Yane Vappereau avec sa pièce inspirée de l'élégance asiatique, le "miyabi", classée médaille de bronze.
PAPEETE, le 13 juin 2018 - La semaine dernière une artiste de Faa'a a reçu une médaille d'argent et une médaille de bronze au grand concours japonais de peinture sur porcelaine, la J-PAC International Exhibition. Une performance qu'elle avait déjà réalisée à la précédente édition de ce concours prestigieux, en 2016, ce qui l'inscrit parmi les meilleurs praticiens contemporains de cet art millénaire.
Les Polynésiens qui s'imposent au sommet de leur discipline sont suffisamment rares pour être célébrés. C'est le cas de Yane Vappereau, qui pratique et enseigne la peinture sur porcelaine depuis près de 20 ans dans son atelier de Pamatai, dans les hauteurs de Faa'a. C'est là que nous l'avons rencontrée, à son retour du concours J-PAC (Japan Porcelain Artists' Club) International Exhibition 2018.
Elle était partie à Kyoto avec deux pièces créées spécialement pour répondre au thème de ce prestigieux concours : "miyabi", traduit par "l'élégance". Yane nous raconte qu'elle s'est enfermée chez elle pendant trois mois afin de peindre les meilleures œuvres possibles.
Un acharnement qui a payé puisque l'artiste a remporté une médaille d'argent avec son vase représentant l'élégance de la "Parisienne", qui a beaucoup plu au public japonais, et une médaille de bronze pour son œuvre s'inspirant de l'élégance asiatique. Elle renouvelle donc sa performance d'il y a deux ans.
Ces médailles n'ont pas le même sens que pour une compétition sportive, puisque cette année il y a eu 4 médailles d'or, 7 médailles d'argent et 3 médailles de bronze. Chaque œuvre est jugée par un jury de trois experts (dont le portugais Felipe Ferreira considéré comme le plus grand peintre sur porcelaine vivant), selon cinq critères techniques et artistiques. Ces critères incluent le maniement du pinceau, la cuisson, la créativité… Au final, la médaille attribuée représente le niveau d'excellence de l'œuvre. Donc Yane a réussi à s'imposer comme l'une des meilleures artistes parmi les concurrents venus du Japon, du Brésil, de Corée et de Hong Kong. Une belle performance.
Les fleurs tahitiennes passionnent les artistes étrangers
Les Polynésiens qui s'imposent au sommet de leur discipline sont suffisamment rares pour être célébrés. C'est le cas de Yane Vappereau, qui pratique et enseigne la peinture sur porcelaine depuis près de 20 ans dans son atelier de Pamatai, dans les hauteurs de Faa'a. C'est là que nous l'avons rencontrée, à son retour du concours J-PAC (Japan Porcelain Artists' Club) International Exhibition 2018.
Elle était partie à Kyoto avec deux pièces créées spécialement pour répondre au thème de ce prestigieux concours : "miyabi", traduit par "l'élégance". Yane nous raconte qu'elle s'est enfermée chez elle pendant trois mois afin de peindre les meilleures œuvres possibles.
Un acharnement qui a payé puisque l'artiste a remporté une médaille d'argent avec son vase représentant l'élégance de la "Parisienne", qui a beaucoup plu au public japonais, et une médaille de bronze pour son œuvre s'inspirant de l'élégance asiatique. Elle renouvelle donc sa performance d'il y a deux ans.
Ces médailles n'ont pas le même sens que pour une compétition sportive, puisque cette année il y a eu 4 médailles d'or, 7 médailles d'argent et 3 médailles de bronze. Chaque œuvre est jugée par un jury de trois experts (dont le portugais Felipe Ferreira considéré comme le plus grand peintre sur porcelaine vivant), selon cinq critères techniques et artistiques. Ces critères incluent le maniement du pinceau, la cuisson, la créativité… Au final, la médaille attribuée représente le niveau d'excellence de l'œuvre. Donc Yane a réussi à s'imposer comme l'une des meilleures artistes parmi les concurrents venus du Japon, du Brésil, de Corée et de Hong Kong. Une belle performance.
Les fleurs tahitiennes passionnent les artistes étrangers
Pendant la J-PAC, Yane a animé un atelier sur les fleurs polynésiennes qui a fait un vrai tabac à Kyoto. (crédit photo : J-PAC)
La J-PAC n'est pas juste un concours, c'est aussi l'occasion de rencontrer les artistes, découvrir leurs techniques et leurs inspirations. Mais cette année Yane n'a pas eu l'occasion de flâner : elle était mobilisée pour animer un atelier qui n'a pas désempli. Sur le thème "Fleurs de Polynésie", il permettait aux jeunes artistes sur porcelaine et au public d'apprendre à dessiner les formes exquises de nos tiare tahiti.
L'artiste nous explique que cette soudaine popularité a mobilisé tout son temps pendant l'exposition : "on m'a demandé de donner des cours, donc j'y suis allée avec mon matériel, mes peintures, mes pinceaux, et je me suis installée à une table. Il y a eu énormément de gens qui sont venus, ils filmaient, photographiaient, posaient énormément de questions pour savoir comment on fait ça ou ça, c'était passionnant. La seule chose dommage c'est que je n'ai pas eu une minute à moi pour aller voir les ateliers des autres artistes !"
Une expérience très forte, qui confirme sa passion pour ces concours internationaux. Elle compte bien continuer à voyager autour du monde pour participer à ces rencontres au plus haut niveau, tout en continuant de donner des cours à ses élèves polynésiens dans son studio de Pamatai.
L'artiste nous explique que cette soudaine popularité a mobilisé tout son temps pendant l'exposition : "on m'a demandé de donner des cours, donc j'y suis allée avec mon matériel, mes peintures, mes pinceaux, et je me suis installée à une table. Il y a eu énormément de gens qui sont venus, ils filmaient, photographiaient, posaient énormément de questions pour savoir comment on fait ça ou ça, c'était passionnant. La seule chose dommage c'est que je n'ai pas eu une minute à moi pour aller voir les ateliers des autres artistes !"
Une expérience très forte, qui confirme sa passion pour ces concours internationaux. Elle compte bien continuer à voyager autour du monde pour participer à ces rencontres au plus haut niveau, tout en continuant de donner des cours à ses élèves polynésiens dans son studio de Pamatai.
Parole à : Yane Vappereau, peintre sur porcelaine
"Je me suis prise de passion pour ces concours !"
Le thème de cette année était "L'élégance", comment l'as-tu traité ?
Pour nous l'élégance veut dire une chose, que j'ai essayé de retranscrire avec le vase. Mais pour les Japonais, cette idée a un sens très différent. Pour eux, l'élégance parle de tout ce qui est ancestral, c'est une beauté naturelle et respectueuse des traditions, que j'ai essayé de retranscrire dans la deuxième pièce. Mais comme le jury sait que pour les occidentaux l'élégance a un sens différent, il a accepté les différentes interprétations.
Tu es partie avec deux pièces, qui ont toutes deux été récompensées. Ca a dû te faire plaisir.
Oui, j'ai vraiment eu une grande joie de recevoir ces deux prix, d'autant que beaucoup sont repartis sans rien parmi les 40 participants... Maintenant, il ne reste plus qu'à espérer l'or pour la prochaine fois (rires) !
Tu peins depuis 20 ans, ces prix sont-ils une consécration pour toi ?
Ce n'est pas comme ça que je le vois. Disons plutôt que ma participation il y a deux ans m'a permis de savoir à quel niveau j'étais, de comprendre exactement qui j'étais. Parce qu'avant c'étaient les copains, les élèves, la famille qui me disaient tous qu'ils adorent ce que je fais... Mais quand ce sont des gens qui nous aiment, ce n'est pas pareil. Lors d'un concours énorme comme celui-ci, avec une organisation gigantesque, avec tous les participants qui ont consacré des mois à créer leurs pièces, avec des juges qui sont vraiment des experts, c'est un jugement objectif... Donc, franchement, je suis très satisfaite du résultat.
Si j'ai participé une seconde fois, c'est vraiment pour cette expérience. Devoir réaliser des pièces sur un thème imposé... J'ai mis trois mois à créer ces pièces, je ne vivais que pour ça, j'étais complètement dedans à l'exclusion de tout le reste. C'est ça qui m'intéresse. Il faut commencer par réfléchir à ce que l'on peut faire, identifier le thème, demander autour de soi comment ils comprennent le thème. Après tout ce travail de réflexion, une fois qu'on s'approche d'une idée finale, il faut que tout le monde nous laisse la paix. J'ai arrêté les cours, je me suis coupée de tout. Si on est interrompu, on n'y arrive plus et la journée est perdue.
Tu vas donc continuer à participer à des concours internationaux ?
Oui, je pense aller à Brisbane en Australie l'année prochaine, puis dans deux ans il y aura à nouveau la J-PAC à Tokyo, puis un énorme concours à Miami... Je me suis prise de passion pour ces concours ! Quand on y est, c'est vraiment un trac énorme, puis quand ça se termine, c'est une libération. Et on fait énormément de belles rencontres, il y a une atmosphère de passion pour la porcelaine qui s'installe, c'est une expérience vraiment intéressante et différente.
Le thème de cette année était "L'élégance", comment l'as-tu traité ?
Pour nous l'élégance veut dire une chose, que j'ai essayé de retranscrire avec le vase. Mais pour les Japonais, cette idée a un sens très différent. Pour eux, l'élégance parle de tout ce qui est ancestral, c'est une beauté naturelle et respectueuse des traditions, que j'ai essayé de retranscrire dans la deuxième pièce. Mais comme le jury sait que pour les occidentaux l'élégance a un sens différent, il a accepté les différentes interprétations.
Tu es partie avec deux pièces, qui ont toutes deux été récompensées. Ca a dû te faire plaisir.
Oui, j'ai vraiment eu une grande joie de recevoir ces deux prix, d'autant que beaucoup sont repartis sans rien parmi les 40 participants... Maintenant, il ne reste plus qu'à espérer l'or pour la prochaine fois (rires) !
Tu peins depuis 20 ans, ces prix sont-ils une consécration pour toi ?
Ce n'est pas comme ça que je le vois. Disons plutôt que ma participation il y a deux ans m'a permis de savoir à quel niveau j'étais, de comprendre exactement qui j'étais. Parce qu'avant c'étaient les copains, les élèves, la famille qui me disaient tous qu'ils adorent ce que je fais... Mais quand ce sont des gens qui nous aiment, ce n'est pas pareil. Lors d'un concours énorme comme celui-ci, avec une organisation gigantesque, avec tous les participants qui ont consacré des mois à créer leurs pièces, avec des juges qui sont vraiment des experts, c'est un jugement objectif... Donc, franchement, je suis très satisfaite du résultat.
Si j'ai participé une seconde fois, c'est vraiment pour cette expérience. Devoir réaliser des pièces sur un thème imposé... J'ai mis trois mois à créer ces pièces, je ne vivais que pour ça, j'étais complètement dedans à l'exclusion de tout le reste. C'est ça qui m'intéresse. Il faut commencer par réfléchir à ce que l'on peut faire, identifier le thème, demander autour de soi comment ils comprennent le thème. Après tout ce travail de réflexion, une fois qu'on s'approche d'une idée finale, il faut que tout le monde nous laisse la paix. J'ai arrêté les cours, je me suis coupée de tout. Si on est interrompu, on n'y arrive plus et la journée est perdue.
Tu vas donc continuer à participer à des concours internationaux ?
Oui, je pense aller à Brisbane en Australie l'année prochaine, puis dans deux ans il y aura à nouveau la J-PAC à Tokyo, puis un énorme concours à Miami... Je me suis prise de passion pour ces concours ! Quand on y est, c'est vraiment un trac énorme, puis quand ça se termine, c'est une libération. Et on fait énormément de belles rencontres, il y a une atmosphère de passion pour la porcelaine qui s'installe, c'est une expérience vraiment intéressante et différente.