Conçu par le cabinet Sextant Architecture, le nouveau pôle de santé mentale de Polynésie prendra place sur le site de l'ancien hôpital Jean Prince. Il fera environ 10 000 m2 sur quatre niveaux, dont un sous-sol et aura une capacité de 37 lits d'hospitalisation et un total de 110 places.
PIRAE, le 25 mai 2016. C'est un chantier à près de 4 milliards de francs qui est prévu pour la construction de cet équipement de santé mentale qui manque cruellement au Pays depuis quelques années. Après une première tentative lancée en octobre 2015, une nouvelle consultation des entreprises a été ouverte le 20 mai.
En lieu et place du terrain vide situé à l'arrière du Centre hospitalier de Polynésie française et des unités psychiatriques actuelles sera édifié, un jour, le nouveau pôle de santé mentale de Tahiti. Sauf que ce projet ancien a bien du mal à démarrer. La démolition de l'ancien hôpital Jean Prince s'est achevée en mai 2013 et trois ans plus tard, cet espace reste désespérément vide, en dépit des besoins importants en matière de santé mentale reconnus par tous, aussi bien par les équipes soignantes que par la justice qui ne sait pas parfois où placer des individus potentiellement dangereux mais inaptes à une détention sans soins particuliers. Inscrit au précédent contrat de projets entre l'État et le Pays qui s'est achevé en 2014, ce futur pôle de santé mentale, n'a toujours pas pu bénéficier de ces financements croisés. Ni dans le précédent contrat de projets, ni dans celui en cours actuellement et qui se prolonge jusqu'en 2020.
Il semble que du côté de l'État les craintes d'un alourdissement considérable des charges de fonctionnement des hôpitaux polynésiens aient conduit à une mise à l'écart répétée du projet. Le fonctionnement d'un tel centre, où seraient regroupés tous les soins psychiatriques du Pays (en hospitalisation et en ambulatoire), est estimé à plus d'un demi-milliard de francs par an. Faute de budget effectivement disponible pour lancer le chantier, à la fin de l'année 2015, les réponses des entreprises à un premier appel d'offres lancé par Tahiti Nui aménagement et développement (TNAD) pour la construction de ce pôle de santé mentale n'avaient même été ouvertes par le président de la commission d'appel d'offres !
UN 2E APPEL D'OFFRES LANCÉ
Désireux d'avancer malgré tout sur ce projet, le Pays a finalement décidé de financer ce projet par ses propres moyens, en se passant de l'appui de l'État. On a ainsi revu le pôle de santé mentale apparaître dans la liste du plan d'investissements prévus par le gouvernement Fritch pour les années 2016-2017, lors de son discours pour l'ouverture de la session administrative de l'assemblée polynésienne. Le 14 avril, le président du Pays déclarait : "en matière de santé publique, nous avons décidé de lancer nous-mêmes – puisqu’il n’a pas encore été retenu dans la programmation du contrat de projets alors que le besoin est bien là – la construction du pôle de santé mentale à Taaone (…) Les premiers contacts que nous avons eu avec l’Agence française de développement (AFD) sur ce sujet nous confirment que l’agence est prête à nous accompagner pour le financement". Voilà comment le projet de santé mentale vient d'être relancé avec une nouvelle consultation des entreprises (ouverte jusqu'au 4 juillet prochain) via un avis d'appel à concurrence publié au Journal officiel.
On espère que cet épisode sera le bon pour que le pôle de santé mentale avance enfin. Mais rien n'est moins sûr. "Le chantier a été effectivement annoncé mais rien n'est encore budgétisé" commente un expert de ces procédures. Même son de cloche, extrêmement prudent, du côté de l'agence française de développement (AFD) sensée venir en appui financier de ce projet. "Nous venons à peine de recevoir la requête officielle du gouvernement, l'analyse financière va démarrer. Rien n'a encore été octroyé par le conseil". En lançant un nouvel appel d'offres dès ce mois de mai, le gouvernement polynésien serait-il allé trop vite par rapport aux démarches à effectuer pour boucler son plan de financement ?
Une chose est sûre néanmoins pour ce pôle de santé mentale : le permis de construire a été délivré le 30 avril 2015. La durée des travaux est, elle, estimée à trois à quatre ans au moins, à partir du moment où le premier coup de pioche sera vraiment lancé. Ce ne sera donc pas avant l'année 2020 au mieux.
En lieu et place du terrain vide situé à l'arrière du Centre hospitalier de Polynésie française et des unités psychiatriques actuelles sera édifié, un jour, le nouveau pôle de santé mentale de Tahiti. Sauf que ce projet ancien a bien du mal à démarrer. La démolition de l'ancien hôpital Jean Prince s'est achevée en mai 2013 et trois ans plus tard, cet espace reste désespérément vide, en dépit des besoins importants en matière de santé mentale reconnus par tous, aussi bien par les équipes soignantes que par la justice qui ne sait pas parfois où placer des individus potentiellement dangereux mais inaptes à une détention sans soins particuliers. Inscrit au précédent contrat de projets entre l'État et le Pays qui s'est achevé en 2014, ce futur pôle de santé mentale, n'a toujours pas pu bénéficier de ces financements croisés. Ni dans le précédent contrat de projets, ni dans celui en cours actuellement et qui se prolonge jusqu'en 2020.
Il semble que du côté de l'État les craintes d'un alourdissement considérable des charges de fonctionnement des hôpitaux polynésiens aient conduit à une mise à l'écart répétée du projet. Le fonctionnement d'un tel centre, où seraient regroupés tous les soins psychiatriques du Pays (en hospitalisation et en ambulatoire), est estimé à plus d'un demi-milliard de francs par an. Faute de budget effectivement disponible pour lancer le chantier, à la fin de l'année 2015, les réponses des entreprises à un premier appel d'offres lancé par Tahiti Nui aménagement et développement (TNAD) pour la construction de ce pôle de santé mentale n'avaient même été ouvertes par le président de la commission d'appel d'offres !
UN 2E APPEL D'OFFRES LANCÉ
Désireux d'avancer malgré tout sur ce projet, le Pays a finalement décidé de financer ce projet par ses propres moyens, en se passant de l'appui de l'État. On a ainsi revu le pôle de santé mentale apparaître dans la liste du plan d'investissements prévus par le gouvernement Fritch pour les années 2016-2017, lors de son discours pour l'ouverture de la session administrative de l'assemblée polynésienne. Le 14 avril, le président du Pays déclarait : "en matière de santé publique, nous avons décidé de lancer nous-mêmes – puisqu’il n’a pas encore été retenu dans la programmation du contrat de projets alors que le besoin est bien là – la construction du pôle de santé mentale à Taaone (…) Les premiers contacts que nous avons eu avec l’Agence française de développement (AFD) sur ce sujet nous confirment que l’agence est prête à nous accompagner pour le financement". Voilà comment le projet de santé mentale vient d'être relancé avec une nouvelle consultation des entreprises (ouverte jusqu'au 4 juillet prochain) via un avis d'appel à concurrence publié au Journal officiel.
On espère que cet épisode sera le bon pour que le pôle de santé mentale avance enfin. Mais rien n'est moins sûr. "Le chantier a été effectivement annoncé mais rien n'est encore budgétisé" commente un expert de ces procédures. Même son de cloche, extrêmement prudent, du côté de l'agence française de développement (AFD) sensée venir en appui financier de ce projet. "Nous venons à peine de recevoir la requête officielle du gouvernement, l'analyse financière va démarrer. Rien n'a encore été octroyé par le conseil". En lançant un nouvel appel d'offres dès ce mois de mai, le gouvernement polynésien serait-il allé trop vite par rapport aux démarches à effectuer pour boucler son plan de financement ?
Une chose est sûre néanmoins pour ce pôle de santé mentale : le permis de construire a été délivré le 30 avril 2015. La durée des travaux est, elle, estimée à trois à quatre ans au moins, à partir du moment où le premier coup de pioche sera vraiment lancé. Ce ne sera donc pas avant l'année 2020 au mieux.