PAPEETE, le 11 avril 2016 - Yane Vappereau, professeur de peinture sur porcelaine à Faa'a, a été invitée à concourir lors l'une des plus prestigieuses compétitions japonaises de cet art millénaire. Elle sera au Pays du soleil levant fin avril avec 12 de ses élèves, décidées à apprendre auprès des plus grands maîtres internationaux.
Elle n'avait que 14 ans lorsque, au détour d'une bibliothèque, Yane Vappereau a découvert ses premières photos de peintures sur porcelaine dans un vieux livre de la Compagnie des Indes. Un vrai coup de foudre pour l'art, qui l'accompagnera toute sa vie. D'abord en tant qu'artiste sur d'autres supports – elle a ainsi étudié les beaux-arts à Lorient. Et par hasard, 17 ans plus tard, une amie la convainc de s'inscrire à un cours de peinture sur porcelaine avec elle, où elle redécouvre cette passion adolescente... Depuis, elle y a consacré sa vie, perfectionnant ses techniques en France, en Allemagne et au Japon. Cela fait 16 ans qu'elle transmet cet art délicat à une vingtaine d'élèves polynésiennes chaque semaine, dans son atelier situé sur les hauteurs de Faa'a.
Elle ne l'avouera pas, mais 20 ans de pratique constante ont fait d'elle un maître reconnu à l'international, au point d'être invitée à concourir lors d'une des plus importantes compétitions de ce petit milieu : la Jpac International Exhibition 2016. Les plus grands artistes du Japon, de Corée du Sud et de Hong Kong y présenteront leur talent les 22 et 23 avril prochains. Des artistes-peintres internationaux sont également invités, comme le portugais Filipe Pereira et l'américain San Do. Chaque exposant devra apporter deux pièces réalisées sur le thème "Le vent", mais les productions de Yane ne peuvent pas encore être révélées au public, règlement du concours oblige…
"C'est un très grand honneur pour moi d'avoir été invitée, parce que les Japonais sont vraiment très exigeants, pointilleux, maîtres de chaque art qu'ils pratiquent… Je ne pars pas du tout dans la perspective de l'emporter ! Au départ ça m'a fichu une telle trouille que, quand on m'a proposée, j'ai dit 'je vais y réfléchir'. Mon fils m'a dit 'mais tu es folle, il faut juste dire oui, merci !' Donc le lendemain j'ai accepté…" C'était il y a deux ans (la compétition a lieu tous les quatre ou cinq ans), et ses élèves étaient tellement excitées qu'une partie a décidé de l'accompagner au Japon, pour la soutenir et assister à l'exhibition. L'occasion de découvrir les styles et techniques, démonstrations à l'appui, des plus grands artistes sur porcelaine du monde.
Elle n'avait que 14 ans lorsque, au détour d'une bibliothèque, Yane Vappereau a découvert ses premières photos de peintures sur porcelaine dans un vieux livre de la Compagnie des Indes. Un vrai coup de foudre pour l'art, qui l'accompagnera toute sa vie. D'abord en tant qu'artiste sur d'autres supports – elle a ainsi étudié les beaux-arts à Lorient. Et par hasard, 17 ans plus tard, une amie la convainc de s'inscrire à un cours de peinture sur porcelaine avec elle, où elle redécouvre cette passion adolescente... Depuis, elle y a consacré sa vie, perfectionnant ses techniques en France, en Allemagne et au Japon. Cela fait 16 ans qu'elle transmet cet art délicat à une vingtaine d'élèves polynésiennes chaque semaine, dans son atelier situé sur les hauteurs de Faa'a.
Elle ne l'avouera pas, mais 20 ans de pratique constante ont fait d'elle un maître reconnu à l'international, au point d'être invitée à concourir lors d'une des plus importantes compétitions de ce petit milieu : la Jpac International Exhibition 2016. Les plus grands artistes du Japon, de Corée du Sud et de Hong Kong y présenteront leur talent les 22 et 23 avril prochains. Des artistes-peintres internationaux sont également invités, comme le portugais Filipe Pereira et l'américain San Do. Chaque exposant devra apporter deux pièces réalisées sur le thème "Le vent", mais les productions de Yane ne peuvent pas encore être révélées au public, règlement du concours oblige…
"C'est un très grand honneur pour moi d'avoir été invitée, parce que les Japonais sont vraiment très exigeants, pointilleux, maîtres de chaque art qu'ils pratiquent… Je ne pars pas du tout dans la perspective de l'emporter ! Au départ ça m'a fichu une telle trouille que, quand on m'a proposée, j'ai dit 'je vais y réfléchir'. Mon fils m'a dit 'mais tu es folle, il faut juste dire oui, merci !' Donc le lendemain j'ai accepté…" C'était il y a deux ans (la compétition a lieu tous les quatre ou cinq ans), et ses élèves étaient tellement excitées qu'une partie a décidé de l'accompagner au Japon, pour la soutenir et assister à l'exhibition. L'occasion de découvrir les styles et techniques, démonstrations à l'appui, des plus grands artistes sur porcelaine du monde.
Yane Vappereau, professeur de peinture sur porcelaine
D'abord qu'est-ce que la porcelaine ?
"C'est une céramique faite en kaolin, le procédé a été inventé en Chine il y a deux mille ans. On peint sur ce qu'on appelle des biscuits de porcelaine, qui ont reçu une première cuisson. Après la peinture, il faut les cuire une deuxième fois pendant environ une journée."
Combien avez-vous d'élèves ?
"J'ai une vingtaine d'élèves qui viennent chaque semaine. Leur profil… Ce sont toutes des femmes, des professionnelles qui travaillent et prennent une matinée par semaine pour venir, et d'autres qui ont travaillé et sont à la retraite. Maintenant qu'elles ont plus de temps libre, elles se permettent de venir."
Elles savent déjà dessiner ou elles viennent apprendre ?
"Non, elles viennent vraiment apprendre. La plupart du temps, je fais les modèles, et avec un carbone spécial porcelaine elles peuvent réinstaller le dessin sur leur porcelaine pour le peindre."
Qu'est-ce qui attire vos élèves vers la porcelaine ?
"Elles voient quelque chose qui est beau et se disent 'si j'arrivais à faire ça, ce serait absolument extraordinaire !' La porcelaine c'est délicat, c'est très décoratif, c'est l'âme de la maison. Et c'est utile, j'adore manger dans de la belle porcelaine… Et on peut même la laver au lave-vaisselle ! Ce sont des objets du quotidien. D'ailleurs mes élèves, après avoir fait leur première assiette, se donnent souvent comme objectif de peindre un service complet. Mais ça devient vite répétitif et elles se lassent vite. Je pense que ce qui est agréable, c'est plutôt de créer une pièce, la plus belle possible, et ça, ça prend beaucoup de temps. Mais à la fin, quand on te propose de l'acheter, tu ne veux jamais la vendre !"
Qu'est-ce qui différencie la peinture sur porcelaine des autres types de peinture ?
"Alors il faut être vraiment pointu et technique. Déjà, il faut avoir le bon coup de pinceau, sinon même quelque chose qui parait correct à première vue, tous les défauts se verront clairement après une journée de cuisson. Comme dans toute peinture, il faut savoir donner du relief, faire des ombres… Et les couleurs changent à la cuisson, donc il faut faire des palettes pour avoir un minimum de surprises."
Combien de temps faut-il pour créer une peinture ?
"Ça dépend vraiment de ce que tu veux faire. Les nouvelles commencent souvent par des motifs simples, une feuille de 'uru, par exemple, se peint en une heure. Mais pour faire une pièce japonaise comme je fais, on ne compte plus ses heures…"
"C'est une céramique faite en kaolin, le procédé a été inventé en Chine il y a deux mille ans. On peint sur ce qu'on appelle des biscuits de porcelaine, qui ont reçu une première cuisson. Après la peinture, il faut les cuire une deuxième fois pendant environ une journée."
Combien avez-vous d'élèves ?
"J'ai une vingtaine d'élèves qui viennent chaque semaine. Leur profil… Ce sont toutes des femmes, des professionnelles qui travaillent et prennent une matinée par semaine pour venir, et d'autres qui ont travaillé et sont à la retraite. Maintenant qu'elles ont plus de temps libre, elles se permettent de venir."
Elles savent déjà dessiner ou elles viennent apprendre ?
"Non, elles viennent vraiment apprendre. La plupart du temps, je fais les modèles, et avec un carbone spécial porcelaine elles peuvent réinstaller le dessin sur leur porcelaine pour le peindre."
Qu'est-ce qui attire vos élèves vers la porcelaine ?
"Elles voient quelque chose qui est beau et se disent 'si j'arrivais à faire ça, ce serait absolument extraordinaire !' La porcelaine c'est délicat, c'est très décoratif, c'est l'âme de la maison. Et c'est utile, j'adore manger dans de la belle porcelaine… Et on peut même la laver au lave-vaisselle ! Ce sont des objets du quotidien. D'ailleurs mes élèves, après avoir fait leur première assiette, se donnent souvent comme objectif de peindre un service complet. Mais ça devient vite répétitif et elles se lassent vite. Je pense que ce qui est agréable, c'est plutôt de créer une pièce, la plus belle possible, et ça, ça prend beaucoup de temps. Mais à la fin, quand on te propose de l'acheter, tu ne veux jamais la vendre !"
Qu'est-ce qui différencie la peinture sur porcelaine des autres types de peinture ?
"Alors il faut être vraiment pointu et technique. Déjà, il faut avoir le bon coup de pinceau, sinon même quelque chose qui parait correct à première vue, tous les défauts se verront clairement après une journée de cuisson. Comme dans toute peinture, il faut savoir donner du relief, faire des ombres… Et les couleurs changent à la cuisson, donc il faut faire des palettes pour avoir un minimum de surprises."
Combien de temps faut-il pour créer une peinture ?
"Ça dépend vraiment de ce que tu veux faire. Les nouvelles commencent souvent par des motifs simples, une feuille de 'uru, par exemple, se peint en une heure. Mais pour faire une pièce japonaise comme je fais, on ne compte plus ses heures…"