Paris, France | AFP | vendredi 20/05/2022 - La députée LREM Yaël Braun-Pivet, une avocate qui devient à 51 ans ministre des Outre-mer, a donné un coup de jeune à la commission des Lois de l'Assemblée et s'est fait des alliés, après des débuts poussifs notamment durant l'affaire Benalla.
En tant que présidente de cette commission clé, cette native de Nancy s'est déplacée à plusieurs fois outre-mer, en Guadeloupe et Martinique notamment. Elle a aussi été rapporteure d'une mission d'information sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie en 2021.
La Nouvelle-Calédonie a refusé le 12 décembre dernier de quitter la nation française lors du troisième et dernier référendum de l'accord de décolonisation de Nouméa. Les compétences juridiques de Mme Braun-Pivet seront utiles pour organiser le référendum prévu avant juin 2023 et qui portera sur la nouvelle organisation politique du territoire.
L'élue des Yvelines est devenue une figure incontournable du Palais Bourbon. "J'ai tenu la barre face aux crises, du terrorisme à la pandémie", de nombreux textes de loi s'y rapportant étant du ressort de sa commission, assure-t-elle.
Et de vanter sa "nouvelle méthode de travail, faite d'écoute" et de "co-construction" y compris avec les oppositions dont elle a su de fait se faire apprécier, depuis 2017.
Cette année-là, après avoir battu dans les Yvelines le pilier de droite Jacques Myard, cette novice en politique avait été choisie par la majorité pour la commission des Lois, rompant la tradition de nommer une personne expérimentée.
"Dans l'action"
Ancienne pénaliste, Yaël Braun-Pivet avait mis sa "vocation" entre parenthèses pour suivre son mari, cadre chez l'Oréal, sept ans à Taïwan et au Japon, et élever leurs cinq enfants.
De retour, elle s'investira aux Restos du Coeur, où elle a vu "beaucoup de gens dans des situations très compliquées", créant des consultations gratuites d'avocats et un centre d'accueil dans les Yvelines.
Son adhésion à En Marche - après avoir "toujours voté PS" - est un "prolongement": "dans l'action sans rester sur des postures", en phase avec la "vision" et le "pragmatisme" d'Emmanuel Macron.
Ses premiers pas lui valent un procès "en amateurisme" des oppositions mais aussi d'élus de la majorité.
Elle imprime ensuite sa marque avec des visites collectives de terrain, notamment dans une trentaine d'établissements pénitentiaires.
La prison a été sa priorité. Une de ses propositions a été retenue dans le plan pénitentiaire: des centres ouverts tournés vers la réinsertion pour les fins de peine, comme en Europe du Nord.
A l'été 2018, c'est la douche froide: la commission d'enquête sur l'ex-collaborateur du président Alexandre Benalla, dont elle est co-rapporteure, explose après le retrait de l'opposition.
Benalla
Plusieurs députés accusent Mme Braun-Pivet de "protéger" l'Élysée, l'Insoumis Alexis Corbière la qualifiant de "Benalla de l'Assemblée nationale". Cet épisode "a été une douleur pour tous", lâche un collègue LREM.
Cible de menaces antisémites et d'injures sexistes sur les réseaux sociaux, Yaël Braun-Pivet dira quelques mois après que sa "position était intenable dès le départ".
Si ses qualités humaines - "chaleureuse", "pas tordue" - sont saluées, elle se voit parfois reprocher d'être trop "sympa". "C'est pas mon truc d'être chiante et autoritaire", réplique Yaël Braun-Pivet.
Cette descendante de "l'immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristes" dans les années 1930, préfère les débats internes aux bras de fer publics.
Mais un député d'opposition grince: "Elle n'a pas démontré de grande hauteur de vue". "Elle a apporté beaucoup de fraîcheur, a été persévérante", lui reconnaît Xavier Breton (LR), tout en soulignant sa marge de "progression" en "rigueur".
Opiniâtre, Yaël Braun-Pivet s'est fortement engagée l'année dernière en faveur de la proposition de loi d'Olivier Falorni autorisant l'euthanasie. Elle a aussi cherché à avancer dans la rénovation de la vie démocratique.
La députée ne cachait pas ses ambitions en macronie, se présentant en 2018 pour le perchoir de l'Assemblée avant de retirer sa candidature face à Richard Ferrand qui, avait-elle pourtant dit, "n'incarne pas le renouvellement". Elle envisageait de candidater à nouveau cette année, après les législatives de juin.
Bien que son poste soit convoité, elle était parvenue à être reconduite comme présidente de la commission des Lois en 2019.
Ne négligeant pas sa circonscription, elle a été élue en 2020 conseillère municipale du huppé Vésinet.
En tant que présidente de cette commission clé, cette native de Nancy s'est déplacée à plusieurs fois outre-mer, en Guadeloupe et Martinique notamment. Elle a aussi été rapporteure d'une mission d'information sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie en 2021.
La Nouvelle-Calédonie a refusé le 12 décembre dernier de quitter la nation française lors du troisième et dernier référendum de l'accord de décolonisation de Nouméa. Les compétences juridiques de Mme Braun-Pivet seront utiles pour organiser le référendum prévu avant juin 2023 et qui portera sur la nouvelle organisation politique du territoire.
L'élue des Yvelines est devenue une figure incontournable du Palais Bourbon. "J'ai tenu la barre face aux crises, du terrorisme à la pandémie", de nombreux textes de loi s'y rapportant étant du ressort de sa commission, assure-t-elle.
Et de vanter sa "nouvelle méthode de travail, faite d'écoute" et de "co-construction" y compris avec les oppositions dont elle a su de fait se faire apprécier, depuis 2017.
Cette année-là, après avoir battu dans les Yvelines le pilier de droite Jacques Myard, cette novice en politique avait été choisie par la majorité pour la commission des Lois, rompant la tradition de nommer une personne expérimentée.
"Dans l'action"
Ancienne pénaliste, Yaël Braun-Pivet avait mis sa "vocation" entre parenthèses pour suivre son mari, cadre chez l'Oréal, sept ans à Taïwan et au Japon, et élever leurs cinq enfants.
De retour, elle s'investira aux Restos du Coeur, où elle a vu "beaucoup de gens dans des situations très compliquées", créant des consultations gratuites d'avocats et un centre d'accueil dans les Yvelines.
Son adhésion à En Marche - après avoir "toujours voté PS" - est un "prolongement": "dans l'action sans rester sur des postures", en phase avec la "vision" et le "pragmatisme" d'Emmanuel Macron.
Ses premiers pas lui valent un procès "en amateurisme" des oppositions mais aussi d'élus de la majorité.
Elle imprime ensuite sa marque avec des visites collectives de terrain, notamment dans une trentaine d'établissements pénitentiaires.
La prison a été sa priorité. Une de ses propositions a été retenue dans le plan pénitentiaire: des centres ouverts tournés vers la réinsertion pour les fins de peine, comme en Europe du Nord.
A l'été 2018, c'est la douche froide: la commission d'enquête sur l'ex-collaborateur du président Alexandre Benalla, dont elle est co-rapporteure, explose après le retrait de l'opposition.
Benalla
Plusieurs députés accusent Mme Braun-Pivet de "protéger" l'Élysée, l'Insoumis Alexis Corbière la qualifiant de "Benalla de l'Assemblée nationale". Cet épisode "a été une douleur pour tous", lâche un collègue LREM.
Cible de menaces antisémites et d'injures sexistes sur les réseaux sociaux, Yaël Braun-Pivet dira quelques mois après que sa "position était intenable dès le départ".
Si ses qualités humaines - "chaleureuse", "pas tordue" - sont saluées, elle se voit parfois reprocher d'être trop "sympa". "C'est pas mon truc d'être chiante et autoritaire", réplique Yaël Braun-Pivet.
Cette descendante de "l'immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristes" dans les années 1930, préfère les débats internes aux bras de fer publics.
Mais un député d'opposition grince: "Elle n'a pas démontré de grande hauteur de vue". "Elle a apporté beaucoup de fraîcheur, a été persévérante", lui reconnaît Xavier Breton (LR), tout en soulignant sa marge de "progression" en "rigueur".
Opiniâtre, Yaël Braun-Pivet s'est fortement engagée l'année dernière en faveur de la proposition de loi d'Olivier Falorni autorisant l'euthanasie. Elle a aussi cherché à avancer dans la rénovation de la vie démocratique.
La députée ne cachait pas ses ambitions en macronie, se présentant en 2018 pour le perchoir de l'Assemblée avant de retirer sa candidature face à Richard Ferrand qui, avait-elle pourtant dit, "n'incarne pas le renouvellement". Elle envisageait de candidater à nouveau cette année, après les législatives de juin.
Bien que son poste soit convoité, elle était parvenue à être reconduite comme présidente de la commission des Lois en 2019.
Ne négligeant pas sa circonscription, elle a été élue en 2020 conseillère municipale du huppé Vésinet.