Parmi les faits marquants de cette année 2011, lesquels furent particulièrement nombreux et variés, je retiendrai d’abord le terrible tsunami du 11 mars au Japon suivi d’une catastrophe nucléaire majeure et le comportement exemplaire des Japonais dans cette épreuve. Cet accident a déclenché une prise de conscience mondiale sur les dangers de l’énergie nucléaire, un sujet d’autant plus sensible en Polynésie française qu’il nous concerne au premier chef. Avec la loi Morin, l’Etat reconnaît officiellement que les tirs atomiques effectués dans notre pays de 1966 à 1996 ont eu des conséquences sanitaires sur les Polynésiens et accepte d’indemniser leurs victimes. Je forme le vœu qu’on aille désormais plus loin et que cette reconnaissance s’exprime plus largement d’un point de vue sanitaire comme d’un point de vue géographique et historique.
Un fossé d’incompréhension s’est creusé entre nos élus et l’Etat. Je souhaite que nous puissions établir de nouvelles relations de confiance et de partenariat tenant compte de notre volonté majoritaire de préserver notre autonomie au sein de la République française, mais aussi de notre légitime amertume, en tant que peuple, d’avoir été bernés au sujet d’une prétendue innocuité des essais.
La Polynésie française n’a pas échappé aux bouleversements de cette année 2011. L’Histoire y remarquera peut-être surtout la généralisation de la télévision numérique et la libération de l’accès à l’Internet. Il s’agit là d’une révolution comme nos îles n’en ont jamais connue et dont les retombées sont incalculables. Je souhaite bien sûr le développement de ce secteur essentiel pour notre jeunesse et notre économie.
Les temps sont difficiles, la pauvreté s’accroît. Nous faisons de gros efforts pour soutenir les plus nécessiteux, les plus fragiles. En dépit des restrictions budgétaires, la commune de Papeete ne réduira pas les subventions aux associations en 2012. Je voudrais enfin transmettre un message de paix, de solidarité et de partage, et exhorter nos enfants à faire preuve de courage pour bâtir la Polynésie de demain, leur Polynésie, en préservant notre identité et nos valeurs d’ouverture, de respect, de tolérance et de démocratie.
Faaitoito
Ia orana i te matahiti api