PAPEETE, le 14 janvier 2017 - Depuis le 1er janvier l'Agence française pour la biodiversité a vu le jour, l'organisme a pour but de mettre en œuvre la stratégie de protection de l'environnement de la France et d'assistance technique pour les projets à visée environnementale dans les collectivités d'Outre-Mer. Pascale Salaün, représentante de l’AFB en Polynésie et ex cheffe de l’antenne des aires marines protégées en Polynésie nous explique en quoi consiste cette nouvelle agence.
Qu'est-ce que l'agence des aires marines protégées ?
Pascale Salaün : L'agence des aires marines protégées n'existe plus depuis le 1er janvier, elle a fusionné avec trois autres établissements français et est devenue l'agence française pour la biodiversité (AFB). C'est une fusion de quatre établissements l'ONEMA (agence de l'eau), Parc nationaux de France, l'ATEN (ateliers techniques des espaces naturels) et l'Agence des aires marines protégées, c'est une sorte de mutualisation de moyens.
Il y a-t-il des acteurs polynésiens dans cette nouvelle agence ?
Un bureau de l'agence pour la biodiversité est présent en Polynésie. Serge Planes, directeur du CRIOBE en Polynésie, est membre du conseil scientifique, enfin Maina Sage est membre du conseil d'administration de l'AFB.
Quand cette nouvelle agence a-t-elle été créée ?
La loi qui crée l'agence date du 8 août et le décret d'application qui met en œuvre la loi date du 26 décembre. L'agence existe officiellement depuis le 1er janvier.
Qu'est-ce que cela va changer ?
Ça ne change rien à notre fonctionnement et à nos missions. Nous avons toujours un rôle d'appui aux politiques publiques. Avant, c'était en matière de biodiversité marine et d'espaces protégés marins, aujourd'hui, nous pouvons l'étendre au milieu terrestre. Ce mandat n'est pas encore mis en œuvre puisqu’il faut ouvrir le dialogue avec le gouvernement pour savoir s'il y a un besoin, une demande.
Pour l'instant nos actions sont limitées au milieu marin et comme nous sommes en appui nous ne mettons jamais en œuvre un projet de notre propre initiative. Pour les territoires français du Pacifique où la compétence environnement appartient au gouvernement local, l'agence a un rôle d'assistance technique aux politiques locales.
Comment cela s'organise pour le Pacifique ?
Les organigrammes sont en cours, il y a trois territoires français du pacifique: Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française. L'AFB a deux antennes qui sont flexibles parce qu'elles s'ajustent aux politiques publiques en termes de programmation et de moyens. Elles restent dans le cadre de missions nationales c’est-à-dire préserver la biodiversité, mais elles doivent s'ajuster à la demande locale, c'est un travail dans le respect des politiques locales.
Dans les outre-mer des voix commencent à s'élever concernant la représentation, est-ce le cas en Polynésie ?
Ce n'est pas du tout la même chose. Quand on dit outre-mer, il faut distinguer les départements d'outre-mer et les collectivités d'outre-mer. Ici il n'y a pas de grogne puisque justement dès lors qu'il y aura une demande d'étendre nos actions nous y répondrons, favorablement ou pas selon nos moyens.
Ce que je dirais aujourd'hui, c'est que pour l'instant on continue ce qu'on sait faire avec les demandes du Pays et les liens que nous avons aujourd'hui.
La Polynésie française est-elle suffisamment représentée à l'AFB ?
C'est une question politique qui n’est pas de mon niveau, en revanche il y aura un comité d'outre-mer où il y aura des représentations et tout ça est à construire. Ce comité aurait vocation à ce qu'il y ait plus de lien avec les instances outre-mer, ces DOM et COM. En conseil scientifique, il y a un scientifique, Serge Planes issu d'une institution basée en Polynésie.
Le fait que Serge Planes, un scientifique basé en Polynésie soit présent au conseil scientifique donnera-t-il une plus grande visibilité aux problématiques du Pacifique ?
Serge Planes représente le CRIOBE, un centre de recherche de plusieurs disciplines. Au conseil scientifique il représentera les disciplines scientifiques de son institution reflétant des spécificités de la biodiversité outre-mer. Nous aurons ainsi un porte-parole des problématiques environnementales et scientifiques qu'on peut retrouver en Polynésie. Il portera les questions que nous retrouvons dans le Pacifique.
Concrètement sur le terrain qu'est-ce que cette fusion va changer ?
Dans l'immédiat nous restons sur nos missions et nos missions existantes ensuite une fois le dialogue entamé, ça peut changer si nous étendons nos missions sur le terrestre s'il y a un besoin exprimé. Cela voudrait dire aussi plus de moyens humains et financiers et une expertise nouvelle à développer en interne, mais cela ne se fera qu'à condition qu'il y ait un échange sur ce thème avec le Pays. Je pense que déjà nous allons ouvrir le dialogue dans les mois qui viennent, poser des bases et voir après les moyens de répondre aux différentes demandes.
Est-ce que les particularités du Pacifique et de la Polynésie seront prises en compte par l'AFB ?
Oui d'une part niveau gouvernance dans le conseil d'administration, parce que l'outre-mer est quand même bien représentée sans parler de l'AFB, les connaissances et les enjeux outre-mer sont déjà connu et pris en compte par ailleurs. Là elles seront mobilisées à l'agence d'une manière pertinente pour répondre aux problématiques propres au Pacifique. Donc prises en compte oui, mises en œuvre c'est une deuxième étape liée à un désir ou non du pays.
La Polynésie a annoncé sa volonté de mettre en place une aire marine gérée sur la ZEE est-ce compatible ?
J'ai entendu cette annonce internationale. Pour nous cette terminologie n'est pas un débat parce qu'en Métropole nous avons un outil qui s'appelle parcs marins. C'est l'art de gérer au mieux un espace maritime dans le but de préserver pour le long terme la biodiversité marine tout en permettant un développement durable de cet espace et donc des usages. C'est presque une planification marine.
Nous avons des références et des standards internationaux, tout le monde est un peu calqué de la même manière.
Nous en tant qu'agence ex-aires marines protégées et nouvelle agence de la biodiversité nous disons que c’est dans la mouvance et nous restons en veille même si nous n'intervenons pas sur le dossier
Qu'est-ce que l'agence des aires marines protégées ?
Pascale Salaün : L'agence des aires marines protégées n'existe plus depuis le 1er janvier, elle a fusionné avec trois autres établissements français et est devenue l'agence française pour la biodiversité (AFB). C'est une fusion de quatre établissements l'ONEMA (agence de l'eau), Parc nationaux de France, l'ATEN (ateliers techniques des espaces naturels) et l'Agence des aires marines protégées, c'est une sorte de mutualisation de moyens.
Il y a-t-il des acteurs polynésiens dans cette nouvelle agence ?
Un bureau de l'agence pour la biodiversité est présent en Polynésie. Serge Planes, directeur du CRIOBE en Polynésie, est membre du conseil scientifique, enfin Maina Sage est membre du conseil d'administration de l'AFB.
Quand cette nouvelle agence a-t-elle été créée ?
La loi qui crée l'agence date du 8 août et le décret d'application qui met en œuvre la loi date du 26 décembre. L'agence existe officiellement depuis le 1er janvier.
Qu'est-ce que cela va changer ?
Ça ne change rien à notre fonctionnement et à nos missions. Nous avons toujours un rôle d'appui aux politiques publiques. Avant, c'était en matière de biodiversité marine et d'espaces protégés marins, aujourd'hui, nous pouvons l'étendre au milieu terrestre. Ce mandat n'est pas encore mis en œuvre puisqu’il faut ouvrir le dialogue avec le gouvernement pour savoir s'il y a un besoin, une demande.
Pour l'instant nos actions sont limitées au milieu marin et comme nous sommes en appui nous ne mettons jamais en œuvre un projet de notre propre initiative. Pour les territoires français du Pacifique où la compétence environnement appartient au gouvernement local, l'agence a un rôle d'assistance technique aux politiques locales.
Comment cela s'organise pour le Pacifique ?
Les organigrammes sont en cours, il y a trois territoires français du pacifique: Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française. L'AFB a deux antennes qui sont flexibles parce qu'elles s'ajustent aux politiques publiques en termes de programmation et de moyens. Elles restent dans le cadre de missions nationales c’est-à-dire préserver la biodiversité, mais elles doivent s'ajuster à la demande locale, c'est un travail dans le respect des politiques locales.
Dans les outre-mer des voix commencent à s'élever concernant la représentation, est-ce le cas en Polynésie ?
Ce n'est pas du tout la même chose. Quand on dit outre-mer, il faut distinguer les départements d'outre-mer et les collectivités d'outre-mer. Ici il n'y a pas de grogne puisque justement dès lors qu'il y aura une demande d'étendre nos actions nous y répondrons, favorablement ou pas selon nos moyens.
Ce que je dirais aujourd'hui, c'est que pour l'instant on continue ce qu'on sait faire avec les demandes du Pays et les liens que nous avons aujourd'hui.
La Polynésie française est-elle suffisamment représentée à l'AFB ?
C'est une question politique qui n’est pas de mon niveau, en revanche il y aura un comité d'outre-mer où il y aura des représentations et tout ça est à construire. Ce comité aurait vocation à ce qu'il y ait plus de lien avec les instances outre-mer, ces DOM et COM. En conseil scientifique, il y a un scientifique, Serge Planes issu d'une institution basée en Polynésie.
Le fait que Serge Planes, un scientifique basé en Polynésie soit présent au conseil scientifique donnera-t-il une plus grande visibilité aux problématiques du Pacifique ?
Serge Planes représente le CRIOBE, un centre de recherche de plusieurs disciplines. Au conseil scientifique il représentera les disciplines scientifiques de son institution reflétant des spécificités de la biodiversité outre-mer. Nous aurons ainsi un porte-parole des problématiques environnementales et scientifiques qu'on peut retrouver en Polynésie. Il portera les questions que nous retrouvons dans le Pacifique.
Concrètement sur le terrain qu'est-ce que cette fusion va changer ?
Dans l'immédiat nous restons sur nos missions et nos missions existantes ensuite une fois le dialogue entamé, ça peut changer si nous étendons nos missions sur le terrestre s'il y a un besoin exprimé. Cela voudrait dire aussi plus de moyens humains et financiers et une expertise nouvelle à développer en interne, mais cela ne se fera qu'à condition qu'il y ait un échange sur ce thème avec le Pays. Je pense que déjà nous allons ouvrir le dialogue dans les mois qui viennent, poser des bases et voir après les moyens de répondre aux différentes demandes.
Est-ce que les particularités du Pacifique et de la Polynésie seront prises en compte par l'AFB ?
Oui d'une part niveau gouvernance dans le conseil d'administration, parce que l'outre-mer est quand même bien représentée sans parler de l'AFB, les connaissances et les enjeux outre-mer sont déjà connu et pris en compte par ailleurs. Là elles seront mobilisées à l'agence d'une manière pertinente pour répondre aux problématiques propres au Pacifique. Donc prises en compte oui, mises en œuvre c'est une deuxième étape liée à un désir ou non du pays.
La Polynésie a annoncé sa volonté de mettre en place une aire marine gérée sur la ZEE est-ce compatible ?
J'ai entendu cette annonce internationale. Pour nous cette terminologie n'est pas un débat parce qu'en Métropole nous avons un outil qui s'appelle parcs marins. C'est l'art de gérer au mieux un espace maritime dans le but de préserver pour le long terme la biodiversité marine tout en permettant un développement durable de cet espace et donc des usages. C'est presque une planification marine.
Nous avons des références et des standards internationaux, tout le monde est un peu calqué de la même manière.
Nous en tant qu'agence ex-aires marines protégées et nouvelle agence de la biodiversité nous disons que c’est dans la mouvance et nous restons en veille même si nous n'intervenons pas sur le dossier