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Les associations de protection animale ont besoin de votre aide


Les associations de protection animale ont besoin de votre aide
PAPEETE, le 21 août 2018 – Les associations de protection animale croulent sous les appels pour prendre en charge des animaux errants, maltraités ou abandonnés. Leur grand problème c'est que leur réseau de familles d'accueil est saturé, les adoptions se font au compte-gouttes et leurs financements se font grâce aux dons.

ARPAP, L.E.V., SPAP Polynésie, Eimeo Animara, Ia Maita'i te Animara… les associations de protection animale sont nombreuses en Polynésie, mais la plupart du temps elles survivent et ont du mal à boucler leur fin de mois.
Ces associations ne fonctionnent que grâce aux ventes diverses et variées des bénévoles et aux dons, elles ne reçoivent pas de subventions publiques. "Ces associations font le travail de service public, elles devraient bénéficier d'une délégation de service public avec des aides du Pays, mais surtout des subventions des communes. Aujourd'hui, hormis une ou deux qui ont un accord avec une commune, la plupart des associations ne fonctionnent que grâce aux dons et aux recettes des diverses ventes qu'elles font", explique Carole Couturier, présidente de l'Alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie (Arpap).
Or, stériliser tous les animaux qu'elles recueillent représente un coût important pour les associations qui n'ont pas de revenus stables, sans oublier les différents soins vétérinaires que nécessitent les chiens et chats récupérés souvent en très mauvais état de santé. Tous les animaux pris en charge par les associations de protection animale en Polynésie sont stérilisés, identifiés et vermifugés. "Nous récoltons des fonds au moment de l'adhésion des membres, puis lors des collectes. Les donations d'argent, mais aussi de nourriture et croquettes pour les animaux que nous accueillons nous permettent de continuer. Il est grand temps que les communes s'investissent plus et nous proposent des subventions", s'agace Murielle d'Eimeo Animara. Évelyne la rejoint dans ces propos, "il faut que les communes s'impliquent plus. Les problèmes des animaux errants, malades et abandonnés les concernent. Quand nous avons de gros frais vétérinaires, nous lançons une campagne de levée de fonds ponctuelle, afin de remettre sur pied les animaux que nous avons pris en charge."

" Nous faisons ce que nous pouvons" Evelyne Buard de l’association L.E.V.

8-Avant-Après - 4 mois se sont écoulés entre ces deux photos
8-Avant-Après - 4 mois se sont écoulés entre ces deux photos
De plus, il faut nourrir et loger tout ce petit monde, mais les croquettes sont chères et les familles d'accueil se font rares. "Toutes nos familles sont saturées et en surcapacité", expliquent les porte-paroles de L.E.V. et Eimeo Animara. "La difficulté quand on accueille, c'est qu'on s'attache aux animaux et après on doit les laisser partir, ou bien quand ils ne trouvent pas de maître on finit par les garder. Après on ne peut plus en prendre d'autres. J'ai été famille d'accueil et maintenant j'ai quatre chats, je n'ai plus de place pour en recevoir un de plus, même temporairement", explique Carole Couturier. Résultat des courses, les associations sont obligées de laisser dans la rue les nouveaux cas qui leur sont signalés. "Nous nous faisons insulter au téléphone parce que nous ne faisons pas –notre travail-, mais nous sommes des bénévoles avec de tout petits moyens. Nous faisons ce que nous pouvons et ce n'est pas de gaieté de cœur que nous laissons ces animaux à la rue", explique Évelyne Bijard de l'association LEV. "J'ai organisé une marche pour sensibiliser le public, le problème c'est que nous n'avons eu que des retombées négatives. Les gens nous ont appelés pour signaler des animaux errants ou abandonner leurs chiots. Le nombre de dons n'a pas bougé et le nombre de famille d'accueil non plus", ajoute la militante.

besoin de bénévoles actifs

Maita est une jeune femelle stérilisée au passé difficile - elle a été victime de tires à la carabine et d’un accident - Dr. SPAP
Maita est une jeune femelle stérilisée au passé difficile - elle a été victime de tires à la carabine et d’un accident - Dr. SPAP
Autre problème que rencontrent les associations : l'adoption. "Pour environ dix chiens recueillis, nous arrivons à en placer un. C'est un vrai problème du coup nos animaux restent dans les familles d'accueil bien plus longtemps que nous l'aimerions et prennent les places d'autres chats et chiens qui ont besoin d'assistance", raconte Murielle d'Eimeo Animara à Moorea.
Tant que les communes et le Pays ne se seront pas décidés à leur venir en aide, les associations ont besoin de dons pour réussir à garder la tête hors de l'eau et continuer à œuvrer au quotidien pour les chats et chiens du fenua. Elles ont aussi besoin de bénévoles qui acceptent d'ouvrir leur foyer temporairement pour accueillir un chien ou un chat le temps qu'il puisse être adopté par un foyer aimant et responsable.
"Ce n'est pas le manque de famille d'accueil qui pose problème. Si tu me proposais dix familles d'accueil aujourd'hui, j'aurais tendance à te dire non, parce que je n'ai pas le financement pour assurer tous les chiens, ni le temps suffisant pour gérer les allers-retours concernant ces chiens. Ce qui manque cruellement ce sont les bénévoles actifs qui gèrent les chiens, les emmènent chez le vétérinaire. Aujourd'hui à la SPAP, nous devons être cinq bénévoles actifs à gérer 35 chiens", explique pour sa part Flavie Leux, de l'association SPAP Polynésie.

Carole Couturier de l'ARPAP tente de faire bouger les choses, pour elle, "il faut réformer le cadre légal concernant les animaux domestiques en Polynésie française". La construction d'un refuge pouvant accueillir environ une centaine de chiens, la mise en place d'une politique de stérilisation des animaux de compagnie et des aides et subventions pour les associations de protection animale de Polynésie française afin qu'elles puissent continuer à faire leur travail quotidien, sont un début de solution pour la présidente de l'Alliance. "Le gouvernement doit se saisir du dossier parce que la situation est urgente".

"Notre vrai problème, c'est que nous sommes seules face à la situation. La législation n'est pas appliquée et ni le Pays, ni les communes ne s'investissent dans cette cause", conclut Flavie Leux.

Devenir Famille D'accueil ou membre actif

Les associations manquent de familles d'accueil. Aussi si vous souhaitez aider un chien ou un chat qui a besoin d'être remis sur pied en attendant de trouver une famille aimante pour l'adopter n'hésitez pas à contacter les différentes associations qui vous recevront avec le plus grand plaisir.
Pour devenir famille d'accueil faut être sérieux, aimer les animaux, avoir un jardin clôturé si vous souhaitez accueillir un chien et s'engager à dresser l'animal et le resocialiser avec l'homme, assurer les aller-retour chez le vétérinaire.
Les associations s'engagent à fournir les croquettes et à payer les soins vétérinaires de l'animal pendant toutes la durée du séjour au sein de la famille d'accueil.

Pour devenir membre actif, il faut aimer les animaux mais aussi s'engager à faire les aller-retour chez le vétérinaire, apporter les croquettes et médicaments aux familles d'accueil, organiser les adoptions...

Plus d'informations contacter directement les associations

LEV : 89 51 50 57
SPAP Polynésie 89 704 124
Eimeo Animara 87 22 57 32
Ia Maita'i te animara 87 79 58 58
Fenua animalia 89 65 30 09

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mardi 21 Août 2018 à 15:44 | Lu 5543 fois