Tahiti le 11 août 2022 – Alors que des voix s'élèvent au Tapura pour réclamer un remaniement ministériel, le sénateur Teva Rohfritsch redemande au président des “mesures fortes et courageuses”. Plusieurs ministres sont dans le viseur des élus de la majorité, au premier rang desquels le ministre de l'Économie et des Finances Yvonnick Raffin.
Lors de sa conférence de presse jeudi matin, le sénateur Teva Rohfristch est revenu sur les résultats des législatives perdues par le Tapura. Selon le sénateur, le Tapura a été sanctionné car les électeurs “en avaient assez”. A moins d'un an des territoriales, il considère qu'il faut “un sursaut” au niveau du président du gouvernement et chef de file du parti rouge et blanc. “On sent que cela ne bouge pas trop suite aux dernière élections (...). Il faut préparer les territoriales” pour éviter un autre vote sanction. Pour rappel, le sénateur avait déjà, le lendemain des législatives, tiré la sonnette d'alarme et appelé “au plus haut niveau de notre Pays” à réagir en prenant des “mesures fortes et courageuses”. Teva Rohfritsch déplore à la place “un silence assourdissant”
Lors de sa conférence de presse jeudi matin, le sénateur Teva Rohfristch est revenu sur les résultats des législatives perdues par le Tapura. Selon le sénateur, le Tapura a été sanctionné car les électeurs “en avaient assez”. A moins d'un an des territoriales, il considère qu'il faut “un sursaut” au niveau du président du gouvernement et chef de file du parti rouge et blanc. “On sent que cela ne bouge pas trop suite aux dernière élections (...). Il faut préparer les territoriales” pour éviter un autre vote sanction. Pour rappel, le sénateur avait déjà, le lendemain des législatives, tiré la sonnette d'alarme et appelé “au plus haut niveau de notre Pays” à réagir en prenant des “mesures fortes et courageuses”. Teva Rohfritsch déplore à la place “un silence assourdissant”
Remaniement demandé
Un remaniement ministériel fait partie de ces “mesures fortes et courageuses” appelées par le parlementaire en juin dernier. “Il y a un adage qui dit ‘on ne change pas une équipe qui gagne’. Qu'est-ce qu'on fait quand on a perdu ?” interroge-t-il. Ce sujet a d'ailleurs été évoqué lors du dernier conseil politique du Tapura assurent certains élus de la majorité. “Tout le monde était d'accord” sur le fait que certains ministres démissionnent, glisse un élu qui ajoute : “Avec surtout Yvonnick Raffin en tête de liste.” Au Tapura, on lui reproche de “faire sombrer la Polynésie” et de “mettre la population à genoux” avec les mesures prises. “Il a emprunté plus que ce que Nuihau Laurey avait proposé et ne sait toujours pas comment remonter la pente. La seule solution pour lui est la création de taxes alors que la population souffre” regrette-t-on encore dans la majorité. “En ville, on se fait alpaguer par les commerçants, ou ceux qui sont dans les affaires, et ils nous font état de la gestion et des mesures prises par le ministre de l'Économie et des Finances. Tous nous demandent sa démission (…) même notre base est pour un remaniement", entend-on encore au parti rouge et blanc.
Pour beaucoup d'élus, ce remaniement ministériel est nécessaire : “Ce sera un choc positif”. Certains voient même ce remaniement comme un “électrochoc vital”. “Sans cela, on aura qu'à pleurer en 2023 car c'est une autre majorité qui gagnera les territoriales”, prophétise un détracteur du ministre.
Pour le président du Pays et du Tapura en revanche, “hors de question de déstabiliser le gouvernement à neuf mois des territoriales” admet un élu Tapura.
Pour beaucoup d'élus, ce remaniement ministériel est nécessaire : “Ce sera un choc positif”. Certains voient même ce remaniement comme un “électrochoc vital”. “Sans cela, on aura qu'à pleurer en 2023 car c'est une autre majorité qui gagnera les territoriales”, prophétise un détracteur du ministre.
Pour le président du Pays et du Tapura en revanche, “hors de question de déstabiliser le gouvernement à neuf mois des territoriales” admet un élu Tapura.
Tentations centrifuges
Au Tapura, les élus sont nombreux à penser que le gagnant aux prochaines territoriales pourrait être le A here ia Porinetia de Nicole Sanquer. “Elle gagne du terrain grâce à nous et surtout à cause de notre président qui ne prend aucune décision. Les électeurs sont écœurés, il n'y a qu'à regarder les résultats des législatives. Et aux territoriales, ils vont voter pour Nicole Sanquer car elle est autonomiste et ne veulent pas de l'indépendance d'Oscar Temaru”, redoute l'un d'entre eux.
Selon nos sources, certains élus seraient même disposés à rejoindre les rangs du A here ia Porinetia. Ils regrettent l'attitude d'Édouard Fritch qui “fait l'autruche, et croit que le Tapura est toujours fort”. Ils pensent que le président du parti rouge et blanc compte sur le retour des électeurs autonomistes aux territoriales.
Un séminaire est annoncé avec notamment à l'ordre du jour l'analyse des résultats des législatives et les perspectives du gouvernement.
“Je pense qu'avant de faire des séminaires, le groupe à l'assemblée a besoin de voir le président, estime Teva Rohfritsch. On a besoin de se parler (...). Je ne conçois pas que l'on reste sans rien faire, dans le silence absolu après les élections législatives quand la population a exprimé un fiu et un vote sanction à l'égard de notre majorité".
Selon nos sources, certains élus seraient même disposés à rejoindre les rangs du A here ia Porinetia. Ils regrettent l'attitude d'Édouard Fritch qui “fait l'autruche, et croit que le Tapura est toujours fort”. Ils pensent que le président du parti rouge et blanc compte sur le retour des électeurs autonomistes aux territoriales.
Un séminaire est annoncé avec notamment à l'ordre du jour l'analyse des résultats des législatives et les perspectives du gouvernement.
“Je pense qu'avant de faire des séminaires, le groupe à l'assemblée a besoin de voir le président, estime Teva Rohfritsch. On a besoin de se parler (...). Je ne conçois pas que l'on reste sans rien faire, dans le silence absolu après les élections législatives quand la population a exprimé un fiu et un vote sanction à l'égard de notre majorité".
Teva Rohfritsch : “Si on ne réagit pas, c'est Oscar Temaru qui va diriger le Pays en 2023”
Des élus demandent la démission de certains ministres. Qu'en est-il ?
“C'est vrai que c'est de la prérogative du président. C'est lui qui fait son gouvernement mais il y a un adage qui dit, ‘on ne change pas une équipe qui gagne’. Qu'est-ce qu'on fait quand elle perd ? Il faut peut-être se remettre en question”.
Vous allez attendre silencieusement une réponse du président ?
“J'ai beaucoup de respect pour notre président mais le temps commence à être long. Je pense qu'on s'exprimera prochainement. J'espère en tout cas que dans les jours prochains il acceptera de nous recevoir. Pas dans le cadre d'un séminaire –car j'entend dire qu'il y a des séminaires qui sont prévus. Je pense qu'avant de faire des séminaires, le groupe à l'assemblée a besoin de voir le président”.
Vous allez continuer avec le Tapura même sans changement ?
“Il est trop tôt pour le dire. En tout cas notre population n'est pas devenue indépendantiste. Le vote aux législatives, et même les députés le savent, n'est pas un vote pour l'indépendance contrairement à ce que pense Oscar Temaru. Ce n'est pas l'indépendance de Ma'ohi Nui qui était en jeu. Mais attention, si on ne fait rien, si on ne réagit pas et si on ne propose pas un vrai projet et surtout si on ne change pas certains comportements, c'est Oscar Temaru qui va diriger le Pays en 2023 et je ne peux pas m'y résoudre.”
Si Édouard Fritch ne vous entend pas, y aura-t-il une scission ?
“Je ne peux pas parler au nom de mes collègues. Une chose est certaine aujourd'hui, nous essayons de nous exprimer en interne, mais on ne peut pas parler tout seul longtemps.”
Qui voyez-vous pour remplacer les ministres en question ?
“Je pense qu'on a besoin de renouveler un peu et qu'il y a des jeunes talents qui ne sont pas assez mis en avant. La Polynésie est riche de sa diversité, elle n'est pas que chez les indépendantistes. Nous avons aussi dans nos équipes de jeunes talents qui ont envie de servir leur Pays un peu plus haut en responsabilité qu'aujourd'hui”.
“C'est vrai que c'est de la prérogative du président. C'est lui qui fait son gouvernement mais il y a un adage qui dit, ‘on ne change pas une équipe qui gagne’. Qu'est-ce qu'on fait quand elle perd ? Il faut peut-être se remettre en question”.
Vous allez attendre silencieusement une réponse du président ?
“J'ai beaucoup de respect pour notre président mais le temps commence à être long. Je pense qu'on s'exprimera prochainement. J'espère en tout cas que dans les jours prochains il acceptera de nous recevoir. Pas dans le cadre d'un séminaire –car j'entend dire qu'il y a des séminaires qui sont prévus. Je pense qu'avant de faire des séminaires, le groupe à l'assemblée a besoin de voir le président”.
Vous allez continuer avec le Tapura même sans changement ?
“Il est trop tôt pour le dire. En tout cas notre population n'est pas devenue indépendantiste. Le vote aux législatives, et même les députés le savent, n'est pas un vote pour l'indépendance contrairement à ce que pense Oscar Temaru. Ce n'est pas l'indépendance de Ma'ohi Nui qui était en jeu. Mais attention, si on ne fait rien, si on ne réagit pas et si on ne propose pas un vrai projet et surtout si on ne change pas certains comportements, c'est Oscar Temaru qui va diriger le Pays en 2023 et je ne peux pas m'y résoudre.”
Si Édouard Fritch ne vous entend pas, y aura-t-il une scission ?
“Je ne peux pas parler au nom de mes collègues. Une chose est certaine aujourd'hui, nous essayons de nous exprimer en interne, mais on ne peut pas parler tout seul longtemps.”
Qui voyez-vous pour remplacer les ministres en question ?
“Je pense qu'on a besoin de renouveler un peu et qu'il y a des jeunes talents qui ne sont pas assez mis en avant. La Polynésie est riche de sa diversité, elle n'est pas que chez les indépendantistes. Nous avons aussi dans nos équipes de jeunes talents qui ont envie de servir leur Pays un peu plus haut en responsabilité qu'aujourd'hui”.