Cette grande villa en bordure du lotissement Taina servait de consulat à la République Populaire de Chine jusqu'à début août. Les diplomates ont dû déménager de quelques centaines de mètres, vers l'immeuble Bellevue, pour résoudre un conflit avec leur propriétaire.
PAPEETE, le 17 aout 2017 (Article mis à jour le 20 août 2018) - Le consulat de Chine à Papeete a commencé son déménagement, transférant ses bureaux de Taina vers l'immeuble Bellevue, à quelques centaines de mètres. De quoi peut-être mettre fin aux tensions qui persistent entre la propriétaire de la maison utilisée depuis une dizaine d'années comme consulat et ses locataires, les diplomates chinois.
Cette affaire ressemble à un simple conflit entre un propriétaire et ses locataires. Sauf que ces locataires-là représentent la deuxième plus grande puissance mondiale et ont l'immunité diplomatique...
La dispute oppose le consulat de la République populaire de Chine d'un côté, et Mme Huguette Ly Sounam de l'autre. Madame Ly est la propriétaire de la maison au Lotus, à Punaauia, utilisée par la représentation diplomatique de l'Empire du Milieu comme consulat depuis huit ans. Depuis 2017, madame Ly, âgée de 76 ans et désormais représentée par sa fille Eva Bitton, essaie de mettre ses locataires à la porte.
Parmi ses reproches, relayés dès novembre 2017 et encore en février 2018 par nos confrères du magazine Tahiti Pacifique, on trouve pêle-mêle : le fait que la propriétaire n'ait pas pu visiter son bien depuis 7 ans ; l'installation d'une gigantesque antenne "d'espionnage" sur le toit-terrasse de la maison ; un important conflit sur le montant du loyer ; et enfin la décision unilatérale d'utiliser cette maison résidentielle comme consulat officiel, où les visas vers la Chine sont délivrés.
Le consulat, via son avocate Marie Eftimie-Spitz, a au contraire assuré qu'il occupait la maison de façon totalement légitime, que l'antenne était utilisée pour la communication et n'avait en rien abimé le logement...
"LE CONSUL DOIT LIBÉRER LES LIEUX, IL A ENCORE UN PETIT DÉLAI"
Les choses se sont envenimées quand, selon ses nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, la fille de madame Ly n'a pas pu déposer plainte à la gendarmerie contre ses locataires ni demander leur éviction : le consulat est protégé par l'immunité diplomatique. Le Pays et le haut-commissaire auraient également refusé d'intervenir, pour éviter l'incident diplomatique. La propriétaire, désemparée et se disant victime de pressions importantes, aurait même quitté la Polynésie quelques mois pour séjourner en métropole et s'éloigner de ces tensions.
La fille de madame Ly a alors décidé de mobiliser l'opinion publique à travers les réseaux sociaux, Facebook et YouTube principalement. Elle a également ouvert une pétition en ligne, signée par près de 10 000 personnes.
L'avocat de Madame Ly, maitre Robin Quinquis, nous explique qu'aujourd'hui le conflit serait en voie de résolution : "Le problème initial était que madame Ly avait loué sa propriété au consul le 15 février 2007 pour qu'il en fasse sa résidence, mais finalement il en a fait le consulat. Ça a été imposé à madame Ly à l'époque. La propriétaire veut donc reprendre son bien, c'est normal. Mais à la fin du bail en février, le consul a refusé de vider les lieux et ça provoque des tensions considérables entre madame Ly et ses occupants. On a reçu la signature d'un protocole d'accord en avril. Donc c'est le maintien du consulat aujourd'hui qui pose problème."
Pour l'avocat de la propriétaire, il convient de rester vigilant sur l'application de cet accord : " Aujourd'hui il y a une démarche d'accord entre les partis. Le consul doit libérer les lieux, on va lui laisser jusqu'à la fin du mois pour le laisser respecter ses engagements, il a encore un petit délai. Pour l'instant nous pouvons encore trouver un accord qui satisfasse les deux parties, donc il n'y a pas matière à tirer à boulets rouges sur qui que ce soit."
LE CONSULAT PLIE BAGAGES
Cette affaire ressemble à un simple conflit entre un propriétaire et ses locataires. Sauf que ces locataires-là représentent la deuxième plus grande puissance mondiale et ont l'immunité diplomatique...
La dispute oppose le consulat de la République populaire de Chine d'un côté, et Mme Huguette Ly Sounam de l'autre. Madame Ly est la propriétaire de la maison au Lotus, à Punaauia, utilisée par la représentation diplomatique de l'Empire du Milieu comme consulat depuis huit ans. Depuis 2017, madame Ly, âgée de 76 ans et désormais représentée par sa fille Eva Bitton, essaie de mettre ses locataires à la porte.
Parmi ses reproches, relayés dès novembre 2017 et encore en février 2018 par nos confrères du magazine Tahiti Pacifique, on trouve pêle-mêle : le fait que la propriétaire n'ait pas pu visiter son bien depuis 7 ans ; l'installation d'une gigantesque antenne "d'espionnage" sur le toit-terrasse de la maison ; un important conflit sur le montant du loyer ; et enfin la décision unilatérale d'utiliser cette maison résidentielle comme consulat officiel, où les visas vers la Chine sont délivrés.
Le consulat, via son avocate Marie Eftimie-Spitz, a au contraire assuré qu'il occupait la maison de façon totalement légitime, que l'antenne était utilisée pour la communication et n'avait en rien abimé le logement...
"LE CONSUL DOIT LIBÉRER LES LIEUX, IL A ENCORE UN PETIT DÉLAI"
Les choses se sont envenimées quand, selon ses nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, la fille de madame Ly n'a pas pu déposer plainte à la gendarmerie contre ses locataires ni demander leur éviction : le consulat est protégé par l'immunité diplomatique. Le Pays et le haut-commissaire auraient également refusé d'intervenir, pour éviter l'incident diplomatique. La propriétaire, désemparée et se disant victime de pressions importantes, aurait même quitté la Polynésie quelques mois pour séjourner en métropole et s'éloigner de ces tensions.
La fille de madame Ly a alors décidé de mobiliser l'opinion publique à travers les réseaux sociaux, Facebook et YouTube principalement. Elle a également ouvert une pétition en ligne, signée par près de 10 000 personnes.
L'avocat de Madame Ly, maitre Robin Quinquis, nous explique qu'aujourd'hui le conflit serait en voie de résolution : "Le problème initial était que madame Ly avait loué sa propriété au consul le 15 février 2007 pour qu'il en fasse sa résidence, mais finalement il en a fait le consulat. Ça a été imposé à madame Ly à l'époque. La propriétaire veut donc reprendre son bien, c'est normal. Mais à la fin du bail en février, le consul a refusé de vider les lieux et ça provoque des tensions considérables entre madame Ly et ses occupants. On a reçu la signature d'un protocole d'accord en avril. Donc c'est le maintien du consulat aujourd'hui qui pose problème."
Pour l'avocat de la propriétaire, il convient de rester vigilant sur l'application de cet accord : " Aujourd'hui il y a une démarche d'accord entre les partis. Le consul doit libérer les lieux, on va lui laisser jusqu'à la fin du mois pour le laisser respecter ses engagements, il a encore un petit délai. Pour l'instant nous pouvons encore trouver un accord qui satisfasse les deux parties, donc il n'y a pas matière à tirer à boulets rouges sur qui que ce soit."
LE CONSULAT PLIE BAGAGES
Une déclaration appuyée par l'avocate du consulat, Marie Eftimie-Spitz, qui nous explique qu'il "n'y a pas de problème sur le délai. Nous avons signé un accord pour une fin du contrat au 31 aout. À la fin du mois il y aura donc un état des lieux puis le consulat va partir, c'est tout. Rien de très palpitant. La fin du conflit a eu lieu en mars. Nous nous sommes mis d'accord pour qu'on augmente l'indemnité d'occupation et qu'on prolonge la durée de l'occupation. Maintenant c'est calme, il n'y a plus de conflit."
Quand on lui demande si la maison a subi des dégradations, elle assure que les diplomates "ont modifié vraiment peu de choses. En particulier l'antenne de communication est très facile à enlever. Mais un expert va venir pour l'état des lieux, faire le point sur l'état de la maison par rapport à l'état d'arrivée. Il ne faut pas oublier que la vétusté normale de la maison est à la charge du propriétaire. Et s'il y a des dégradations, ils feront les travaux. C'est quand même le consul de Chine, pas un voyou. Un accord a été signé, tout ce qui est écrit dedans sera respecté."
Justement, depuis début août les bureaux du consulat de la République populaire de Chine ont déménagé de quelques centaines de mètres, vers l'immeuble Bellevue (appartement B1), comme c'est indiqué sur leur site. Les diplomates ont également retiré la grande antenne placée sur le toit-terrasse de la demeure de Mme Ly, vendredi dernier. Ils auraient entamé quelques travaux dans la maison. Selon nos informations, ces nouveaux bureaux ne sont que transitoires. Le consulat devrait de nouveau bouger d'ici quelques mois.
Quand on lui demande si la maison a subi des dégradations, elle assure que les diplomates "ont modifié vraiment peu de choses. En particulier l'antenne de communication est très facile à enlever. Mais un expert va venir pour l'état des lieux, faire le point sur l'état de la maison par rapport à l'état d'arrivée. Il ne faut pas oublier que la vétusté normale de la maison est à la charge du propriétaire. Et s'il y a des dégradations, ils feront les travaux. C'est quand même le consul de Chine, pas un voyou. Un accord a été signé, tout ce qui est écrit dedans sera respecté."
Justement, depuis début août les bureaux du consulat de la République populaire de Chine ont déménagé de quelques centaines de mètres, vers l'immeuble Bellevue (appartement B1), comme c'est indiqué sur leur site. Les diplomates ont également retiré la grande antenne placée sur le toit-terrasse de la demeure de Mme Ly, vendredi dernier. Ils auraient entamé quelques travaux dans la maison. Selon nos informations, ces nouveaux bureaux ne sont que transitoires. Le consulat devrait de nouveau bouger d'ici quelques mois.