La lettre des employeurs (Medef): Médecins/CPS : arrêtons l’hypocrisie, arrêtons de faire l’autruche. 08/02/2012
L’affaire qui oppose le syndicat des médecins et la Caisse de prévoyance sociale (CPS) ne doit pas occulter le vrai défit qui se pose à la population de la Polynésie française.
En effet, notre système de protection sociale périclite depuis de nombreuses années. La Protection sociale généralisée (PSG) est face à un défi que les plus lucides et les plus courageux se doivent de relever. Concernant la branche maladie, les difficultés sont bien connues et identifiées, les remèdes à appliquer aussi. La branche maladie affiche des chiffres inquiétants. La couverture maladie représente la moitié des dépenses globales de la PSG soit 52 milliards sur les 110 milliards du budget de la PSG dont 26 milliards, soit 50% des dépenses, sont consacrés à la prise en charge des soins de 32.000 personnes en longue maladie. De plus, il est maintenant connu que l’on rentre en longue maladie à partir de 50 ans en moyenne. L’incidence du vieillissement progressif de la population, l’aggravation attendue des affections de longue durée et le fait qu’il faille s’attendre à une augmentation de la population polynésienne qui comptait 260.000 personnes au recensement de 2007 et qui, selon les projections démographiques, serait estimée à 320.000 habitants en 2027, auront des conséquences sur le financement de la PSG. Maintenant que tout le monde sait, faut-il continuer à faire l’autruche ? Le MEDEF affiche sa ferme volonté de réformer le système car l’équilibre financier des régimes de protections sociales ne saurait être obtenu que par l’accroissement continu des cotisations sociales ou de la part laissée à la charge des malades. Celles-ci doivent rester en adéquation avec la réalité des richesses produites. Cela passe aussi nécessairement par la maîtrise des dépenses. Chacun doit assumer ses responsabilités pour assurer la pérennisation du nouveau système à mettre en œuvre : patients et contribuables, prescripteurs publics et privés et surtout Pays, qui doit mener la réforme en prenant en compte les errements du passé. Le syndicat des médecins libéraux de Polynésie française (SMLPF) ne peut s’affranchir de l’effort demandé à tous. Au moment où le financement de notre protection sociale devient problématique, que les entreprises et les salariés, qui rappelons le, financent déjà cette protection sociale à hauteur de 73%, sont dans une situation financière très difficile et inédite, le syndicat des médecins ne peut exiger le maintien du chiffres d’affaires de ses ressortissants. N’oublions pas que cette profession n’est pas soumise aux dures lois du marché et de la concurrence, que chaque facture émise par les médecins est remboursée automatiquement par la CPS qui intervient comme guichet payant. Il est impératif de mettre en adéquation les dépenses avec les recettes et que des discussions permettent de trouver un juste milieu. Quant à ceux qui stigmatisent systématiquement la CPS, ils pratiquent la politique de l’autruche en désignant un bouc émissaire. Rappelons seulement que la CPS n’est que l’organisme gestionnaire, certes perfectible dans son organisation et dans son fonctionnement, des différents régimes qui lui sont confiés (RGS, RNS, RSPF) et à ce titre, elle mérite plus de considération car les soins sont remboursés en temps et en heure, les retraites sont payées en temps et en heure et les cotisations recouvrées. Luc TAPETA-SERVONNAT Président du MEDEF PF |
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