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JO 2024 : où en sont les aménagements ?


La tour des juges entrera bientôt en phase de tests, tandis que le câblage sublagonaire a été posé (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
La tour des juges entrera bientôt en phase de tests, tandis que le câblage sublagonaire a été posé (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 2 mai 2024 – Une conférence de presse sur les infrastructures liées à l’accueil des épreuves de surf de Paris 2024 à Teahupo’o s’est tenue ce jeudi, à Taiarapu-Ouest. L’avancement de chaque chantier a été détaillé par les services concernés à l’occasion d’une tournée maritime.
 

Dans la continuité du groupe de travail mensuel sur les infrastructures, une conférence de presse s’est tenue à Taiarapu-Ouest, ce jeudi. L’avancement des différents chantiers liés à l’accueil des épreuves de surf de Paris 2024 suscite toujours plus d’intérêt à mesure que l’échéance approche, le cap des cent jours étant passé. “On voulait rassembler l’ensemble des médias et des acteurs des différents services pour donner toutes les réponses dans une démarche de transparence. Les travaux sont lourds en termes de coordination et d’investissement : pouvoir livrer ces Jeux à temps, c’est un engagement du Pays et de toute les entreprises mobilisées”, confie Christian Wang Sang, en charge du suivi des travaux au sein de la cellule Tū’aro Nui.
 

Finir les travaux et commencer les tests


La passerelle, la tour des juges et le domaine Rose sont en pole position, tandis que les autres chantiers se poursuivent. Du côté de Paris 2024, c’est désormais la phase des livraisons et des tests qui approche. “On est plus serein, parce que les travaux ont plutôt bien avancé, hormis ceux de la marina, qui traînent un peu”, indique Pascal Luciani, référent à Tahiti. “Les prochaines échéances, c’est la livraison de la tour, normalement le 13 mai, et un premier test avec la Tahiti Pro. On va terminer d’aménager le domaine Rose et on va commencer à tester les équipements. Après la Tahiti Pro, on va tester les équipements techniques et les réseaux sur la tour pour s’assurer que tout fonctionne bien. Et on ne va pas rater le passage de la flamme !”, poursuit-il, concernant le 13 juin.
 

Point d’étape avec les services concernés lors d’une tournée maritime.
Point d’étape avec les services concernés lors d’une tournée maritime.


La question de l’accessibilité


Outre la logistique, l’engagement constitue un autre chantier entre le relais de la flamme olympique et le programme des volontaires, sans oublier les spectateurs. “On va mettre en avant des forces vives sur les fans zones du Pays, dont on ne parle pas encore, mais qui seront les seules zones accessibles à l’ensemble de la population, à Paofai et Atimaono”, précise Christian Wang Sang. Comme pour la troisième fans zone du PK 0, dont l’accès sera restreint, le programme est en cours d’élaboration. Fanny Donnarel, en charge des infrastructures pour Paris 2024, a partagé les grandes lignes de ce qui est envisagé sur la plage du bout de la route, qui comportera notamment “une scène, quelques aménagements temporaires pour pouvoir accueillir des espaces d’animation pour les partenaires et une buvette”.
 
Concernant le point de filtrage de sécurité à la mairie de Teahupo’o, en l’absence de l’État lors de la rencontre, peu d’informations concrètes ont été partagées. Par exemple, on ne connaît pas encore la période de distribution des macarons d’identification. La deuxième adjointe au maire, Evelyne Whitman, a toutefois indiqué que “des prospectus ont été distribués il y a plus d’un mois et la plupart des résidents de Teahupo’o sont venus se recenser à la mairie”. Des précisions sont attendues dans les prochaines semaines.
 

La marina de Teahupo’o

Les travaux ont débuté en février 2023 pour un montant de 490 millions de francs, avec un lot maritime et un lot Voirie et réseaux divers (VRD). Comme indiqué dans un précédent article, la longueur de l’appontement principal a été divisée par deux pour des raisons géotechniques. Ces mêmes contraintes s’appliquent au môle des pêcheurs, dont la construction nécessitera des sondages complémentaires, la semaine prochaine, pour affiner les solutions en matière d’implantation. Le délai de réalisation du chantier a donc été prolongé du 3 mai au 28 juin.

La passerelle du PK 0

Accessible aux Personnes à mobilité réduite (PMR), la nouvelle passerelle en acier mesure 44 mètres de long pour 3 mètres de large. D’une durée de 16 mois, ce chantier à 390 millions de francs touche à sa fin avec les derniers travaux d’aménagement des accès. Hana Galenon, conseillère technique au ministère des Grands Travaux, a annoncé que l’inauguration se tiendrait avant la Tahiti Pro, “la semaine du 13 mai”, confirmant que les tôles de protection du chantier seraient retirées. Quant à l’ancienne passerelle, vétuste mais toujours empruntée par les riverains et visiteurs, elle sera détruite après l’événement de la WSL.

Les deux pontons flottants

Importés pour un montant de 27 millions de francs, les deux pontons flottants sont arrivés sur le territoire. Initialement, ils devaient être installés à l’extrémité de la pointe Fare Mahora dès la Tahiti Pro, mais ils seront finalement mis en place quelques jours avant les JO avec des ancrages écologiques. Ils permettront de faciliter les transferts des athlètes pour l’un, et d’accueillir des officiels et des médias pour l’autre.

La tour d’arbitrage et le câble sublagonaire

La polémique entourant ce chantier de plus de 500 millions de francs s’est apaisée tandis que les finitions s’achèvent avec la pose du câblage électrique et internet. Si elle a été montée par une douzaine d’ouvriers avec trois semaines d’avance grâce à un système de “Meccano” qui permet un assemblage “performant et efficace”, au niveau de l’habillage, l’architecte Fabrice Foison regrette que les toiles tendues en hommage à la navigation traditionnelle n’aient pas pu être conservées dans la version “allégée” du projet. Sur le plan technique, elle pourra accueillir jusqu’à 26 personnes entre les juges et les caméramen.
 
La consommation ayant été revue à la baisse, la section du câble électrique a été réduite. Couplée à celle de la fibre, la pose sublagonaire vers le domaine Rose a été réalisée en dix jours sous une coque en fonte articulée permettant d’éviter les coraux. “Ce n’est pas une ligne droite, ça suit la topographie”, assure l’architecte. Le responsable du département infrastructures d’Onati a précisé qu’il s’agissait d’un double atterrage. “C’était une exigence des organisateurs des Jeux pour une sécurisation totale des réseaux de transmission. On a un câble qui vient de la marina de Teahupo’o et un autre qui part vers Tautira, poursuivis par des liaisons internationales sur nos deux câbles Manatua et Honotua”.

Autres chantiers

Les navigateurs l’on peut-être déjà remarqué : le balisage maritime est en cours de rénovation pour sécuriser les flux. Plusieurs phases de travaux sont prévues par la Direction de l’équipement, via un prestataire spécialisé, du Fenua ‘Aihere à la marina de Teahupo’o, vers la baie Phaëton, Atimaono et Tautira. “Il s’agit essentiellement de rénover des points existants et de moderniser les dispositifs lumineux, avec des ajouts de GPS à l’entrée des passes”, précise Matthieu Peretti, chef de l’arrondissement maritime.

Attendue par de nombreuses familles, la réouverture du parc de la pointe Riri approche à Toahotu. Le parking et la partie maritime seront achevés avant les JO. Les quais, les pontons flottants et les cales de mise à l’eau des bateaux et va’a sont terminés. Les enrochements et les decks sont en cours de finition. Un apport de sable blanc au niveau de la lagune est aussi prévu. Concernant les ouvrages relevant du service du Tourisme, tels que les fare pōte’e et le restaurant, il faudra attendre quelques semaines supplémentaires, tout en sachant que la livraison du site n’est plus conditionnée par l’échéance olympique.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 2 Mai 2024 à 20:32 | Lu 3232 fois