Tim McKenna à l’eau pendant la compétition (à gauche, crédit : Tim McKenna) et Ben Thouard à la pointe Fare Mahora (à droite, crédit : Morgan Maassen).
Tahiti, le 8 août 2024 – Tim McKenna et Ben Thouard faisaient partie des rares photographes à l’eau lors des épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris 2024. Ils nous ont transportés au cœur de la compétition, signant la plupart des photos que nous vous avons partagées. Pour Tahiti Infos, ils reviennent sur cette expérience hors du commun sur leur spot de prédilection.
Tim McKenna pour l’ISA
Tim McKenna vit au rythme de la vague de Teahupo’o depuis 1997. Sa parfaite connaissance du site n’a pas échappé à la Fédération internationale de surf (ISA). “Depuis trois ans, je travaille avec l’ISA, qui avait besoin de promotionner les épreuves olympiques de surf avec des images et des vidéos. C’est comme ça qu’ils m’ont proposé d’intégrer leur équipe de trois photographes “action” avec Pablo Jimenez et Beatriz Ryder, en rotation sur le premier poti marara ou à l’eau”, nous a confié le photographe de Paea.
Le rythme était soutenu, du lever au coucher du soleil. Tim McKenna a savouré chaque moment de cette compétition intense, d’autant que les débuts ont été compliqués. “J’ai beaucoup stressé dans la phase d’entraînement, parce que j’ai eu une infection au genou le soir de la première cérémonie, à la pointe, et j’ai passé les premiers jours des entraînements au lit sous antibiotiques pour essayer de me remettre rapidement.” Rétabli, il a finalement pu couvrir les deux derniers jours de préparation avant d’enchaîner avec l’événement en lui-même.
Il s’était d’ailleurs remis à la photographie de compétition depuis deux ans, dans l’optique des épreuves de surf des Jeux olympiques à Teahupo’o. “Ça fait des années que je suis le parcours de Vahine et Kauli en tant que photographe. C’était formidable de les suivre jusqu’aux JO, et de vivre cette victoire !”, se réjouit-il. Si son dernier livre est sorti au Fenua juste avant l’événement, une nouvelle édition se profile en France et à l’international avec un chapitre supplémentaire consacré aux Jeux olympiques, à la demande des éditeurs, d’ici l’an prochain.
“Kauli Vaast qui lève les bras après sa première vague en finale, c’était un moment magique, sur une vague sortie de nulle part. Il a disparu dans le tube et il est réapparu”. Pour Tim McKenna, “c’est l’image marquante de la compétition” (Crédit : ISA/Tim McKenna).
Ben Thouard pour l’AFP
Ben Thouard passe, lui aussi, probablement plus de temps sous l’eau que sur terre. Au lendemain des finales, il était déjà accaparé par d’autres projets aquatiques. “Tombé amoureux” de Teahupo’o en 2007, le photographe de Vairao a été approché par Reuters, puis par l’Agence France-Presse (AFP). Il a accepté cette seconde proposition qui lui permettait de rester constamment à l’eau, pendant que son coéquipier, Jérôme Brouillet – auteur de la photo de Gabriel Medina en lévitation au-dessus de la vague –, restait sur un bateau. “Je ne pouvais pas dire non, car j’avais carte blanche par rapport à mon travail, même si je n’ai pas pu faire autant de photos sous-marines que j’aurais aimé, vu les conditions météo”, confie-t-il, reconnaissant vis-à-vis de cette opportunité. “C’est un souvenir inoubliable ! J’ai vécu un super moment, avec une super énergie, tout en devant rester très concentré. C’était une autre envergure par rapport au Teahupo’o qu’on connaît, de surcroît avec la victoire de Kauli et la médaille de bronze de Johanne.”
Grâce à plusieurs partenaires, la prouesse a aussi été technologique, car les photos étaient partagées quasi-instantanément. “On a mis au point un système de transmission. On a bossé pendant plus d’un an dessus, en commençant par la Tahiti Pro de l’an dernier. On avait un éditeur basé à Washington qui recevait les photos en direct de nos deux cartes. Il se chargeait de les sélectionner, d’ajouter les légendes et les mots-clés, avant de les mettre en ligne. Comme dans les plus grands stades de foot, sauf qu’on était à Teahupo’o !” s’étonne encore Ben Thouard. “C’est la première fois que je travaillais comme ça”, poursuit-il, heureux d’avoir pu vivre l’événement de l’intérieur.