PAPEETE, le 01 août 2017 - Les sans-abri sont de plus en plus visibles dans les rues de Papeete, Faa'a et Pirae. Si le gouvernement commence à se pencher sur la question, les acteurs sociaux regrettent de ne pas être, si ce n'est plus consultés, mieux écoutés.
"Quand on dit qu'il y a une forte augmentation des personnes à la rue, cela veut dire que nous, en tant qu'acteur social, nous avons échoué." Déclare gravement le directeur du Bon Samaritain, Pepe Tehio. Alors que le collectif Te Tai Vevo parle d'environ 750 personnes à la rue, le père Christophe estime le nombre de SDF autour de 400. Sur le terrain on parle plutôt 250 personnes. Ce manque de chiffres officiels est symptomatique de la question des sans domiciles fixes en Polynésie : "comment voulez-vous qu'on règle un problème dont on ne sait même pas identifier l'ampleur. Il faut déjà savoir exactement combien de personnes cela concerne. Pour pouvoir apporter des solutions adaptées, il faut connaître et comprendre le contexte", s'agace Pepe Tehio. "Nous devons essayer de trouver des solutions. Il faut tout mettre sur la table pour ne pas mettre tout le monde dans le même panier."
Sur les réseaux sociaux, la présence des sans-abri dans le centre de Papeete est de plus en plus remarquée. En effet, les sollicitations aux abords du marché, et de la place Vaiete sont fréquentes, si ce n'est systématique. À l'incompréhension et la hausse du sentiment d'insécurité que provoque cette présence dans les rues de Papeete chez la population, s'ajoutent l'agacement et le ras-le-bol des commerçants. Las de devoir nettoyer leur trottoir à grandes eaux, ils font pression sur la commune. "Nous devons nettoyer le trottoir à cause des odeurs, c'est insupportable. Le matin quand on arrive, ils ont fait leur besoin juste devant. C'est infect" s'énerve la patronne d'une des boutiques autour du marché. Les riverains dénoncent la mauvaise image que la présence des sans-abri renvoie aux touristes. La municipalité s'agace de devoir gérer la situation toute seule et renvoie le Pays à ses responsabilités. "Je n'ai pas envie de parler d'image parce que c'est triste socialement pour notre pays. Ça veut dire qu'il y a de la souffrance. C'est d'abord à eux qu'il faut penser, le ministre de la Solidarité connait bien le sujet" indique Nicole Bouteau, ministre du Tourisme, elle ajoute, "c'est la réalité de notre pays et partout dans le monde la situation est similaire. Nous n'allons pas nous en contenter, mais nous n'allons pas dire on prend les SDF et on les met ailleurs. C'est une solution plus globale qui ne relève pas uniquement du ministère du Tourisme. Nous faisons ce que nous pouvons pour faire en sorte que notre ville soit la plus accueillante possible. "
"Quand on dit qu'il y a une forte augmentation des personnes à la rue, cela veut dire que nous, en tant qu'acteur social, nous avons échoué." Déclare gravement le directeur du Bon Samaritain, Pepe Tehio. Alors que le collectif Te Tai Vevo parle d'environ 750 personnes à la rue, le père Christophe estime le nombre de SDF autour de 400. Sur le terrain on parle plutôt 250 personnes. Ce manque de chiffres officiels est symptomatique de la question des sans domiciles fixes en Polynésie : "comment voulez-vous qu'on règle un problème dont on ne sait même pas identifier l'ampleur. Il faut déjà savoir exactement combien de personnes cela concerne. Pour pouvoir apporter des solutions adaptées, il faut connaître et comprendre le contexte", s'agace Pepe Tehio. "Nous devons essayer de trouver des solutions. Il faut tout mettre sur la table pour ne pas mettre tout le monde dans le même panier."
Sur les réseaux sociaux, la présence des sans-abri dans le centre de Papeete est de plus en plus remarquée. En effet, les sollicitations aux abords du marché, et de la place Vaiete sont fréquentes, si ce n'est systématique. À l'incompréhension et la hausse du sentiment d'insécurité que provoque cette présence dans les rues de Papeete chez la population, s'ajoutent l'agacement et le ras-le-bol des commerçants. Las de devoir nettoyer leur trottoir à grandes eaux, ils font pression sur la commune. "Nous devons nettoyer le trottoir à cause des odeurs, c'est insupportable. Le matin quand on arrive, ils ont fait leur besoin juste devant. C'est infect" s'énerve la patronne d'une des boutiques autour du marché. Les riverains dénoncent la mauvaise image que la présence des sans-abri renvoie aux touristes. La municipalité s'agace de devoir gérer la situation toute seule et renvoie le Pays à ses responsabilités. "Je n'ai pas envie de parler d'image parce que c'est triste socialement pour notre pays. Ça veut dire qu'il y a de la souffrance. C'est d'abord à eux qu'il faut penser, le ministre de la Solidarité connait bien le sujet" indique Nicole Bouteau, ministre du Tourisme, elle ajoute, "c'est la réalité de notre pays et partout dans le monde la situation est similaire. Nous n'allons pas nous en contenter, mais nous n'allons pas dire on prend les SDF et on les met ailleurs. C'est une solution plus globale qui ne relève pas uniquement du ministère du Tourisme. Nous faisons ce que nous pouvons pour faire en sorte que notre ville soit la plus accueillante possible. "
Ne pas tomber dans l'assistanat
Sur le terrain, les acteurs sociaux ne peuvent pas confirmer de réelle hausse du nombre de sans-abri. "Le nombre de SDF a probablement augmenté", explique le Père Christophe. "Je ne peux pas le confirmer avec certitude. Nous estimons à environ 400 le nombre de personnes différentes à qui nous avons servi un repas depuis janvier 2017. " Ils ont même plutôt tendance à dénoncer l'absence de projets adaptés pour les sans-abri. "Tout d'abord, il faut un accompagnement et un suivi de ces personnes. Nous devons mettre en place un travail en partenariat entre l'ensemble des associations, les services du Pays et ceux de l'Etat. Après on va essayer de voir un peu la situation de chacun pour trouver des solutions adaptées à leur situation. Il ne faut pas laisser tomber les personnes totalement à l'abandon. Il faut conseiller les gens, les accompagner, discuter, les éclairer. La plupart ne savent pas où aller chercher les conseils. Ils ne savent pas qui fait quoi. " explique le directeur du Bon Samaritain, Pepe Tehio. Selon lui, l'écueil est de ne surtout pas tomber dans l'assistanat, "loger et nourrir les gens c'est facile, mais ça ne change rien au problème. Il ne faut pas créer plus de foyer, ni de centre d'accueil, nous en avons assez. L'important c'est d'aider ces personnes à trouver un projet de réinsertion. Mon rôle à moi est de responsabiliser les gens, de m'asseoir, de discuter et de leur dire la vérité."
Ce message semble avoir été compris par le gouvernement qui a mis en place un travail inter-ministériel sur la question. "Nous ne pouvons pas traiter de la situation de ces sans domicile fixe si nous regardons leur problématique d'une simple lucarne. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut les amener à former un projet de vie. Ce que nous allons proposer ensemble et sous l'égide du gouvernement, c'est un traitement global en fonction de la spécificité de chaque problématique rencontrée auprès de chaque SDF", indique Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement et porte-parole du gouvernement qui assure que la question a été évoquée en conseil des ministres. Par ailleurs, selon le gouvernement les discussions sont en cours entre les ministères. Le mois dernier, le ministre de la Solidarité Jacques Raynal a rencontré les membres du collectif Te Ta'i vevo, qui regroupe l'ensemble des acteurs sociaux et associatifs concernés.
Ce message semble avoir été compris par le gouvernement qui a mis en place un travail inter-ministériel sur la question. "Nous ne pouvons pas traiter de la situation de ces sans domicile fixe si nous regardons leur problématique d'une simple lucarne. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut les amener à former un projet de vie. Ce que nous allons proposer ensemble et sous l'égide du gouvernement, c'est un traitement global en fonction de la spécificité de chaque problématique rencontrée auprès de chaque SDF", indique Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement et porte-parole du gouvernement qui assure que la question a été évoquée en conseil des ministres. Par ailleurs, selon le gouvernement les discussions sont en cours entre les ministères. Le mois dernier, le ministre de la Solidarité Jacques Raynal a rencontré les membres du collectif Te Ta'i vevo, qui regroupe l'ensemble des acteurs sociaux et associatifs concernés.
Des solutions pas toujours adaptées
Cependant, selon le Père Christophe, les solutions proposées par le gouvernement ne sont pas toujours adéquates et parfois même déconnectées de la réalité de cette population. " Un des projets est de déplacer le centre d'accueil de Tipaerui sur les hauts de la Mission. Je suis ouvertement contre, parce que cela revient à mettre ensemble deux types de population à risque. Le site n'est accessible qu'en bus et il est trop éloigné du centre-ville. Il n'y a rien de mieux pour que ça explose. Le centre d'accueil est bien là où il se trouve actuellement. Le plus urgent c'est de mettre en place un foyer de jeunes travailleurs et un centre d'accueil psychiatrique. C'est vraiment indispensable. C'est douloureux de voir des jeunes qui travaillent, et qui sont volontaires dormir dans la rue". Selon l'homme d'Église, parmi les SDF, il y a un certain nombre de jeunes travailleurs qui se retrouvent à la rue faute de pouvoir payer un logement.
Le ministère de la Santé se défend, "Le pays met à disposition le terrain et la structure qu'il faut rénover, réhabiliter. Nous avons mis du temps, presque 6 mois à trouver le terrain parce que nous cherchions quelque chose de plus adapté. Il est projeté de donner cette structure à l'association Te Torea pour en faire un centre de nuit et mettre en place un projet d'insertion par l'activité. Le ministre a rencontré père Christophe qui lui a dit que là-haut ce n'était pas très adapté. A défaut de trouver la structure adéquate, nous gardons ce site", explique Maiana Bambridge, directrice de cabinet du ministère de la Santé et vice-présidente de la croix rouge
Les autres sujets de réflexion que proposent le père Christophe et Pepe Tehio concernent d'une part les soins de cette population fragile : "il faudrait vraiment établir une couverture sociale adaptée pour cette population", mais également des mesures pour simplifier toutes les démarches administratives telles que l'ouverture d'un compte en banque pour pouvoir toucher les allocations ou encore recevoir une paie pour les jeunes travailleurs, simplifier les démarches pour refaire les papiers d'identité et se mettre à jour à la CSP.
De son côté, Pepe Tehio demande à ce qu'il y ait un meilleur contrôle des associations et des centres, mais également plus d'échangent entre les acteurs du milieu. "Recouper et vérifier les informations est essentiel. Nous devons communiquer entre nous, mais aussi avec les services du Pays. Partageons nos expériences, ce que nous savons faire. Je crois qu'il y a une richesse qui se perd. Nous sommes complémentaires. Si nous travaillons ensemble à élaborer des projets de vie et à réinsérer nos sans-abri, alors nous arriverons à en faire baisser le nombre."
Si les discussions et les consultations ont commencé, dans les faits aucun calendrier n'a été fixé par le gouvernement pour le début des premières mesures.
Le ministère de la Santé se défend, "Le pays met à disposition le terrain et la structure qu'il faut rénover, réhabiliter. Nous avons mis du temps, presque 6 mois à trouver le terrain parce que nous cherchions quelque chose de plus adapté. Il est projeté de donner cette structure à l'association Te Torea pour en faire un centre de nuit et mettre en place un projet d'insertion par l'activité. Le ministre a rencontré père Christophe qui lui a dit que là-haut ce n'était pas très adapté. A défaut de trouver la structure adéquate, nous gardons ce site", explique Maiana Bambridge, directrice de cabinet du ministère de la Santé et vice-présidente de la croix rouge
Les autres sujets de réflexion que proposent le père Christophe et Pepe Tehio concernent d'une part les soins de cette population fragile : "il faudrait vraiment établir une couverture sociale adaptée pour cette population", mais également des mesures pour simplifier toutes les démarches administratives telles que l'ouverture d'un compte en banque pour pouvoir toucher les allocations ou encore recevoir une paie pour les jeunes travailleurs, simplifier les démarches pour refaire les papiers d'identité et se mettre à jour à la CSP.
De son côté, Pepe Tehio demande à ce qu'il y ait un meilleur contrôle des associations et des centres, mais également plus d'échangent entre les acteurs du milieu. "Recouper et vérifier les informations est essentiel. Nous devons communiquer entre nous, mais aussi avec les services du Pays. Partageons nos expériences, ce que nous savons faire. Je crois qu'il y a une richesse qui se perd. Nous sommes complémentaires. Si nous travaillons ensemble à élaborer des projets de vie et à réinsérer nos sans-abri, alors nous arriverons à en faire baisser le nombre."
Si les discussions et les consultations ont commencé, dans les faits aucun calendrier n'a été fixé par le gouvernement pour le début des premières mesures.
Sans-abri : qui vit dans la rue ?
Sans chiffres, sans recensement, difficile d'établir un profil type des sans domicile fixe Polynésiens. Néanmoins, depuis le mois de janvier 2017, le père Christophe a décidé de recenser les personnes qui viennent prendre le petit déjeuner à Te Vaiete et/ou des maraudes (de Marua jusqu'à Aue) pour avoir une visibilité. Ces chiffres du père Christophe permettent de dresser un bilan de la situation des SDF en Polynésie. Depuis janvier 2017, 208 personnes ont eu recours à l'aide de l'accueil Te Vaiete pour se nourrir.
Ainsi, selon ses chiffres, plus de 400 personnes ont bénéficié de l'aide de l'Eglise soit en allant prendre un petit déjeuner à l'accueil de Te Vaiete soit en ayant eu droit à un repas lors des maraude du mardi ou du mercredi soir. Parmi les personnes touchées, un quart de ces personnes sollicitent occasionnellement l'assistance d'un repas. Les trois-quart sont des habitués.
37 personnes sont des adultes handicapés psychiatriques, "considérés comme tels par la société" indique le père Christophe, c’est-à-dire bénéficiant de la Cotorep. A ce chiffre-là, s'ajoutent quinze adultes que l'association considère comme adultes handicapés et pour lesquels elle est en train de monter des dossiers afin qu'ils bénéficient d'aides sociales. Ainsi, environ 13% des personnes rencontrées dans le cadre du petit déjeuner de Te Vaiete ou de la distribution de repas relèvent du statut adultes handicapés psychiatrique.
Une petit dizaine de retraités viennent s'ajouter à ce chiffre. De façon régulière le père Christophe reçoit deux familles avec de très jeunes mineurs. Le nombre de mineurs peut monter à 10 de façon très occasionnelle, pendant les vacances scolaire par exemple, quand les enfants rejoignent leurs parents dans la rue.
Les mineurs âgés de 16 à 18 ans sont peu nombreux. "Nous en avons eu plus il y a quelques années, on peut en compter une dizaine de façon très occasionnelle. Nous en avons deux qui vivent à demeure dans la rue" indique l'homme d'église.
Le gros du public touché par le père Christophe est âgé entre 30 et 55 ans. Il semble à environ cinq ans près que la moyenne d'âge soit plus élevée lors des maraudes. Il y a beaucoup plus d'hommes adultes dans la rue que de femme. Sur les 400, il y a environ 10 %.
Actuellement, le père Christophe recense un certain nombre de jeune en CAE ou en SIE ou en formation et qui se retrouvent à la rue.
Ainsi, selon ses chiffres, plus de 400 personnes ont bénéficié de l'aide de l'Eglise soit en allant prendre un petit déjeuner à l'accueil de Te Vaiete soit en ayant eu droit à un repas lors des maraude du mardi ou du mercredi soir. Parmi les personnes touchées, un quart de ces personnes sollicitent occasionnellement l'assistance d'un repas. Les trois-quart sont des habitués.
37 personnes sont des adultes handicapés psychiatriques, "considérés comme tels par la société" indique le père Christophe, c’est-à-dire bénéficiant de la Cotorep. A ce chiffre-là, s'ajoutent quinze adultes que l'association considère comme adultes handicapés et pour lesquels elle est en train de monter des dossiers afin qu'ils bénéficient d'aides sociales. Ainsi, environ 13% des personnes rencontrées dans le cadre du petit déjeuner de Te Vaiete ou de la distribution de repas relèvent du statut adultes handicapés psychiatrique.
Une petit dizaine de retraités viennent s'ajouter à ce chiffre. De façon régulière le père Christophe reçoit deux familles avec de très jeunes mineurs. Le nombre de mineurs peut monter à 10 de façon très occasionnelle, pendant les vacances scolaire par exemple, quand les enfants rejoignent leurs parents dans la rue.
Les mineurs âgés de 16 à 18 ans sont peu nombreux. "Nous en avons eu plus il y a quelques années, on peut en compter une dizaine de façon très occasionnelle. Nous en avons deux qui vivent à demeure dans la rue" indique l'homme d'église.
Le gros du public touché par le père Christophe est âgé entre 30 et 55 ans. Il semble à environ cinq ans près que la moyenne d'âge soit plus élevée lors des maraudes. Il y a beaucoup plus d'hommes adultes dans la rue que de femme. Sur les 400, il y a environ 10 %.
Actuellement, le père Christophe recense un certain nombre de jeune en CAE ou en SIE ou en formation et qui se retrouvent à la rue.
Jean-Christophe Bouissou, porte-parole du gouvernement et ministre du Logement
On parle souvent de la situation des sans-abri dans le centre de Papeete, sans qu'il n'y ait de changements, la municipalité renvoie à la responsabilité du Pays indiquant qu'elle ne peut pas porter tout le poids de la misère de Polynésie, qu'avez-vous à répondre à cela ?
Nous cherchons à proposer une solution globale dans la prise en charge de ces personnes en concertation avec le ministre de la Solidarité et de la Santé, de l'urbanisme, du Logement, avec d'autres ministères qui sont partie prenante dans cette problématique.
Nous ne pouvons pas traiter de la situation de ces sans domicile fixe si nous regardons leur problématique d'une simple lucarne. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut les amener à former un projet de vie. Nous voulons proposer ensemble une solution globale.
Les chiffres existants sont controversés, n'y a-t-il pas de chiffres officiels ?
Oui, il y a une controverse sur les chiffres, les gens qui travaillent sur le terrain ont des interprétations et des analyses différentes. Il y a certainement un recensement exact à réaliser par l'ISPF, dans le cadre du recensement général pour avoir une connaissance exacte du nombre de sans domicile fixe. On s'aperçoit que les gens qui sont dans les rues de Papeete sont, aussi, issus de familles qu'ils ont quittées pour une raison ou une autre. Certains ont la capacité de pouvoir revenir dans leur foyer d'origine, mais ils ne souhaitent pas le faire.
Les professionnels sur le terrain s'accordent tous à dire qu'un centre d'accueil psychiatrique est indispensable, cela fait-il partie de vos projets?
Notre projet de pôle de santé mentale est un beau projet parce que nous souhaitons qu'il y ait des départements capables de prendre en charge les personnes et qu'il y ait un suivi en terme social. C'est une solution globale qu'il faut accorder à ce genre de situation. Nous ne pouvons pas plaquer une solution toute faite en disant qu'on pourra régler tous les problèmes en même temps. Il faut y aller dans la dentelle, dans le détail et personne par personne.
La présence des SDF et les odeurs des rues de Papeete jurent avec l'image de carte postale paradisiaque que vend Tahiti Tourisme aux croisiéristes et aux touristes. Ne pensez-vous pas ?
Tout cela donne un mauvais affichage de ce qu'est l'ile de Tahiti, Papeete, sa capitale et de ce qu'est la Polynésie française de manière générale. Les touristes ont une autre idée de Papeete. D'où l'importance que nous travaillions ensemble et que nous proposions un plan global qui serait une véritable solution durable.
Nous cherchons à proposer une solution globale dans la prise en charge de ces personnes en concertation avec le ministre de la Solidarité et de la Santé, de l'urbanisme, du Logement, avec d'autres ministères qui sont partie prenante dans cette problématique.
Nous ne pouvons pas traiter de la situation de ces sans domicile fixe si nous regardons leur problématique d'une simple lucarne. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut les amener à former un projet de vie. Nous voulons proposer ensemble une solution globale.
Les chiffres existants sont controversés, n'y a-t-il pas de chiffres officiels ?
Oui, il y a une controverse sur les chiffres, les gens qui travaillent sur le terrain ont des interprétations et des analyses différentes. Il y a certainement un recensement exact à réaliser par l'ISPF, dans le cadre du recensement général pour avoir une connaissance exacte du nombre de sans domicile fixe. On s'aperçoit que les gens qui sont dans les rues de Papeete sont, aussi, issus de familles qu'ils ont quittées pour une raison ou une autre. Certains ont la capacité de pouvoir revenir dans leur foyer d'origine, mais ils ne souhaitent pas le faire.
Les professionnels sur le terrain s'accordent tous à dire qu'un centre d'accueil psychiatrique est indispensable, cela fait-il partie de vos projets?
Notre projet de pôle de santé mentale est un beau projet parce que nous souhaitons qu'il y ait des départements capables de prendre en charge les personnes et qu'il y ait un suivi en terme social. C'est une solution globale qu'il faut accorder à ce genre de situation. Nous ne pouvons pas plaquer une solution toute faite en disant qu'on pourra régler tous les problèmes en même temps. Il faut y aller dans la dentelle, dans le détail et personne par personne.
La présence des SDF et les odeurs des rues de Papeete jurent avec l'image de carte postale paradisiaque que vend Tahiti Tourisme aux croisiéristes et aux touristes. Ne pensez-vous pas ?
Tout cela donne un mauvais affichage de ce qu'est l'ile de Tahiti, Papeete, sa capitale et de ce qu'est la Polynésie française de manière générale. Les touristes ont une autre idée de Papeete. D'où l'importance que nous travaillions ensemble et que nous proposions un plan global qui serait une véritable solution durable.