Le montant total de cette opération de formation, sur 18 mois est de 200 millions Fcfp (dont 38 millions de Fcfp pour la formation proprement dite 38 millions Fcfp) avec les coûts inhérents au maintien de la continuité des soins dans les îles pendant les périodes de formation. Il a fallu procéder au recrutement temporaire de six personnes faisant fonction d’auxiliaires de santé publique pour laisser aux titulaires le temps de suivre la formation.
PAPEETE, le 5 octobre 2015. Faute de moyens financiers suffisants pour déployer sur chaque île des archipels éloignés un infirmier ou a fortiori un médecin, ce sont des adjoints de santé qui font les premiers gestes de soins et sont le relais d'information avec des médecins référents basés à Tahiti. Pour la première fois, une formation continue leur est ouverte dans le but, notamment, de pouvoir déployer réellement la télémédecine.
L'organisation sanitaire dans les archipels éloignés de Polynésie française, est héritée de la médecine militaire qui a perduré jusqu'en 1995 dans les Tuamotu ! Quand le Pays a pris à sa charge ce secteur de la santé, la même logistique a été conservée et reproduite car elle avait donné jusqu'ici satisfaction. Face à l'éparpillement des atolls et la faiblesse parfois de la population sur place –à peine quelques dizaines de personnes parfois-, il est impossible d'ouvrir partout un dispensaire avec un médecin et/ou un infirmier en poste à demeure.
C'est ainsi que des postes d'auxiliaires de santé (ou adjoints de santé polyvalent) ont été créés dans ces îles pour qu'ils soient "les relais de l'information de la santé des habitants, le référent sur place" indique Patrick Howell, le ministre de la santé. Ces auxiliaires de santé doivent être aptes à répondre aux besoins sanitaires locaux les plus simples mais aussi parfois les plus urgents. Ils sont capables de faire tous les gestes simples de suivi médical (prise de température, de pression artérielle etc…) mais peuvent également être amenés à pratiquer certains gestes médicaux (comme recoudre une plaie) et même à administrer certains médicaments et à assurer le suivi médical de la population des îles. "On leur demande de rapporter ce qu'ils observent à une autorité médicale ici à Papeete qui prendra la décision" explique le docteur Francis Spaak, médecin subdivisionnaire du service de santé des Tuamotu.
A la création de ces postes d'adjoints de santé dans les îles, une formation continue était prévue afin que ces acteurs de santé, au plus près de la population, puissent régulièrement se remettre à niveau et prendre en compte les évolutions médicales. Mais jusqu'ici, cette formation continue n'avait pas pu être mise en place. C'est désormais chose faite : d'ici mars 2017, les 50 adjoints de soin des Tuamotu Gambier vont tous venir, à Tahiti (dans les locaux du centre FPS formation) suivre différentes sessions de formation pratique (de neuf semaines chacune). D'autres adjoints de santé en contrat à durée déterminée suivent les mêmes sessions afin d'être prêts à remplacer les adjoints de santé titulaires au fur et à mesure de leurs absences pour ces formations.
LA TELEMEDECINE A L'HORIZON
Au programme de ces sessions de formation, des mises en situation "théoriques contextualisées". Les stagiaires évolueront dans un poste de santé recréé dans le centre de formation FPS, et auront à disposition le matériel avec lequel ils ont l'habitude de travailler sur le terrain. "Il n'y a pas de matière spécifique à apprendre mais des apprentissages, des savoir-faire sur une cinquantaine d'objectifs opérationnels" explique le docteur Francis Spaak. La formation est organisée par sessions et comprend six semaines d'enseignement théorique et pratique à Papeete et trois semaines de stage à l’hôpital de Moorea, au dispensaire des Tuamotu-Gambier ainsi que dans les dispensaires de Faa’a, Papeete et Arue.
L'objectif, à terme, est de pouvoir réellement mettre en place un réseau de télémédecine réellement au point et plus seulement expérimental comme c'est encore le cas aujourd'hui. Pour Patrick Howell, les cinq médecins conseils du dispensaire de santé des Tuamotu-Gambier -intégré depuis avril 2014 dans le bâtiment de la rotonde du CHPF du Taaone- sont tout à fait aptes à satisfaire les besoins de la télémédecine. Des expérimentations ont été réalisées avec succès non seulement à destination des Tuamotu Gambier mais aussi de Raivavae, aux Australes. Toutefois, le déploiement effectif de la télémédecine dans les Tuamotu n'est pas encore pour demain. Car, si la technologie a progressé (téléphone portable, internet), en revanche la précision de l'information médicale réclamée aux adjoints de santé nécessite une remise à niveau de ces agents. "Il nous faut encore former les gens des îles pour que tous parlent le même langage et comprennent parfaitement les directives. C'est justement ce que nous travaillons ici" développe Patrick Howell.
L'organisation sanitaire dans les archipels éloignés de Polynésie française, est héritée de la médecine militaire qui a perduré jusqu'en 1995 dans les Tuamotu ! Quand le Pays a pris à sa charge ce secteur de la santé, la même logistique a été conservée et reproduite car elle avait donné jusqu'ici satisfaction. Face à l'éparpillement des atolls et la faiblesse parfois de la population sur place –à peine quelques dizaines de personnes parfois-, il est impossible d'ouvrir partout un dispensaire avec un médecin et/ou un infirmier en poste à demeure.
C'est ainsi que des postes d'auxiliaires de santé (ou adjoints de santé polyvalent) ont été créés dans ces îles pour qu'ils soient "les relais de l'information de la santé des habitants, le référent sur place" indique Patrick Howell, le ministre de la santé. Ces auxiliaires de santé doivent être aptes à répondre aux besoins sanitaires locaux les plus simples mais aussi parfois les plus urgents. Ils sont capables de faire tous les gestes simples de suivi médical (prise de température, de pression artérielle etc…) mais peuvent également être amenés à pratiquer certains gestes médicaux (comme recoudre une plaie) et même à administrer certains médicaments et à assurer le suivi médical de la population des îles. "On leur demande de rapporter ce qu'ils observent à une autorité médicale ici à Papeete qui prendra la décision" explique le docteur Francis Spaak, médecin subdivisionnaire du service de santé des Tuamotu.
A la création de ces postes d'adjoints de santé dans les îles, une formation continue était prévue afin que ces acteurs de santé, au plus près de la population, puissent régulièrement se remettre à niveau et prendre en compte les évolutions médicales. Mais jusqu'ici, cette formation continue n'avait pas pu être mise en place. C'est désormais chose faite : d'ici mars 2017, les 50 adjoints de soin des Tuamotu Gambier vont tous venir, à Tahiti (dans les locaux du centre FPS formation) suivre différentes sessions de formation pratique (de neuf semaines chacune). D'autres adjoints de santé en contrat à durée déterminée suivent les mêmes sessions afin d'être prêts à remplacer les adjoints de santé titulaires au fur et à mesure de leurs absences pour ces formations.
LA TELEMEDECINE A L'HORIZON
Au programme de ces sessions de formation, des mises en situation "théoriques contextualisées". Les stagiaires évolueront dans un poste de santé recréé dans le centre de formation FPS, et auront à disposition le matériel avec lequel ils ont l'habitude de travailler sur le terrain. "Il n'y a pas de matière spécifique à apprendre mais des apprentissages, des savoir-faire sur une cinquantaine d'objectifs opérationnels" explique le docteur Francis Spaak. La formation est organisée par sessions et comprend six semaines d'enseignement théorique et pratique à Papeete et trois semaines de stage à l’hôpital de Moorea, au dispensaire des Tuamotu-Gambier ainsi que dans les dispensaires de Faa’a, Papeete et Arue.
L'objectif, à terme, est de pouvoir réellement mettre en place un réseau de télémédecine réellement au point et plus seulement expérimental comme c'est encore le cas aujourd'hui. Pour Patrick Howell, les cinq médecins conseils du dispensaire de santé des Tuamotu-Gambier -intégré depuis avril 2014 dans le bâtiment de la rotonde du CHPF du Taaone- sont tout à fait aptes à satisfaire les besoins de la télémédecine. Des expérimentations ont été réalisées avec succès non seulement à destination des Tuamotu Gambier mais aussi de Raivavae, aux Australes. Toutefois, le déploiement effectif de la télémédecine dans les Tuamotu n'est pas encore pour demain. Car, si la technologie a progressé (téléphone portable, internet), en revanche la précision de l'information médicale réclamée aux adjoints de santé nécessite une remise à niveau de ces agents. "Il nous faut encore former les gens des îles pour que tous parlent le même langage et comprennent parfaitement les directives. C'est justement ce que nous travaillons ici" développe Patrick Howell.
Joana, adjointe de soins dans les Tuamotu
Basée au dispensaire des Tuamotu Gambier à Tahiti, Joana a été amenée régulièrement à faire des missions de remplacement dans les îles pour pallier l'absence de personnel sur place. Elle revient tout juste d'une mission de quatre mois à Raroia, un atoll de 300 habitants. "On fait un peu de tout. On soigne des plaies, on fait le suivi des malades chroniques : j'avais 27 carnets rouges mais aussi de la surveillance d'hypertension artérielle. Notre emploi du temps est très précis par exemple le mardi les malades chroniques, le mercredi le suivi des bébés, le jeudi les femmes enceintes". Après plusieurs décennies déjà à effectuer cette fonction d'ajointe de santé, Joana est rodée à ces déplacements : "quand je vois quelque chose qui m'interpelle je fais le lien avec la télémédecine ici ou bien avec le Samu du centre 15 le week-end pour avoir des conseils". Pour Joana, plus que la vie dans les îles et le besoin de se faire accepter par la population, ces missions extérieures doivent être "bien gérées avec la vie de famille". Quand sa fille était petite, elle suivait sa mère dans ses séjours dans les îles, aujourd'hui Joana part seule.
Basée au dispensaire des Tuamotu Gambier à Tahiti, Joana a été amenée régulièrement à faire des missions de remplacement dans les îles pour pallier l'absence de personnel sur place. Elle revient tout juste d'une mission de quatre mois à Raroia, un atoll de 300 habitants. "On fait un peu de tout. On soigne des plaies, on fait le suivi des malades chroniques : j'avais 27 carnets rouges mais aussi de la surveillance d'hypertension artérielle. Notre emploi du temps est très précis par exemple le mardi les malades chroniques, le mercredi le suivi des bébés, le jeudi les femmes enceintes". Après plusieurs décennies déjà à effectuer cette fonction d'ajointe de santé, Joana est rodée à ces déplacements : "quand je vois quelque chose qui m'interpelle je fais le lien avec la télémédecine ici ou bien avec le Samu du centre 15 le week-end pour avoir des conseils". Pour Joana, plus que la vie dans les îles et le besoin de se faire accepter par la population, ces missions extérieures doivent être "bien gérées avec la vie de famille". Quand sa fille était petite, elle suivait sa mère dans ses séjours dans les îles, aujourd'hui Joana part seule.
Des fonctions polyvalentes
Les auxiliaires de soins, après une formation préalable de 18 mois au sein de l'école d'infirmiers(ères) sont titulaires d'un diplôme territorial d'adjoint de soins polyvalent de santé.
Ils exercent les fonctions suivantes :
- aide-soignant : à ce titre, ils collaborent à la distribution des soins infirmiers dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur en Polynésie française ;
- aide médico-psychologique : à ce titre, ils participent aux tâches éducatives sous la responsabilité de l’éducateur ou de tout autre technicien spécialisé ;
- auxiliaire de puériculture : à ce titre, ils participent à l’élaboration et au suivi du projet de vie de l’établissement. Ils prennent en charge l’enfant individuellement ou en groupe, ils collaborent à la distribution des soins quotidiens et mènent des activités d’accueil.
Pour assurer la permanence des soins, les fonctionnaires relevant du présent cadre d’emplois sont tenus d’assurer en plus du service normal, des gardes, permanences et astreintes.
Source : www.fonction-publique.gov.pf
Les auxiliaires de soins, après une formation préalable de 18 mois au sein de l'école d'infirmiers(ères) sont titulaires d'un diplôme territorial d'adjoint de soins polyvalent de santé.
Ils exercent les fonctions suivantes :
- aide-soignant : à ce titre, ils collaborent à la distribution des soins infirmiers dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur en Polynésie française ;
- aide médico-psychologique : à ce titre, ils participent aux tâches éducatives sous la responsabilité de l’éducateur ou de tout autre technicien spécialisé ;
- auxiliaire de puériculture : à ce titre, ils participent à l’élaboration et au suivi du projet de vie de l’établissement. Ils prennent en charge l’enfant individuellement ou en groupe, ils collaborent à la distribution des soins quotidiens et mènent des activités d’accueil.
Pour assurer la permanence des soins, les fonctionnaires relevant du présent cadre d’emplois sont tenus d’assurer en plus du service normal, des gardes, permanences et astreintes.
Source : www.fonction-publique.gov.pf