Tahiti, le 22 septembre 2020 - Mises en œuvre pour identifier les difficultés des élèves et rectifier le tir, les évaluations nationales vont permettre de mesurer les effets du confinement sur les fondamentaux, mais aussi sur les compétences sociales. Des tests parfois en décalage avec le public polynésien juge, l'Unsa Éducation, soulignant l'urgence de "retisser" d'abord "le lien élève-enseignant."
"Un diagnostic et des évaluations pour rattraper les apprentissages perdus" : la ministre de l'Éducation, Christelle Lehartel, l'avait annoncé dans sa lettre de rentrée. Annuelles, ces évaluations n'ont donc rien de nouveau. Relayé sur le territoire national depuis trois ans, le rituel marque la rentrée des élèves de CP, CE1, 6e et seconde à des moments charnières de leur scolarité.
Il prend cependant une dimension singulière avec la crise sanitaire. "La ministre a demandé à tous les directeurs de mettre des avenants aux projets d'établissements pour lancer des actions dès le début de l'année sur l'évaluation et compenser les éventuelles difficultés liées à la Covid" rapporte Thierry Delmas, directeur de la DGEE. À chaque établissement donc de se "positionner" sur les apprentissages perdus.
Rien de tel pour bien commencer l'année et mesurer au passage les effets du confinement sur les fondamentaux, avec un accent sur les mathématiques et le français. Mais cette-fois aussi sur les compétences sociales. Car les habitudes de travail des élèves comme des enseignants, contraints au suivi des cours "en distanciel", ont été profondément bouleversées. Surtout dans le premier degré. "Certains d'entre eux ont quand même été isolés, sans relations sociales pendant plus de deux mois" insiste Thierry Delmas.
"Est-ce que tu t’es beaucoup ennuyé(e) ?"
Outre des tests de compétences classiques telles que savoir lire, écrire et compter, les exercices comptent des "scores de fluence" - nombre de mots correctement lus en une minute - afin de tester la capacité de l'élève à percuter rapidement. Autre nouveauté : on leur demande en fin de questionnaire leur ressenti sur le confinement, comment ils l'ont vécu. "Pendant que l’école était fermée à cause du virus, tu étais à la maison. Est-ce que c’était facile de travailler à la maison ?" "Est-ce que tu t’es beaucoup ennuyé(e) ?" "Est-ce que tu as eu peur du coronavirus ?"
D'autres établissements ont également choisi de revoir les bases de l'informatique pour s'inscrire un peu plus dans une politique numérique de l'éducation, portée elle aussi par la crise sanitaire. "Beaucoup d'élèves savent se servir d'une tablette, d'un smartphone, mais quand il faut utiliser des logiciels de base comme Word, lire des PDF, ou récupérer des fichiers, ça se complique" justifie le directeur, qui défend derrière ces avenants "une volonté de valoriser les élèves. Ce n'est pas parce qu'ils ont raté deux à trois mois, qu'ils ne peuvent pas rattraper leur retard."
Côté second degré, la ministre a "débloqué" un certain nombre d'heures qui n'avaient pas été consommées en mai, pour les "réinvestir" dans les prochaines semaines : soit un total de 2 000 heures déployées sur l'ensemble des établissements pour dispenser les fondamentaux.
L'urgence : "le retour rapide des analyses d'évaluations"
Si les enseignants ne contestent pas l'intérêt des évaluations sur le terrain, ils sont nombreux au sein de l'Unsa Éducation à faire remarquer qu'ils n'ont pas attendu un "deus ex-machina pour exercer (leurs) missions". Le syndicat ajoute que "les enseignants ont déjà mis en place des séances pour repérer les élèves en difficulté et identifier la nature de ces difficultés."
Mais après une fin d'année scolaire "chaotique" et une rentrée portée sur la gestion tous azimuts des cas Covid, l'urgence est ailleurs. "Le lien élève-enseignant reste encore à retisser", au risque de voir ces évaluations tomber comme "des cheveux sur la soupe" note l'Unsa. "Compliquées techniquement", "peu intégrées pédagogiquement," : le syndicat d'enseignants pointe du doigt des modalités parfois "très contraignantes" ou en décalage avec le public polynésien.
"Elles risquent d'être vécues comme une surcharge inutile, (…) d'autant qu'on nous promet la mise à disposition des résultats dans plusieurs mois. On fait quoi en attendant ? interroge Melba Kaua, secrétaire générale du syndicat. L'urgence, c'est quand même d'obtenir un retour rapide des analyses d'évaluations." Sans quoi, difficile de rectifier le tir.
"Un diagnostic et des évaluations pour rattraper les apprentissages perdus" : la ministre de l'Éducation, Christelle Lehartel, l'avait annoncé dans sa lettre de rentrée. Annuelles, ces évaluations n'ont donc rien de nouveau. Relayé sur le territoire national depuis trois ans, le rituel marque la rentrée des élèves de CP, CE1, 6e et seconde à des moments charnières de leur scolarité.
Il prend cependant une dimension singulière avec la crise sanitaire. "La ministre a demandé à tous les directeurs de mettre des avenants aux projets d'établissements pour lancer des actions dès le début de l'année sur l'évaluation et compenser les éventuelles difficultés liées à la Covid" rapporte Thierry Delmas, directeur de la DGEE. À chaque établissement donc de se "positionner" sur les apprentissages perdus.
Rien de tel pour bien commencer l'année et mesurer au passage les effets du confinement sur les fondamentaux, avec un accent sur les mathématiques et le français. Mais cette-fois aussi sur les compétences sociales. Car les habitudes de travail des élèves comme des enseignants, contraints au suivi des cours "en distanciel", ont été profondément bouleversées. Surtout dans le premier degré. "Certains d'entre eux ont quand même été isolés, sans relations sociales pendant plus de deux mois" insiste Thierry Delmas.
"Est-ce que tu t’es beaucoup ennuyé(e) ?"
Outre des tests de compétences classiques telles que savoir lire, écrire et compter, les exercices comptent des "scores de fluence" - nombre de mots correctement lus en une minute - afin de tester la capacité de l'élève à percuter rapidement. Autre nouveauté : on leur demande en fin de questionnaire leur ressenti sur le confinement, comment ils l'ont vécu. "Pendant que l’école était fermée à cause du virus, tu étais à la maison. Est-ce que c’était facile de travailler à la maison ?" "Est-ce que tu t’es beaucoup ennuyé(e) ?" "Est-ce que tu as eu peur du coronavirus ?"
D'autres établissements ont également choisi de revoir les bases de l'informatique pour s'inscrire un peu plus dans une politique numérique de l'éducation, portée elle aussi par la crise sanitaire. "Beaucoup d'élèves savent se servir d'une tablette, d'un smartphone, mais quand il faut utiliser des logiciels de base comme Word, lire des PDF, ou récupérer des fichiers, ça se complique" justifie le directeur, qui défend derrière ces avenants "une volonté de valoriser les élèves. Ce n'est pas parce qu'ils ont raté deux à trois mois, qu'ils ne peuvent pas rattraper leur retard."
Côté second degré, la ministre a "débloqué" un certain nombre d'heures qui n'avaient pas été consommées en mai, pour les "réinvestir" dans les prochaines semaines : soit un total de 2 000 heures déployées sur l'ensemble des établissements pour dispenser les fondamentaux.
L'urgence : "le retour rapide des analyses d'évaluations"
Si les enseignants ne contestent pas l'intérêt des évaluations sur le terrain, ils sont nombreux au sein de l'Unsa Éducation à faire remarquer qu'ils n'ont pas attendu un "deus ex-machina pour exercer (leurs) missions". Le syndicat ajoute que "les enseignants ont déjà mis en place des séances pour repérer les élèves en difficulté et identifier la nature de ces difficultés."
Mais après une fin d'année scolaire "chaotique" et une rentrée portée sur la gestion tous azimuts des cas Covid, l'urgence est ailleurs. "Le lien élève-enseignant reste encore à retisser", au risque de voir ces évaluations tomber comme "des cheveux sur la soupe" note l'Unsa. "Compliquées techniquement", "peu intégrées pédagogiquement," : le syndicat d'enseignants pointe du doigt des modalités parfois "très contraignantes" ou en décalage avec le public polynésien.
"Elles risquent d'être vécues comme une surcharge inutile, (…) d'autant qu'on nous promet la mise à disposition des résultats dans plusieurs mois. On fait quoi en attendant ? interroge Melba Kaua, secrétaire générale du syndicat. L'urgence, c'est quand même d'obtenir un retour rapide des analyses d'évaluations." Sans quoi, difficile de rectifier le tir.