu le vaccin du BCG (Bacille Calmette et Guérin, Ndlr) quand on était enfant, on a été vacciné quand on a fait notre service militaire, ça nous a épargnés de nombreuses maladies".
"C'est le sort d'un élu de montrer l'exemple" glisse Jean Roux, ancien directeur de l'institut Malardé de 1984 à 1990, à l'attention de son voisin, Jules Ienfa. "Je crains plus la maladie que le vaccin (...) c'est la seule manière de sortir de cette épidémie, renchérit le 9e adjoint au maire de Papeete. J'ai été à la protection infantile, je suis pédiatre et le taux de vaccination en Polynésie atteint pratiquement du 100%, c'est quand même grâce à ça que beaucoup de maladies ont disparu." À l'instar de la poliomyélite, une maladie virale qui entraîne une paralysie irréversible et qui touche essentiellement les enfants.
Ministre de la Santé dans les années 2000, il cite également la variole, la rougeole, la typhoïde ou l'épidémie d'hépatite B en Polynésie, dont une campagne de vaccination fut lancée dans les années 80 par l'institut Malardé aux Australes et aux Marquises, théâtres d'une forte prévalence. "C'est à partir de là que la chronologie de vaccination de l'hépatite B a été admise dans le monde entier et par l'OMS, sur la base de ce qui s'est passé ici, c'est là qu'on s'est aperçu qu'il fallait vacciner à la naissance, rappelle Jean Roux. Il faut avoir confiance dans les connaissances et dans les progrès scientifiques plus que dans les croyances, ici les gens savent que le vaccin a fait des miracles".
L'ancien directeur de l'institut Malardé évoque au passage les ravages de ces maladies lorsque le taux de couverture vaccinale est insuffisant. "Quand vous allez en Afrique, vous voyez ce que c'est la rougeole. Quand elle passe dans un village, elle emporte la moitié des enfants".
"C'est le sort d'un élu de montrer l'exemple" glisse Jean Roux, ancien directeur de l'institut Malardé de 1984 à 1990, à l'attention de son voisin, Jules Ienfa. "Je crains plus la maladie que le vaccin (...) c'est la seule manière de sortir de cette épidémie, renchérit le 9e adjoint au maire de Papeete. J'ai été à la protection infantile, je suis pédiatre et le taux de vaccination en Polynésie atteint pratiquement du 100%, c'est quand même grâce à ça que beaucoup de maladies ont disparu." À l'instar de la poliomyélite, une maladie virale qui entraîne une paralysie irréversible et qui touche essentiellement les enfants.
Ministre de la Santé dans les années 2000, il cite également la variole, la rougeole, la typhoïde ou l'épidémie d'hépatite B en Polynésie, dont une campagne de vaccination fut lancée dans les années 80 par l'institut Malardé aux Australes et aux Marquises, théâtres d'une forte prévalence. "C'est à partir de là que la chronologie de vaccination de l'hépatite B a été admise dans le monde entier et par l'OMS, sur la base de ce qui s'est passé ici, c'est là qu'on s'est aperçu qu'il fallait vacciner à la naissance, rappelle Jean Roux. Il faut avoir confiance dans les connaissances et dans les progrès scientifiques plus que dans les croyances, ici les gens savent que le vaccin a fait des miracles".
L'ancien directeur de l'institut Malardé évoque au passage les ravages de ces maladies lorsque le taux de couverture vaccinale est insuffisant. "Quand vous allez en Afrique, vous voyez ce que c'est la rougeole. Quand elle passe dans un village, elle emporte la moitié des enfants".
Prochain arrivage de 18 000 doses
Dans le monde, plus de 16 millions de personnes ont déjà reçu un vaccin contre le Covid-19, dont près de 5 millions aux États-Unis. En Polynésie, les 15 000 premières doses doivent permettre de vacciner près de 7 000 personnes. "Nous avons déjà beaucoup d'appels, y compris de personnes qui ne sont pas dans la population cible de la phase 1, indique Jacques Raynal. Mais il est évident que nous allons privilégier les personnes à risque de plus de 75 ans et ceux qui sont atteints de pathologies lourdes ainsi que les soignants, qui sont intégrés au fur et à mesure dans le dispositif".
À partir du 18 janvier, la campagne entrera donc dans sa phase 1. Celle-ci vise les 75 ans et plus, les personnels en établissements sanitaires ainsi que les professions libérales sur Tahiti et Moorea. À ce stade, difficile de dire combien de temps cette première étape va durer. Notamment parce que les doses de vaccin arrivent encore au compte-goutte.
Néanmoins, la livraison pourrait s'accélérer, avec plus récemment, l'autorisation de mise sur le marché de Moderna, un vaccin moins contraignant en termes de température de stockage. "Nous avons un peu de visibilité sur la prochaine commande d'environ 18 000 doses qui devrait arriver d'ici une quinzaine de jours, confie le ministre de la Santé. Nous avons encore une petite interrogation sur le Moderna, dont on ne sait pas si on l'aura début février ou plus tard dans le courant du mois."
Dès la semaine prochaine, de nouveaux centres dédiés ouvriront, dont un au CHPF de Taaone et un à l'hôpital de Taravao. En fonction de l'affluence et des ressources humaines disponibles, deux autres centres ouvriront au dispensaire de Mahina et à celui de Papara.
À partir du 18 janvier, la campagne entrera donc dans sa phase 1. Celle-ci vise les 75 ans et plus, les personnels en établissements sanitaires ainsi que les professions libérales sur Tahiti et Moorea. À ce stade, difficile de dire combien de temps cette première étape va durer. Notamment parce que les doses de vaccin arrivent encore au compte-goutte.
Néanmoins, la livraison pourrait s'accélérer, avec plus récemment, l'autorisation de mise sur le marché de Moderna, un vaccin moins contraignant en termes de température de stockage. "Nous avons un peu de visibilité sur la prochaine commande d'environ 18 000 doses qui devrait arriver d'ici une quinzaine de jours, confie le ministre de la Santé. Nous avons encore une petite interrogation sur le Moderna, dont on ne sait pas si on l'aura début février ou plus tard dans le courant du mois."
Dès la semaine prochaine, de nouveaux centres dédiés ouvriront, dont un au CHPF de Taaone et un à l'hôpital de Taravao. En fonction de l'affluence et des ressources humaines disponibles, deux autres centres ouvriront au dispensaire de Mahina et à celui de Papara.