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Conseil des ministres du 7 novembre 2012  07/11/2012

Le gouvernement de Polynésie française s’est réuni en conseil des ministres à Taraho’i, mercredi 7 novembre 2012, sous la conduite du président de gouvernement, M. Oscar Manutahi TEMARU, de 9h00 à 12h30.

Il a délibéré et acté ce qui suit :


Premiers éléments de restitution de l'étude sur le gisement de déchets et solutions envisagées

En 2011, sur initiative du ministre de l’environnement Jacky BRYANT, été actée la réalisation d’une grande étude sur le gisement de déchets en Polynésie française. Cette étude réalisée sur 4 mois a été cofinancée par l’ADEME et le Pays, sur le volet « déchets » du partenariat. Cette étude doit répondre à deux problématiques : le gisement et la composition des déchets par archipels ainsi que les solutions de traitement pour chacun d’entre eux.
Aux Iles Du Vent, le gisement des ordures ménagères est estimé a environ 60 000 tonnes par an, et les déchets verts à plus de 50 000 tonnes. Malheureusement, les déchets dirigés vers l’enfouissement comportent encore beaucoup de matériaux recyclables (25% de cannettes, plastiques, fer blanc…) ou valorisables (30% de restes alimentaires, papiers et cartons souillés, déchets verts). Afin d’optimiser le taux de captation de ces déchets, la mise en place d’une chaîne de tri mécanique est vivement conseillée. Ainsi les déchets recyclables ou valorisables disparaîtraient de l’enfouissement et les déchets verts seraient valorisés. Cette valorisation peut prendre la forme d’une production électrique à partir de biomasse, ou à produire du compost, ou à fabriquer du charbon de bois.
Les déchets organiques devraient suivre un traitement biologique. Il en résulterait un compost, ou à défaut de qualité, un stabilat. Ce traitement biologique peut intégrer un Bio Réacteur Stabilisateur (BRS) qui accélère la décomposition de la matière organique et diminue les surfaces de stockage nécessaires.
En ce qui concerne Moorea, la problématique essentielle est liée au rapatriement très coûteux des déchets sur Tahiti. La création du CET sera sans doute une alternative importante pour réduire le coût de traitement.

Aux Iles Sous Le Vent, le gisement de déchets ménagers avoisine annuellement les 9 000 tonnes dont 30% de déchets recyclables et 25% de déchets putrescibles. Ces taux élevés sont dû à l’absence de tri sélectif. Seules quelques communes ont contractualisé avec la SEP pour le traitement des déchets recyclables. Il est donc recommandé qu’elles adhèrent toutes à ce principe et qu’elle relaye l’importance du tri dans les populations qu’elles administrent. Le gisement de déchets verts, quant à lui, se situe autour de 10 000 tonnes. Il devrait, tout comme le gisement de déchets organiques, être valorisé en compost.

Aux Marquises et aux Australes, 30% des déchets y sont recyclables et 30% sont putrescibles. Le reste est constitué de déchets pouvant être enfouis ou incinérés. Comme pour les Iles Sous Le Vent, il est recommandé que ces archipels adhèrent au principe du tri sélectif, et mettent en place un système de rapatriements des recyclables sur Tahiti.

Pour l’archipel des Tuamotu, les gisements de déchets putrescibles sont relativement modestes. D’un point de vue économique, écologique, et géologique, la création d’un CET et l’enfouissement sont déconseillés. Le tri sélectif doit être adopté, et les déchets recyclables devraient être rapatriés sur Tahiti pour être valorisés. Pour ce qui est du reste des déchets, il existe aujourd’hui des incinérateurs de petite capacité qui peuvent être initiés par de la bourre de coco ou des coques de coco séchées. Une fois l’incinérateur lancé, il est auto-entetenu par les déchets. Ces incinérateurs sont munis de filtres pour éviter de polluer l’air ambiant.

D’une manière générale, l’éloignement et l’éparpillement de nos îles est une des principales difficultés. Aux Australes, comme aux Marquises, la mutualisation des équipements de traitement des déchets devrait être envisagée, ainsi que la création d’un CET dans une seule île et d’y faire converger l’ensemble des déchets non valorisables. Dans les îles qui n’ont pas de centre de tri, il est possible de mettre en place des systèmes de tri basiques. Ce système permet d’isoler les recyclables, les putrescibles et les déchets qui doivent être soit incinérés, soit enfouis. La crémation offre la possibilité de réduire considérablement le volume des déchets ultimes à enfouir. Elle peut d’ailleurs être couplée à de la production électrique.

Bilan du séminaire technique UNESCO - Marquises

Du 05 au 12 octobre 2012, s’est tenu le séminaire technique des experts nature et culture du dossier Marquises-UNESCO, étape incontournable dans l’élaboration du dossier de candidature pour l’inscription des Iles Marquises sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO.
Organisé conjointement par le Ministère de la culture et la fédération culturelle marquisienne Motu Haka porteuse du projet, ce séminaire d’experts a été intégralement financé par le pays à hauteur de 16.600.000 F CFP : 9.600.000 F CFP au titre de l’organisation logistique du séminaire (hébergements, repas, transports, logistique) assurée conventionnellement par Motu Haka ; 7.000.000 F CFP au titre du transport aérien (international et local) et des hébergements des experts non-résidents lors des transits à Tahiti.
Ont participé à ce séminaire de nombreux experts venus de Métropole, de Hawaii et des Etats-Unis, et de Polynésie française, pour représenter leurs disciplines, éclairer les débats et travailler sur les thématiques essentielles au dossier, tant pour le volet culturel que naturel. (ICOMOS France ; IUCN France ; Ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement durable, France ; Université de Perpignan ; CRIOBE-EPHE-CNRS; Marine National Monument de Hawaii ; Agence des Aires Marines Protégées ; Bishop Museum Honolulu ; Kamehameha School ; Museum national d’Histoire naturelle de Paris ; etc.

Organisé en deux temps, à Atuona (Hiva Oa ) du 05 au 09 octobre, puis à Taiohae (Nuku Hiva) du 09 au 12 octobre, le séminaire a été essentiellement consacré à des sessions de travail avec les comités de gestion dans le cadre de deux ateliers.

Dans le 1er atelier, les experts ont travaillé pour chacun des sites proposés par les comités de gestion sur : l'identification, la caractérisation, la localisation, l'intégrité (ou état de conservation) et les menaces ; le statut de protection et les mesures de gestion actuelles ou à mettre en place de ces sites.

Le second atelier a porté sur une analyse comparative des sites proposés avec d'autres biens naturels et culturels inscrits au patrimoine mondial, comme les Lagons de Nouvelle-Calédonie, les Hauts de la Réunion, Tongariro National Park en Nouvelle-Zélande, Papahanaumokuakea et le Parc national des Volcans à Hawaii). Enfin, une réflexion a été menée sur les indicateurs de suivi de l'état de conservation des sites naturels et culturels.

Les travaux ont permis d’élaborer un tableau de synthèse (en annexe) reprenant 45 propositions de sites, dont 20 naturels et 25 culturels, dont de sites archéologiques associés à des éléments naturels.
Cette liste n’est cependant pas définitive : ce nombre total sera amené à diminuer après sélection par les comités de gestion, et par la suite, sur la base de l’analyse comparative et de l’évaluation de l’intégrité des biens à inscrire.
Le prochaine étape du dossier Marquises UNESCO est la rédaction du cahier des charges et le lancement de l’appel à candidature qui doit permettre de recruter le bureau d’études chargé d’assister la Polynésie française maître d’ouvrage, dans l’élaboration du projet de candidature des Iles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Soutien continu aux associations culturelles et artisanales

Pour le développement de la filière artisanale, soutenant ainsi l’activité économique de nombreux artisans traditionnels polynésiens, le Ministère de la culture met à la disposition de ces derniers, des moyens techniques et financiers.
Ainsi, deux salons artisanaux ouvriront leurs portes prochainement : le salon des Tuamotu-Gambier, organisé par la fédération Te vahine maragai, du 21 novembre au 2 décembre et le salon Te noera a te rima’i, organisé par le comité Tahiti i te rima rau, du 5 au 24 décembre.
Deux autres événements à caractère culturel seront également soutenus par le Pays : le concours Himene Patitifa, organisé par le conseil du Himene patitifa et le festival de Taputapuatea.