Le nouvel album de Petiot sera en vente dès mercredi à Wong Tac.
PAPEETE, le 12/12/2016 - Petiot a célébré samedi dernier ses 76 ans. L'occasion pour cet artiste au grand cœur de proposer un nouvel album qui sortira mercredi à Wong Tac, au prix de 2 950 francs. Un album qui a été demandé par ses fans. Des chansons kaina qui faisaient vibrer les soirées polynésiennes à l'époque. Aujourd'hui, les mœurs ont bien évolué, ce que regrette notamment l'artiste.
On ne le présente même plus. À 76 ans, Petiot a plus de 60 ans de carrière derrière lui. Il a commencé à jouer d'un instrument de musique à 5 ans "et à 8 ans, j'animais en soirée le cinéma Bambou à côté du Mandarin, c'était au temps du papa de Gilles Hollande, qui était aussi un ami de mon père", raconte-t-il.
Mais ce qui fera de lui un artiste très prisé, c'est le "tā'iri pa'umotu", une frappe kaina rapide à jouer avec sa guitare. "À 12 ans, j'ai commencé à donner des cours à des personnes du palais de justice."
Son parcours musical l'emmènera un peu partout dans le Pacifique et aux États-Unis, "c'est ça qui me faisait vivre". Là-bas, "les personnes essayaient à chaque fois de me copier, mais ils n'arrivaient pas. Même un chef d'orchestre d'Amérique que j'ai rencontré à Honolulu m'a demandé de l'accompagner dans une tournée tout autour de l'Amérique, je lui ai dit non, j'ai préféré rentrer chez moi. Alors, il m'a demandé de faire le "tā'iri pa'umotu" et il allait écrire les notes. Et quand il me demandait de refaire, je ne pouvais pas parce que ça venait comme ça. Je ne peux jamais reproduire ce que je fais, tout vient du cœur."
"TOUT LE MONDE FAIT DES COPIES"
Aujourd'hui, les mœurs ont évolué et même les styles de musique locale. Beaucoup de groupes se sont formés, "et je n'aime pas, parce qu'à l'heure actuelle, tout le monde joue du synthé, ils appuient simplement sur des boutons, et ça fait tout. Maintenant, tu veux transposer en do, en fa ou en sol, tu presses sur le bouton. Mais, quand tu leur demandes de jouer le vrai fa dièse, ils ne peuvent pas le faire. Pour moi, aujourd'hui, les musiciens sont des électroniciens de musique. Quand tu écoutes les morceaux kaina, c'est rapide, mais quand tu prends la guitare, tu ne peux pas faire du "tā'iri pa'umotu" parce que c'est trop rapide."
"Dernièrement, dans une boite de nuit, j'ai rigolé. À un moment, on faisait du tāmūrē, celui qui jouait au synthé a réglé sur tāmūrē, il a appuyé sur le bouton, il est allé faire ses besoins et il est revenu pour arrêter. Tu peux jouer longtemps en appuyant simplement sur des boutons et c'est pour cela que les musiciens ne sont pas fatigués. Quand tu joues à la guitare, eh bien tu as mal aux doigts", explique l'artiste de 76 ans.
Petiot regrette aussi qu'il n'y ait plus de créations : "Tout le monde fait des copies. Aujourd'hui, j'ai envoyé un CD chez le commerçant, demain, tu auras 100 copies de mes chansons. À un moment donné, il y avait plein d'orchestres sur le front de mer et un soir, je me retrouve en face du Royal de Papeete. Là, il y avait un jeune qui présentait son CD qui n'était pas encore sorti. Devant moi, il y avait un couple avec un bébé. Le monsieur qui dit : "Hey c'est trop tard, je l'ai déjà dans ma clé USB." Personnellement, je ne créé plus, à quoi ça sert ?"
Même les jeunes préfèrent la musique d'aujourd'hui. "Quand je vois sur les réseaux sociaux des messages du style : "Fiu de ta musique de vieux", je trouve cela dommage. Plus tard, ils vont regretter. Tous les élèves à qui je donnais des cours, je leur disais toujours de ne pas oublier le kaina. Mais ils sont libres de faire ce qu'ils veulent, du jazz, du classique… mais il ne faut pas oublier le kaina. Je le sais par expérience".
UN NOUVEL ALBUM DANS LES BACS MERCREDI
À la demande de ses fans, Petiot a sorti un nouvel album. "C'est le 74e. Ce sera du 100 % guitare, avec un peu de synthé pour changer, un peu d'accordéon. Je l'ai préparé en six mois."
Un album composé de chansons qui faisaient fureur à l'époque, qui sera en vente uniquement à Wong Tac, dès mercredi, au prix de 2 950 francs.
À 76 ans, Petiot est toujours en bonne santé, il lance d'ailleurs un message au public polynésien. "Il faudrait que l'on revienne comme avant et qu'on mette en valeur notre culture. Aujourd'hui, il n'y a plus de boîte de nuit où on peut danser. S'il y avait toujours mes barefoot boys, j'aurais continué mais tout le monde est mort, à part Gabilou, Esther et Loma. Si on pouvait se retrouver ensemble sur scène, ce serait génial. Mais aujourd'hui, tout est une question d'argent, c'est dommage. L'amour pour la chanson n'est plus mis en avant".
On ne le présente même plus. À 76 ans, Petiot a plus de 60 ans de carrière derrière lui. Il a commencé à jouer d'un instrument de musique à 5 ans "et à 8 ans, j'animais en soirée le cinéma Bambou à côté du Mandarin, c'était au temps du papa de Gilles Hollande, qui était aussi un ami de mon père", raconte-t-il.
Mais ce qui fera de lui un artiste très prisé, c'est le "tā'iri pa'umotu", une frappe kaina rapide à jouer avec sa guitare. "À 12 ans, j'ai commencé à donner des cours à des personnes du palais de justice."
Son parcours musical l'emmènera un peu partout dans le Pacifique et aux États-Unis, "c'est ça qui me faisait vivre". Là-bas, "les personnes essayaient à chaque fois de me copier, mais ils n'arrivaient pas. Même un chef d'orchestre d'Amérique que j'ai rencontré à Honolulu m'a demandé de l'accompagner dans une tournée tout autour de l'Amérique, je lui ai dit non, j'ai préféré rentrer chez moi. Alors, il m'a demandé de faire le "tā'iri pa'umotu" et il allait écrire les notes. Et quand il me demandait de refaire, je ne pouvais pas parce que ça venait comme ça. Je ne peux jamais reproduire ce que je fais, tout vient du cœur."
"TOUT LE MONDE FAIT DES COPIES"
Aujourd'hui, les mœurs ont évolué et même les styles de musique locale. Beaucoup de groupes se sont formés, "et je n'aime pas, parce qu'à l'heure actuelle, tout le monde joue du synthé, ils appuient simplement sur des boutons, et ça fait tout. Maintenant, tu veux transposer en do, en fa ou en sol, tu presses sur le bouton. Mais, quand tu leur demandes de jouer le vrai fa dièse, ils ne peuvent pas le faire. Pour moi, aujourd'hui, les musiciens sont des électroniciens de musique. Quand tu écoutes les morceaux kaina, c'est rapide, mais quand tu prends la guitare, tu ne peux pas faire du "tā'iri pa'umotu" parce que c'est trop rapide."
"Dernièrement, dans une boite de nuit, j'ai rigolé. À un moment, on faisait du tāmūrē, celui qui jouait au synthé a réglé sur tāmūrē, il a appuyé sur le bouton, il est allé faire ses besoins et il est revenu pour arrêter. Tu peux jouer longtemps en appuyant simplement sur des boutons et c'est pour cela que les musiciens ne sont pas fatigués. Quand tu joues à la guitare, eh bien tu as mal aux doigts", explique l'artiste de 76 ans.
Petiot regrette aussi qu'il n'y ait plus de créations : "Tout le monde fait des copies. Aujourd'hui, j'ai envoyé un CD chez le commerçant, demain, tu auras 100 copies de mes chansons. À un moment donné, il y avait plein d'orchestres sur le front de mer et un soir, je me retrouve en face du Royal de Papeete. Là, il y avait un jeune qui présentait son CD qui n'était pas encore sorti. Devant moi, il y avait un couple avec un bébé. Le monsieur qui dit : "Hey c'est trop tard, je l'ai déjà dans ma clé USB." Personnellement, je ne créé plus, à quoi ça sert ?"
Même les jeunes préfèrent la musique d'aujourd'hui. "Quand je vois sur les réseaux sociaux des messages du style : "Fiu de ta musique de vieux", je trouve cela dommage. Plus tard, ils vont regretter. Tous les élèves à qui je donnais des cours, je leur disais toujours de ne pas oublier le kaina. Mais ils sont libres de faire ce qu'ils veulent, du jazz, du classique… mais il ne faut pas oublier le kaina. Je le sais par expérience".
UN NOUVEL ALBUM DANS LES BACS MERCREDI
À la demande de ses fans, Petiot a sorti un nouvel album. "C'est le 74e. Ce sera du 100 % guitare, avec un peu de synthé pour changer, un peu d'accordéon. Je l'ai préparé en six mois."
Un album composé de chansons qui faisaient fureur à l'époque, qui sera en vente uniquement à Wong Tac, dès mercredi, au prix de 2 950 francs.
À 76 ans, Petiot est toujours en bonne santé, il lance d'ailleurs un message au public polynésien. "Il faudrait que l'on revienne comme avant et qu'on mette en valeur notre culture. Aujourd'hui, il n'y a plus de boîte de nuit où on peut danser. S'il y avait toujours mes barefoot boys, j'aurais continué mais tout le monde est mort, à part Gabilou, Esther et Loma. Si on pouvait se retrouver ensemble sur scène, ce serait génial. Mais aujourd'hui, tout est une question d'argent, c'est dommage. L'amour pour la chanson n'est plus mis en avant".