PAPEETE, le 23 janvier 2017- Dépités, épuisés, de nombreux commerçants de Tahiti constataient les dégâts des inondations du week-end dans leurs boutiques ce lundi matin. Nombreux ne sont pas couverts par leur police d'assurance, ils espèrent que l'Etat ou le Pays débloqueront des fonds pour leurs venir en aide.
Lundi matin ce sont des commerçants dégoûtés et fatigués qui balayaient les dernières traces des inondations de ce week-end, hors de leurs boutiques. Opticiens, pharmaciens, restaurateurs, vendeurs de souvenirs, bijoutiers ou encore vendeurs de prêt-à-porter, personne n'a été épargné. "L'eau a commencé à monter vers 3 h du matin. Nous avions des clients en terrasse et dans la partie night-club. Nous avons évacué tout le monde pour mettre nos clients à l'abri et couper l'électricité afin d'éviter tout drame. Au Bora Bora Lounge, l'eau est montée jusqu'à 60 centimètres, tandis qu'au Piano Bar, c'est monté à 1 mètre. Nous avons mis tout le monde en sécurité et travaillé toute la nuit à limiter les dégâts." Explique Stéphane Gay, propriétaire du BBL et du Piano Bar. C'est avec consternation qu'il chiffre l'ensemble des dégâts, "avec une vingtaine de personnes, on a bossé pendant 48h et dormi deux heures pour pouvoir être ouvert ce matin (NDLR Lundi matin). Avec des employés qui sont venus volontairement, des amis et des clients habitués on a tout sorti, rincé, rerangé. Pour le BBL on estime pour l'instant entre 4 et 5 millions de francs de pertes d'exploitation et pertes matérielles. On a une bonne assurance, mais elle ne couvre pas les intempéries. Déjà que c'était difficile, nous on va mettre un an à s'en remettre, d'autres n'auront pas cette chance..." conclut le patron du bar du front de mer.
Un peu plus loin, quartier du commerce, de nombreuses boutiques sont encore en train de constater les dégâts. Étagères, présentoirs, tables, et cartons, des dizaines de cartons et de sacs poubelles jonchent les trottoirs. Chez Mutiny, on en est au nettoyage, les vêtements sont recouverts de sacs plastiques et rangés en hauteurs. "Nous n'en sommes pas encore à l'heure des bilans. On constate. On nettoie surtout... Nous ne sommes même encore surs que l'assurance va nous couvrir. La décoration, tout ce qui est en bois et a été mouillé est mort. Pour les vêtements, nous allons nous rapprocher d'un pressing pour voir si on peut nettoyer les vêtements, mais si ça nous coûte plus cher que de déclarer la marchandise en perte ça ne vaut pas le coût." Raconte-t-on à l'intérieur, "nous attendons de voir si le gouvernement va faire quelque chose, prendre en charge une partie des dégâts non couverts. Nous espérons surtout que ça ne recommence pas…"explique-t-on chez Mutiny.
À la Maison de la presse, les gérants estiment environ 2-3 millions de francs de dégâts, sans compter les pertes d'exploitation. "Nous avons commencé à tout nettoyer hier (NDLR Dimanche) à 7h00 du matin, on y est encore. Les dégâts sont conséquents, le mobilier... tout est trempé, certains produits sont invendables parce que les emballages sont trempés. Tout est plein de boue, les bois sont gondolés, les vitres… tout est fichu. On a eu environ 40 centimètres de boue dans la boutique. Le problème c'est que les assurances ne marchent pas, donc pour les commerçants, il faudra voir avec le territoire", nous explique la gérante après avoir fixé un tuyau d'arrosage à une sortie d'eau pour nettoyer le sol encore boueux de la boutique.
La Pharmacie du Port quant à elle a eu jusqu'à 50 centimètres d'eau dans toute la pharmacie. "Les pertes sont conséquentes, en terme de produits, mais aussi de matériel informatique et tous les meubles de rangement. L'onduleur et le frigo sont morts. Nous attendons les experts. C'est un événement exceptionnel, heureusement. Avec une équipe de 20 personnes, nous avons nettoyé la pharmacie dimanche pour reprendre rapidement. J'ai une équipe de sept personnes à faire travailler, mais en plus nous rendons un service public, nous nous devons d'être ouverts ", raconte Pierre Taulelle, propriétaire de la Pharmacie du Port.
À Pirae, les dégâts sont, eux aussi, conséquents, si le super marché Hamuta a été épargné, les commerces aux alentours ont été frappés de plein fouet, "nous ne pouvons qu'être solidaires des commerçants et des habitants autour de nous. Nous avons eu de la chance d'être épargnés" raconte Pervenche, caissière chez Hamuta.
À Pirae, les dégâts sont, eux aussi, conséquents, si le super marché Hamuta a été épargné, les commerces aux alentours ont été frappés de plein fouet, "nous ne pouvons qu'être solidaires des commerçants et des habitants autour de nous. Nous avons eu de la chance d'être épargnés" raconte Pervenche, caissière chez Hamuta.
En face, la boutique Justine a tout perdu, son logement et son commerce ont été complètement inondés. Lundi matin, c'était à la tractopelle qu'amis et voisins retiraient la boue, les troncs d'arbres et bois de la cour de la boutique dévastée. C'est d'ailleurs avec beaucoup de pudeur que les commerçants des alentours ont refusé de témoigner indiquant "pour nous ce n'est que du matériel, les pertes sont lourdes, mais à côté, ils ont tout perdu, même leur logement, c'est d'eux qui font qu'on parle, c'est eux qui doivent être aidés."
Le Dr Lazurca, de la clinique vétérinaire de Hamuta nettoie sa clinique depuis dimanche. "Nous avons été inondés, mais nous n'avons eu que des dégâts matériels. J'ai surtout été impressionnée par la solidarité des gens. C'est une incroyable expérience de solidarité" raconte la vétérinaire les larmes aux yeux, "mais voisins ont tout perdus, ils étaient complètement inondés et ils sont venus m'aider avant de s'occuper de leur maison. Une vingtaine de personnes sont venues me prêter main-forte, c'étaient de gens que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu. Je tiens vraiment à les remercier parce que sans eux je n'aurais pas pu ouvrir aujourd'hui et répondre aux urgences de la journée. Aucune vie n'a été mise en danger, les quelques animaux que j'avais étaient en hauteur et nous sommes intervenus assez rapidement.", poursuit la vétérinaire.
Le Dr Lazurca, de la clinique vétérinaire de Hamuta nettoie sa clinique depuis dimanche. "Nous avons été inondés, mais nous n'avons eu que des dégâts matériels. J'ai surtout été impressionnée par la solidarité des gens. C'est une incroyable expérience de solidarité" raconte la vétérinaire les larmes aux yeux, "mais voisins ont tout perdus, ils étaient complètement inondés et ils sont venus m'aider avant de s'occuper de leur maison. Une vingtaine de personnes sont venues me prêter main-forte, c'étaient de gens que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu. Je tiens vraiment à les remercier parce que sans eux je n'aurais pas pu ouvrir aujourd'hui et répondre aux urgences de la journée. Aucune vie n'a été mise en danger, les quelques animaux que j'avais étaient en hauteur et nous sommes intervenus assez rapidement.", poursuit la vétérinaire.
"Il est encore un peu tôt pour dresser un bilan de la situation des commerçants. Nous avons commencé ce matin à contacter les commerçants pour les constatations, mais ça prendra plusieurs de contacter tout le monde", explique Gilles Yun, président de la fédération générale du commerce "nous nous sommes rapprochés du pays et avons entamé des discutions notamment au travers de Teva Rohfritsch afin de voir s'il n'y a pas une possibilité de prendre en charge une partie des dégâts qui ne seraient pas indemnisés par les compagnies d'assurance. L'idée serait de créer une aide exceptionnelle pour les sinistrés professionnels", conclut-il.
infos pratiques :
Pour les commerçants qui souhaiteraient avoir plus d'informations contacter le 40 54 10 42 ou envoyer un mail au [email protected]
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Pour les commerçants qui souhaiteraient avoir plus d'informations contacter le 40 54 10 42 ou envoyer un mail au [email protected]