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La Polynésie est représentée à la Conférence des Océans


NEW YORK, le 06/06/2017 - Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, et le ministre du Développement des ressources primaires, Tearii Alpha, ont participé lundi à l'ouverture de la Conférences sur les Océans au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York. Organisée dans le cadre de l’agenda des objectifs de développement durable 2015-2030, cette conférence a pour objectif d’appuyer la mise en oeuvre de l’objectif de développement durable 14 portant sur la protection et la gestion durable de la mer et des ressources marines.

A l'ouverture de la conférence, Isabella Lovin, coprésidente de la Conférence et ministre du développement international et de la coopération de la Suède, a souligné le fait que les océans ont toujours été considérés par l’humanité comme "infinis et éternels". Or, force est de constater que l’action de l’homme a eu un impact sur les océans. La ministre souhaite que la communauté internationale dresse pendant la conférence la liste de ce qu’il faut faire pour sauver les océans, en insistant sur l’importance et l’urgence de le faire.

Le Président Fritch a souligné, pour sa part, que la Polynésie française protège les mammifères marins depuis 2002, et que, depuis 2012, toutes les espèces de requins sont également protégées dans les eaux polynésiennes. Il a ajouté que les efforts entrepris pour protéger ces trésors de biodiversité sont reconnus mondialement et, pour certains, font l’objet de labels à l’instar de celui de "Man and Biosphere" de l’UNESCO pour la réserve de biosphère de Fakarava, classée depuis 2006. Il a ajouté que, pour la pêche, le Pays a renoncé à vendre des licences à des flottes étrangères pour l’exploitation de sa zone économique exclusive depuis 1996. Aujourd’hui, la pêche en Polynésie française est exclusivement réservée aux pêcheurs polynésiens, et dans un souci de préserver la ressource, la pêche à la senne a également été interdite.

Il a ensuite exposé les engagements concrets mis en œuvre en Polynésie pour améliorer l'avenir de l'océan. Le Pays a ainsi choisi d’associer les enfants aux décisions inhérentes à la protection de la mer. C’est ainsi que les îles Marquises ont créé les six premières aires marines éducatives. Une "aire marine éducative" est une zone maritime littorale gérée par les élèves d’une école. Cet outil est aujourd’hui repris par le ministère de l’Éducation de la Polynésie française qui l’a inscrit dans ses programmes pédagogiques. Le réseau sera enrichi en 2017 de sept nouveaux sites marins reliés à sept écoles sur Tahiti. Il a ajouté que pour poursuivre et consolider tous les efforts de gestion et de protection, la Polynésie française classera prochainement l’ensemble de sa zone économique exclusive en aire marine gérée. Cette aire marine s’appellera "Te Tainui Atea". Cela permettra d’avoir une approche intégrée et plus globale de la gestion de l’espace maritime polynésien.

Le Premier ministre des Fidji et coprésident de la Conférence, Josaia V. Bainimarama, a déclaré que les changements climatiques et l’état de nos océans ne peuvent en aucun cas être dissociés et qu’une approche collective est nécessaire pour faire face à ces deux défis majeurs. Pour y parvenir, le Premier ministre a appelé à la lutte contre la pollution des zones côtières, en particulier la pollution terrestre qui finit invariablement dans la mer, entraînée par les cours d’eau et les intempéries.

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a également indiqué que la relation entre la mer et l'homme est plus que jamais menacée. Dans les océans, la quantité de déchets plastiques pourrait dépasser celle des poissons d’ici à 2050, a-t-il souligné. La montée des eaux menace des pays entiers, les océans se réchauffent et s’acidifient, provoquant le blanchissement des coraux et réduisant la biodiversité. Les tempêtes et les sécheresses se multiplient. Les ressources halieutiques s’épuisent dans certains endroits. Les besoins contradictoires de l’industrie, de la pêche, du transport maritime, de l’exploitation minière et du tourisme créent des niveaux non viables de pression sur les écosystèmes côtiers.

Face à ce diagnostic, le Secrétaire général a constaté que les gouvernements n’utilisent pas les outils à leur disposition dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et ONU-Océans. Il a insisté sur la nécessité d’une action décisive et coordonnée. La première chose à faire, selon M. Guterres, est de mettre fin à la dichotomie "artificielle" entre besoins économiques et santé des océans. La conservation et l’exploitation durable des ressources marines sont les deux faces d’une même pièce. "Renonçons à nos intérêts à court terme pour prévenir une catastrophe mondiale à long terme", a déclaré le Secrétaire général.

L’ambassadeur des îles Fidji et Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, a considéré que la conférence représente une formidable opportunité d’inverser le cycle de déclin que l’activité humaine a infligé à l’océan. Nous sommes ici, a souligné le Président, "au nom de l’humanité, pour restaurer la viabilité, l’équilibre et le respect dans nos relations avec notre mère première, notre source de vie, l’océan". "Les problèmes causés par l’homme ont des solutions trouvées par l’homme", a-t-il ajouté.



Rédigé par Communiqué de la Présidence le Mardi 6 Juin 2017 à 15:56 | Lu 2867 fois