Les habitants de Tautira ont jusqu'à fin octobre pour répondre à cette question : Pour ou contre la défusion ?
TAUTIRA, le 1er octobre 2018 - Quatre ans après, la demande du collectif 808 à faire de Tautira, une commune à part entière, la procédure reprend son cours. L'enquête publique a démarré ce lundi, et elle durera tout le mois d'octobre. Tous les habitants pourront donc donner leur avis sur le sujet, et le commissaire enquêteur mènera, de son côté, ses investigations.
Ils attendaient ce moment depuis quatre ans, et aujourd'hui, l'enquête publique a enfin été lancée. Elle durera donc tout le mois d'octobre, les habitants pourront donner leur avis sur le sujet : "Oui ou contre la défusion de Tautira ?"
Et pour le premier jour de l'enquête, il y avait du monde à la mairie annexe de Tautira. Les personnes rencontrées ont toutes été unanimes, elles sont pour la défusion. Les motifs se rejoignent également et l'envie de se développer personnellement sans passer par Taravao, se fait sentir (lire les interviews ci-dessous).
Ils attendaient ce moment depuis quatre ans, et aujourd'hui, l'enquête publique a enfin été lancée. Elle durera donc tout le mois d'octobre, les habitants pourront donner leur avis sur le sujet : "Oui ou contre la défusion de Tautira ?"
Et pour le premier jour de l'enquête, il y avait du monde à la mairie annexe de Tautira. Les personnes rencontrées ont toutes été unanimes, elles sont pour la défusion. Les motifs se rejoignent également et l'envie de se développer personnellement sans passer par Taravao, se fait sentir (lire les interviews ci-dessous).
JEAN-PIERRE VOISIN, NOMMÉ COMMISSAIRE ENQUÊTEUR
Le commissaire enquêteur n'est autre que Jean-Pierre Voisin, celui qui a également travaillé sur Hitiaa o te Ra. Et selon lui, ce ne sont pas uniquement les habitants de Tautira qui devront se prononcer, mais ceux aussi des autres communes associées de Taiarapu Est.
Si un cahier est mis à la disposition des habitants dans leurs mairies respectives, pas question pour Jean-Pierre Voisin de rester sans rien faire.
Jusqu'à la fin du mois d'octobre, il mènera son enquête sur le terrain, en allant à la rencontre des sapeurs-pompiers, pour le chapitre sécurité, il inspectera les volets eau, déchet, éducation, finances… "Ensuite, il faut faire une synthèse et voir si la commune pourra s'en sortir financièrement", déclare Jean-Pierre Voisin.
Le commissaire enquêteur rendra son rapport au haut-commissaire, le 26 novembre.
Le commissaire enquêteur n'est autre que Jean-Pierre Voisin, celui qui a également travaillé sur Hitiaa o te Ra. Et selon lui, ce ne sont pas uniquement les habitants de Tautira qui devront se prononcer, mais ceux aussi des autres communes associées de Taiarapu Est.
Si un cahier est mis à la disposition des habitants dans leurs mairies respectives, pas question pour Jean-Pierre Voisin de rester sans rien faire.
Jusqu'à la fin du mois d'octobre, il mènera son enquête sur le terrain, en allant à la rencontre des sapeurs-pompiers, pour le chapitre sécurité, il inspectera les volets eau, déchet, éducation, finances… "Ensuite, il faut faire une synthèse et voir si la commune pourra s'en sortir financièrement", déclare Jean-Pierre Voisin.
Le commissaire enquêteur rendra son rapport au haut-commissaire, le 26 novembre.
"NOUS SOMMES ABANDONNÉS"
De son côté, le collectif 808 se dit soulagé, mais pas tout à fait. "C'est grâce à notre avocat, et non à l’État, que la procédure a été enclenchée", déclare Arnold Toheira, coordinateur du collectif 808. Autre problème soulevé par Arnold Toheira, les rencontres entre le commissaire enquêteur et les habitants de Tautira. "80 % de nos habitants ne parlent pas bien le français, et lui (le commissaire enquêteur NDLR) ne parle pas le tahitien. Comment va-t-il se faire comprendre ?" Avant de reprendre : "Le commissaire enquêteur sait déjà ce qu'il va décider. Il n'acceptera pas cette défusion, et c'est ça qui est malheureux. Donc, ça ne sert à rien qu'il vienne faire son cinéma ici. Ce n'est pas grave, nous avons notre avocat et quel que soit sa décision, si elle est justifiée, c'est bon. Mais si ce n'est pas le cas, eh bien, on ira jusqu'à Paris."
Pour les habitants, il est nécessaire que Tautira se reprenne en main, parce que "nous sommes abandonnés". L'état de la marina laisse à désirer, l'eau sale devient de plus en plus insupportable et les prises de décision du tāvana de Taravao commencent sérieusement à agacer.
Si beaucoup d'habitants de Tautira sont pour la défusion, certains affirment, cependant, être contre ce projet. Les taxes seraient leur cheval de bataille, mais Arnold Toheira tient à rectifier le tir : "On paye déjà des taxes, comme l'eau ou la poubelle". Le problème de personnes serait également au centre des désaccords, ce que regrette le collectif 808.
Tautira compte aujourd'hui 2 500 habitants, dont plus de 200 qui vivent au fenua 'aihere. La commune bénéficie, selon la maire déléguée, d'un budget annuel à hauteur de 250 millions de francs.
De son côté, le collectif 808 se dit soulagé, mais pas tout à fait. "C'est grâce à notre avocat, et non à l’État, que la procédure a été enclenchée", déclare Arnold Toheira, coordinateur du collectif 808. Autre problème soulevé par Arnold Toheira, les rencontres entre le commissaire enquêteur et les habitants de Tautira. "80 % de nos habitants ne parlent pas bien le français, et lui (le commissaire enquêteur NDLR) ne parle pas le tahitien. Comment va-t-il se faire comprendre ?" Avant de reprendre : "Le commissaire enquêteur sait déjà ce qu'il va décider. Il n'acceptera pas cette défusion, et c'est ça qui est malheureux. Donc, ça ne sert à rien qu'il vienne faire son cinéma ici. Ce n'est pas grave, nous avons notre avocat et quel que soit sa décision, si elle est justifiée, c'est bon. Mais si ce n'est pas le cas, eh bien, on ira jusqu'à Paris."
Pour les habitants, il est nécessaire que Tautira se reprenne en main, parce que "nous sommes abandonnés". L'état de la marina laisse à désirer, l'eau sale devient de plus en plus insupportable et les prises de décision du tāvana de Taravao commencent sérieusement à agacer.
Si beaucoup d'habitants de Tautira sont pour la défusion, certains affirment, cependant, être contre ce projet. Les taxes seraient leur cheval de bataille, mais Arnold Toheira tient à rectifier le tir : "On paye déjà des taxes, comme l'eau ou la poubelle". Le problème de personnes serait également au centre des désaccords, ce que regrette le collectif 808.
Tautira compte aujourd'hui 2 500 habitants, dont plus de 200 qui vivent au fenua 'aihere. La commune bénéficie, selon la maire déléguée, d'un budget annuel à hauteur de 250 millions de francs.
Infos pratiques
Pour remplir le cahier mis à votre disposition, dans le cadre de l'enquête publique, vous pouvez vous rendre dans les mairies de 8 heures à 12 heures, de lundi à vendredi, jusqu'à fin octobre.
Pour remplir le cahier mis à votre disposition, dans le cadre de l'enquête publique, vous pouvez vous rendre dans les mairies de 8 heures à 12 heures, de lundi à vendredi, jusqu'à fin octobre.
LA PAROLE A QUELQUES HABITANTS
Pauline
Mère de famille du fenua aihere
"Il faut penser aussi à nous, les habitants du fenua 'aihere"
"Je suis pour la défusion. Je vis au fenua 'aihere et j'estime que notre site n'est pas bien exploité. Ensuite, nos enfants viennent en bateau jusqu'à la marina, mais pendant les intempéries, ils n'ont pas d'abris, et ça me fait mal au cœur. Mon fils s'abrite sous les arbres. Il est temps que Tautira se prenne en main, et il faut penser aussi à nous, les habitants du fenua 'aihere."
Mère de famille du fenua aihere
"Il faut penser aussi à nous, les habitants du fenua 'aihere"
"Je suis pour la défusion. Je vis au fenua 'aihere et j'estime que notre site n'est pas bien exploité. Ensuite, nos enfants viennent en bateau jusqu'à la marina, mais pendant les intempéries, ils n'ont pas d'abris, et ça me fait mal au cœur. Mon fils s'abrite sous les arbres. Il est temps que Tautira se prenne en main, et il faut penser aussi à nous, les habitants du fenua 'aihere."
Voltaire
Habitant de Tautira
"Ça fait deux ans que nous attendons cette procédure"
"C'est un grand soulagement, c'est une procédure qui fait partie des différentes étapes de la défusion. Ça fait deux ans que nous attendons cette procédure. Finalement, le haut-commissaire a dénié ouvrir cette enquête publique. La commune de Taiarapu-Est a été créée en 1972 et en 1988, les élus avec Tutaha Salmon en tant que tāvana ont pris une délibération demandant la défusion des quatre communes associées. En 1995, Tutaha Salmon a sollicité encore les services de l’État sur ce sujet. Mais, les représentants de l’État n'ont jamais bougé le doigt, et une troisième délibération a été mise en place en 2001 avec Sylvain Perry. En 2014, c'est la population de Tautira qui s'est engagée dans la procédure. Ce n'est qu'une suite de ce qu'avaient entamé les élus."
Habitant de Tautira
"Ça fait deux ans que nous attendons cette procédure"
"C'est un grand soulagement, c'est une procédure qui fait partie des différentes étapes de la défusion. Ça fait deux ans que nous attendons cette procédure. Finalement, le haut-commissaire a dénié ouvrir cette enquête publique. La commune de Taiarapu-Est a été créée en 1972 et en 1988, les élus avec Tutaha Salmon en tant que tāvana ont pris une délibération demandant la défusion des quatre communes associées. En 1995, Tutaha Salmon a sollicité encore les services de l’État sur ce sujet. Mais, les représentants de l’État n'ont jamais bougé le doigt, et une troisième délibération a été mise en place en 2001 avec Sylvain Perry. En 2014, c'est la population de Tautira qui s'est engagée dans la procédure. Ce n'est qu'une suite de ce qu'avaient entamé les élus."
Terautahi Pifao
Habitante de Tautira
"J'ai envie que nous gérions nous-mêmes notre budget"
"Je suis pour la défusion, parce que j'ai envie que nous gérions nous-mêmes notre budget. Notre eau est chocolatée, notre marina est sale... Taravao ne s'occupe pas de nous. En plus, nos jeunes errent dans les rues, ils n'ont pas de travail. Peut-être que si nous gérions nous-mêmes notre budget, on pourra donner du travail à nos jeunes. La majorité de la population veut la défusion, mais il y a certaines personnes qui veulent gouverner cette commune, eh bien, qu'ils viennent, c'est le moment de réagir."
Habitante de Tautira
"J'ai envie que nous gérions nous-mêmes notre budget"
"Je suis pour la défusion, parce que j'ai envie que nous gérions nous-mêmes notre budget. Notre eau est chocolatée, notre marina est sale... Taravao ne s'occupe pas de nous. En plus, nos jeunes errent dans les rues, ils n'ont pas de travail. Peut-être que si nous gérions nous-mêmes notre budget, on pourra donner du travail à nos jeunes. La majorité de la population veut la défusion, mais il y a certaines personnes qui veulent gouverner cette commune, eh bien, qu'ils viennent, c'est le moment de réagir."
Thomas Ruaroo
Habitant de Tautira
"Ils ne font pas attention à nous, on nous a oubliés"
"Je suis pour la défusion, parce que je vois que rien ne bouge chez nous. Je parle de notre quotidien, des moyens mis à notre disposition, de l'eau… Voilà pourquoi nous voulons cette défusion. Ils ne font pas attention à nous, on nous a oubliés. Nous sommes la plus grande commune, et nous pouvons faire plusieurs projets pour développer notre commune. Mais aujourd'hui, on ne peut rien faire sans l'aval de Taravao, c'est là le problème. Comment voulez-vous qu'on se développe si on ne nous aide pas ?"
Habitant de Tautira
"Ils ne font pas attention à nous, on nous a oubliés"
"Je suis pour la défusion, parce que je vois que rien ne bouge chez nous. Je parle de notre quotidien, des moyens mis à notre disposition, de l'eau… Voilà pourquoi nous voulons cette défusion. Ils ne font pas attention à nous, on nous a oubliés. Nous sommes la plus grande commune, et nous pouvons faire plusieurs projets pour développer notre commune. Mais aujourd'hui, on ne peut rien faire sans l'aval de Taravao, c'est là le problème. Comment voulez-vous qu'on se développe si on ne nous aide pas ?"
LA PAROLE AUX AUTORITÉS
Jean-Pierre Voisin
Commissaire enquêteur
"Je prends, j'écoute, je regarde et je veux voir tout ce qu'on me dit"
"Il semblerait que sur l'ensemble de la commune, il y aurait des problèmes, comme pour l'eau. Ce n'est pas facile à régler puisque les investissements dépassent les 4 milliards de francs, il y a un programme qui est en cours, etc. Donc, pour le moment, ça pose des problèmes de fonctionnement, en ce qui concerne surtout les cantines qui doivent faire à manger… je constate que l'équipement des cantines est très bien. La personne qui est chargée des cantines se débrouille avec les moyens du bord, je lui tire mon chapeau, parce qu'elle n'a pas de déficit. Elle équilibre son budget.
Donc, je prends, j'écoute, je regarde et je veux voir tout ce qu'on me dit, parce qu'on s'aperçoit souvent que ce sont des problèmes de personnes. Il semblerait qu'il y a un gros problème de personne sur la commune de Tautira, c'est trop tôt pour vous donner mon jugement. Ensuite, il va falloir que je me penche sur les finances de la commune, il y a aussi Secosud, il faut savoir ce qui se passera si la défusion est actée. Est-ce que Secosud continuera à fournir de l'électricité et à quelles conditions ? Il y a aussi les problèmes des ordures, les problèmes de sécurité… Il ne faut pas oublier qu'à Taravao, il y a une activité commerciale importante, avec des banques également… Donc, une partie des taxes que ces organismes payent, va dans la caisse de la commune qui sert un peu à tout le monde. Et à Tautira, il n'y a qu'un magasin et une station d'essence. Donc, il faut être réaliste. Pour le moment, je n'en sais strictement rien. Il faut que je voie les problèmes qu'il y a…"
Commissaire enquêteur
"Je prends, j'écoute, je regarde et je veux voir tout ce qu'on me dit"
"Il semblerait que sur l'ensemble de la commune, il y aurait des problèmes, comme pour l'eau. Ce n'est pas facile à régler puisque les investissements dépassent les 4 milliards de francs, il y a un programme qui est en cours, etc. Donc, pour le moment, ça pose des problèmes de fonctionnement, en ce qui concerne surtout les cantines qui doivent faire à manger… je constate que l'équipement des cantines est très bien. La personne qui est chargée des cantines se débrouille avec les moyens du bord, je lui tire mon chapeau, parce qu'elle n'a pas de déficit. Elle équilibre son budget.
Donc, je prends, j'écoute, je regarde et je veux voir tout ce qu'on me dit, parce qu'on s'aperçoit souvent que ce sont des problèmes de personnes. Il semblerait qu'il y a un gros problème de personne sur la commune de Tautira, c'est trop tôt pour vous donner mon jugement. Ensuite, il va falloir que je me penche sur les finances de la commune, il y a aussi Secosud, il faut savoir ce qui se passera si la défusion est actée. Est-ce que Secosud continuera à fournir de l'électricité et à quelles conditions ? Il y a aussi les problèmes des ordures, les problèmes de sécurité… Il ne faut pas oublier qu'à Taravao, il y a une activité commerciale importante, avec des banques également… Donc, une partie des taxes que ces organismes payent, va dans la caisse de la commune qui sert un peu à tout le monde. Et à Tautira, il n'y a qu'un magasin et une station d'essence. Donc, il faut être réaliste. Pour le moment, je n'en sais strictement rien. Il faut que je voie les problèmes qu'il y a…"
Patricia Lenoir
Maire délégué de Tautira
"Nous n'avons pas beaucoup de ressources"
"Au départ, j'étais pour la défusion et aujourd'hui, je ne sais plus où j'en suis. Il faut penser à l'avenir aussi de notre commune associée. Le fait d'être géré par Taravao ne me gêne pas. Je sais que Tautira pourra s'autogérer, mais pendant combien de temps. Nous n'avons pas beaucoup de ressources, nous n'avons qu'un seul magasin et une station de service. Les ressources que nous bénéficions, viennent du pays et de l’État."
Maire délégué de Tautira
"Nous n'avons pas beaucoup de ressources"
"Au départ, j'étais pour la défusion et aujourd'hui, je ne sais plus où j'en suis. Il faut penser à l'avenir aussi de notre commune associée. Le fait d'être géré par Taravao ne me gêne pas. Je sais que Tautira pourra s'autogérer, mais pendant combien de temps. Nous n'avons pas beaucoup de ressources, nous n'avons qu'un seul magasin et une station de service. Les ressources que nous bénéficions, viennent du pays et de l’État."
L'INTERVIEW DU COLLECTIF 808
Arnold Toheira
Coordinateur du collectif 808
"Nous ne supportons plus tout ce qui se passe"
Votre sentiment sur cette enquête publique ?
"Pour l’État, c'est un avis défavorable, parce qu'on sait qu'en métropole, l’État fait tout pour fusionner les communes, c'est malheureux, parce qu'ils se permettent de décider pour un peuple. Mais aujourd'hui, c'est un peuple qui se lève et qui demande à être défusé. Pourquoi ne pas écouter cet appel, alors que nous sommes dans un pays démocratique. La France prône l'égalité, la fraternité, et quand on regarde ce qu'elle fait, eh bien, elle n'applique pas ce qu'elle dit."
Selon le commissaire enquêteur, l'avis sera demandé aussi aux habitants de Pueu, Afaahiti et Faaone. Qu'en pensez-vous ?
"Quand on lit l'article du Code général des collectivités territoriales (CGCT), l'enquête se fait dans la section de commune qui demande la défusion. Donc, il n'y a pas besoin d'aller à Pueu, à Faaone, à Afaahiti. À Taravao oui, parce que c'est la commune principale."
Sur les réseaux sociaux, on voit des désaccords entre les habitants de Tautira voire même des problèmes de personnes. Est-ce normal ?
"Au lieu d'attaquer sur le fond du problème, c'est-à-dire sur la défusion, ils s'attaquent à des familles, à des personnes. Ce sont des personnes jalouses qui ont, depuis des années, tenté de courir aux élections municipales et qui n'ont jamais atteint le 2ème tour. Aujourd'hui, ils se vengent en mettant en avant les histoires de personnes."
Pourquoi la défusion de Tautira est-elle importante pour vous ?
"Taravao ne fait pas attention à Tautira. Tautira est abandonné, c'est un dépotoir. La marina, qui est revenue dans la gestion de la commune, n'est même pas entretenue. Nos routes intérieures, c'est l'habitant qui recouvre avec du béton, et non la commune. On paye l'eau, mais elle n'est pas potable. Ce qui nous fait mal, c'est cette école maternelle, qui a plus de 30 ans et qui est délabrée. Quand il pleut, l'eau remonte par les toilettes, tout déborde. Ce qui nous attriste aussi, c'est que l'administrateur est venu aussi sur Taiarapu Est pour valider la demande de Taravao, celle de rénover l'école de Hei Tama Here. C'est bien, on n'est pas contre, mais cette école a à peine 10 ans d'existence et ils ont injecté 150 millions de francs dedans. Et encore à Taravao, avec la reconstruction de l'école Ohiteitei pour 845 millions de francs. Voilà pourquoi nous ne supportons plus tout ce qui se passe."
Coordinateur du collectif 808
"Nous ne supportons plus tout ce qui se passe"
Votre sentiment sur cette enquête publique ?
"Pour l’État, c'est un avis défavorable, parce qu'on sait qu'en métropole, l’État fait tout pour fusionner les communes, c'est malheureux, parce qu'ils se permettent de décider pour un peuple. Mais aujourd'hui, c'est un peuple qui se lève et qui demande à être défusé. Pourquoi ne pas écouter cet appel, alors que nous sommes dans un pays démocratique. La France prône l'égalité, la fraternité, et quand on regarde ce qu'elle fait, eh bien, elle n'applique pas ce qu'elle dit."
Selon le commissaire enquêteur, l'avis sera demandé aussi aux habitants de Pueu, Afaahiti et Faaone. Qu'en pensez-vous ?
"Quand on lit l'article du Code général des collectivités territoriales (CGCT), l'enquête se fait dans la section de commune qui demande la défusion. Donc, il n'y a pas besoin d'aller à Pueu, à Faaone, à Afaahiti. À Taravao oui, parce que c'est la commune principale."
Sur les réseaux sociaux, on voit des désaccords entre les habitants de Tautira voire même des problèmes de personnes. Est-ce normal ?
"Au lieu d'attaquer sur le fond du problème, c'est-à-dire sur la défusion, ils s'attaquent à des familles, à des personnes. Ce sont des personnes jalouses qui ont, depuis des années, tenté de courir aux élections municipales et qui n'ont jamais atteint le 2ème tour. Aujourd'hui, ils se vengent en mettant en avant les histoires de personnes."
Pourquoi la défusion de Tautira est-elle importante pour vous ?
"Taravao ne fait pas attention à Tautira. Tautira est abandonné, c'est un dépotoir. La marina, qui est revenue dans la gestion de la commune, n'est même pas entretenue. Nos routes intérieures, c'est l'habitant qui recouvre avec du béton, et non la commune. On paye l'eau, mais elle n'est pas potable. Ce qui nous fait mal, c'est cette école maternelle, qui a plus de 30 ans et qui est délabrée. Quand il pleut, l'eau remonte par les toilettes, tout déborde. Ce qui nous attriste aussi, c'est que l'administrateur est venu aussi sur Taiarapu Est pour valider la demande de Taravao, celle de rénover l'école de Hei Tama Here. C'est bien, on n'est pas contre, mais cette école a à peine 10 ans d'existence et ils ont injecté 150 millions de francs dedans. Et encore à Taravao, avec la reconstruction de l'école Ohiteitei pour 845 millions de francs. Voilà pourquoi nous ne supportons plus tout ce qui se passe."
L'école maternelle de Tautira est vétuste. Pas de travaux prévus cette année.
La marina de Tautira est à l'abandon.
Lorsqu'il pleut, les enfants du fenua 'aihere s'abritent sous ces arbres.