Tahiti Infos

Compte-rendu du conseil des ministres du 2 avril 2014  02/04/2014

Un Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi à la Présidence de la Polynésie française. Plusieurs dossiers ont été abordés lors du point presse donné par le porte-parole du gouvernement Marcel TUIHANI.


Campagne de traitement de carcasses d’automobiles
Une campagne de traitement de carcasses d’automobiles a commencé le 27 mars dernier sur l’île de Tahiti. L’opération consiste à dépolluer puis à compacter les véhicules hors d’usage préalablement recensés et regroupés par les communes de Tahiti. Au total, 1 570 carcasses seront traitées durant 20 semaines. Un marché public d’un montant de 27 millions Fcfp a été conclu à cet effet.
Une presse mobile se déplacera, de commune en commune, sur des sites de stockage temporaire retenus par les municipalités. Les déchets dangereux, issus de la dépollution, rejoindront les filières de traitement appropriées. Concernant les carcasses elles-mêmes, à la suite du compactage et du conditionnement en conteneurs, celles-ci seront exportées vers la Nouvelle-Zélande, et ce pour le recyclage des matériaux valorisables qu’elles renferment. Cette opération est entièrement financée par le Pays. Au cours de cette année, une opération du même type se déroulera sur l’île de Moorea, puis dans l’archipel des îles Sous-le-Vent. Des interventions similaires sont aussi programmées dans les autres archipels de Polynésie française l’année prochaine.


Dispositions relatives à la pêche du bénitier à Tatakoto

Dans le cadre de la gestion des ressources en bénitiers du lagon de Tatakoto, dans l’archipel des Tuamotu, une zone de pêche réglementé, de 50 ha, a été mise en place afin de préserver le stock naturel de bénitiers. Celle-ci est située à Hopue, dans la partie orientale du lagon.

A la demande de la population de l’île et de son maire, et suite aux échanges entre les scientifiques et la direction des ressources marines et minières, la délimitation de trois nouvelles zones de pêche réglementée s’est avérée nécessaire. Ces trois nouvelles zones seront des sites de réensemencement de bénitiers de collectage, dans une démarche de protection des juvéniles, ceux-ci étant en proie à une forte mortalité naturelle.


Point sur les Contrats d’accès à l’emploi

La huitième commission d’examen des demandes de CAE (Contrats d’accès à l’emploi) a eu lieu dernièrement. A l’issue de cette huitième commission, 294 demandes ont reçu un avis favorable. Les bénéficiaires sont 149 personnes de moins de 30 ans et 145 personnes âgées plus de 30 ans. Le coût total de ces 294 dossiers CAE est d’environ 211 000 000 Fcfp sur le budget de l’année 2014.

De nombreux dossiers, plus de 1 000 en tout, ont été présentés lors de cette commission. Ceci s’explique par la décision qui avait été prise de surseoir à l’examen des demandes de toutes les mairies durant la période des élections municipales, étant entendu que ces dossiers allaient être étudiés à une date ultérieure.

Depuis le début de la mise en œuvre du dispositif CAE, la commission a déjà examiné 4 050 dossiers. En outre, plus de 750 dossiers sont d’ores et déjà prêts pour être examinés lors de la prochaine réunion de la commission, le 4 avril prochain. Au 16 avril, 930 personnes bénéficieront d’un CAE, ce qui représente un coût de près de 798 millions Fcfp.


Projet de loi du Pays relatif à l’habitat social

La Polynésie française souhaite renforcer son intervention dans le domaine de l’habitat social. Un projet de loi du Pays a été préparé à cet effet. En premier lieu, il s’agit d’asseoir durablement la politique du logement social sur un outil contractuel destiné à assurer sa pérennité. A cette fin, il est proposé de garantir la pérennité de la politique dans ce domaine au travers d’une convention pluriannuelle liant la Polynésie française et les organismes de logement social.

Il s’agit ensuite d’introduire une définition générique de la notion d’organisme de logement social à l’instar de celle existant au plan national, puisque l’OPH (Office polynésien de l’habitat) est actuellement, en Polynésie française, le seul opérateur expressément qualifié d’organisme de logement social. Le texte propose de compléter l’action de l’opérateur public en prévoyant la possibilité d’intervention d’opérateurs privés dans le secteur du logement social. Cette réforme est motivée par le retard accumulé ces dernières années dans ce domaine. Un renfort est nécessaire pour répondre à l’ampleur de la demande et pour construire rapidement un grand nombre de logements.

De plus, pour que les programmes de logements sociaux puissent bénéficier de la défiscalisation métropolitaine, il est indispensable que la notion d’organisme de logement social soit clairement établie.


Politique de prévention et de promotion de la santé

Le Ministre de la Santé, Béatrice CHANSIN, a présenté une communication concernant les axes majeurs de la politique de prévention et de promotion de la santé. Les objectifs et la programmation opérationnelle pour l’année en cours ont ainsi été détaillés. Il s’agit de mettre l’accent sur la prévention et la promotion de la santé afin de lutter contre les problèmes de santé majeurs auxquels le Pays doit faire face. Une enveloppe budgétaire plus conséquente qu’en 2013, d’un montant de 200 millions Fcfp, a ainsi été allouée à la prévention.

Les thématiques de santé sur lesquelles les efforts seront concentrés, répondent à des besoins identifiés, comme notamment la prévention des maladies chroniques et leur contrôle. Ces maladies constituent la première cause de mortalité et sont responsables de 40% des décès avant 65 ans. Les maladies cardiovasculaires et les cancers causent à eux seuls la moitié des décès en un an. L’obésité, l’hypertension artérielle, l’alimentation, la sédentarité, le tabagisme, l’alcoolisme sont des facteurs de risque. L’excès pondéral, facteur prédominant, touche 70% des adultes, dont 40% au stade de l’obésité. L’objectif général à long terme est de diminuer la mortalité liée à ces pathologies.

Dans ce cadre, le programme intitulé « une vie saine pour un poids santé » sera rénové, le but étant d’inciter le public à avoir recours à une offre alimentaire de qualité et à l’activité physique. Des actions pour la promotion de l’allaitement maternel, la diversification alimentaire, la promotion d’une alimentation saine dans les crèches, garderies et en milieu scolaire, l’utilisation de produits locaux pour cette alimentation saine et la formation des relais, sont déjà en cours. De nouvelles actions seront ajoutées cette année :

- l’installation de parcours de santé à Tahiti et dans les îles (pour commencer dans les Jardins de Paofai, à Motu Uta et au trou du souffleur, à Tiarei)

- la création d’espaces dédiés aux jardins partagés, aux loisirs actifs et sportifs dans les lotissements sociaux ou résidentiels.
- le développement d’accords collectifs dans le secteur agroalimentaire prônant de bonnes pratiques et la qualité des produits commercialisés. Une action sur les teneurs en sel et sucre est envisagée.

Les mesures de prévention seront aussi abordées dans le cadre du Plan cancer qui sera lancé ce mois-ci. La seconde priorité du plan de prévention sera la stratégie de lutte contre les dépendances aux produits psycho-actifs (alcool, tabac et cannabis principalement). La situation, dans le domaine des addictions, s’est aggravée au cours des dix dernières années, avec notamment un âge d’entrée dans l’usage de ces produits de plus en plus précoce.

Le programme contre l’alcoolisme et la toxicomanie sera ainsi reconduit pour une nouvelle période et la commission de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie sera réactivée. Les principales actions de cette commission porteront sur la réduction de l’offre et de l’accès aux produits (hausse du prix de vente du tabac et de l’alcool), le renforcement des contrôles, la réduction des points de vente ou encore la réglementation sur la publicité relative à ces produits. Pour les autres actions telles que la vaccination, la protection maternelle et infantile, la lutte contre les maladies infectieuses, l’hygiène et la salubrité publique, les actions de fond seront maintenues.


Rencontres du orero ouvertes à des élèves du Pacifique

Afin de développer l’enseignement des langues et de la culture polynésiennes à l′école primaire, le ministère de l’Education de la Polynésie française, par le biais du pôle « Langues et Culture Polynésiennes » de la Direction de l’Enseignement Primaire, organise chaque année une rencontre territoriale d’art oratoire ou ’ōrero.

Ces rencontres viennent clôturer l’année scolaire et permettent à chaque élève orateur, âgé de 8 à 10 ans, représentant sa commune, son île ou son archipel, de se produire sur scène afin de déclamer un texte littéraire. Dans le but d'impulser une dynamique régionale dans ce domaine, le ministère de l’Education propose d’ouvrir ces rencontres en y associant et des élèves orateurs des pays du triangle polynésien (Nouvelle-Zélande, Hawaii et île de Pâques) et des collectivités territoriales françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna) à la manifestation de juin 2014, qui aura lieu à Tahiti. Cette démarche est motivée par une volonté de tisser des liens avec ces pays et collectivités territoriales dont les langues sont très proches. Au-delà des prestations et échanges linguistiques et culturels, ces rencontres seront aussi l’occasion, pour ces visiteurs du Pacifique, de découvrir les institutions, l’histoire et la géographie de la Polynésie française.