Femmes de lettres, longtemps chef de la traduction des services du Pays, ancienne enseignante en Histoire et en reo tahiti, issue de l'académie tahitienne, Voltina Dauphin a été élue présidente du CESEC pour les deux prochaines années. crédit photo Stéphanie Delorme
Tahiti, le 4 octobre 2023 – Douze ans après Raymonde Raoulx, c'est une nouvelle femme qui a été élue ce mercredi à la tête du Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesec). Issue du collège du développement, Voltina Dauphin a recueilli 23 voix face à Stanley Ellacott (14 voix). Karl Tefaatau a finalement retiré sa candidature au profit de la représentante de l'académie tahitienne, car “la parité est une réalité et ne devrait pas être un sujet”.
“Nous venons d'embarquer sur le bateau de Mā’ohi Nui et nous allons faire la traversée ensemble”, a déclaré Voltina Dauphin au pupitre du Cesec. Ce “bateau” qu'elle devra piloter pendant les deux prochaines années. Femmes de lettres, longtemps chef de la traduction des services du Pays, ancienne enseignante en Histoire et en reo tahiti, issue de l'académie tahitienne, elle a alterné sa langue maternelle et le français dans son discours pour convaincre ses pairs de la choisir pour être le “pēperu” de la quatrième institution du pays : “Nous reflèterons la réalité de l'ensemble des attentes de la population que nous représentons”, a-t-elle souligné. Et d'ajouter : “On attend de cette institution des idées pour venir soutenir les projets du gouvernement, quels qu'ils soient.”
45% de femmes au Cesec
Après plus d'un an d'interruption, les 51 conseillers du Conseil économique, social, culturel et environnemental vont donc enfin pouvoir se remettre au travail. Une interruption due à la réforme de la composition de l'institution qui visait notamment, si ce n'est atteindre la parité, du moins à augmenter notablement la représentation des femmes. C'est chose faite puisqu'elles sont 45% aujourd'hui contre 29% lors de la précédente mandature. Et c'est tout un symbole d'avoir choisi une femme, Voltina Dauphin, pour succéder à Eugène Sommers à la tête du Cesec. C'est la seconde femme à accéder à cette fonction après Raymonde Raoulx, qui a effectué deux mandats entre 2007 et 2011.
Une élection sans suspense, si ce n'est que Karl Tefaatau a retiré sa candidature au dernier moment “au profit de Voltina Dauphin”. “La parité est une réalité au sein de notre institution. Cela ne devait pas être un sujet”, a-t-il ainsi déclaré, ravi toutefois d'avoir pu prendre la parole pour faire passer ses messages, comme le fait de faire du Cesec “le gardien des droits et des modes de vie qui font notre Polynésie”, ou encore de “jouer un rôle dans l'évaluation des politiques publiques”.
Des perdants beaux joueurs
Stanley Ellacott a quant à lui recueilli 14 voix sur les 38 votants (un blanc), certains conseillers étant absents (notamment en raison de l'assemblée générale de la CGPME qui avait lieu au même moment), et 42 membres sur 51 ayant été désignés pour l'instant.
Cela peut sembler curieux d'élire un ou, en l'occurrence, une présidente alors que tous les membres de l'institution ne sont pas encore en activité. Voltina Dauphin en a convenu, mais a expliqué que l'urgence était vraiment de remettre le Cesec au travail : “Il fallait que cette institution commence à marcher. Il y a des problèmes dans ces groupes qui ne sont pas encore arrivés à élire leur représentant [comme c’est le cas pour la cause animale par exemple qui compte plus d'une dizaine d'associations, NDLR]. Ce n'est la faute à personne et ils prendront le train en marche.”
Si le fait d'être une femme a souvent pu être un frein dans le milieu professionnel, les temps ont changé et c'est tant mieux. C'est même devenu un avantage ce mercredi au détriment de Stanley Ellacott qui a tenu à féliciter son adversaire. N'a-t-il pas pâti de sa masculinité ? “La parité, il en faut ! Je crois que la présence des femmes est supérieure aux hommes à l'heure actuelle. On va demander la parité dans l'autre sens maintenant”, a-t-il ironisé dans un sourire. Déjà membre du Cesec auparavant, il attaque cette nouvelle mandature en souhaitant qu'il y ait des relations plus approfondies avec l'assemblée de la Polynésie. “Il serait bon de développer en amont, avec les commissions de l'assemblée”, estime-t-il à propos des avis émis par le Cesec, plutôt que de se contenter de les lire “en séance plénière”.
Une autosaisine sur la pauvreté portée par Sommers
De son côté, le président sortant était ravi de l'élection de Voltina Dauphin, qu'il a lui-même “poussée à être candidate” : “Elle ne voulait pas. Elle a réfléchi et elle est revenue me voir le lendemain pour me dire qu'elle voulait bien”, a expliqué Eugène Sommers qui a l'intention de rapidement passer à l'action. “On espère que le nouveau gouvernement nous transmette des projets de loi, mais je vais proposer une autosaisine sur la pauvreté d'ici trois ou quatre mois. C'est très important pour la population.”
Les membres du gouvernement présents et le haut-commissaire ont ensuite quitté la salle, laissant la nouvelle présidente du Cesec procéder à l'élection des vice-présidents issus de chaque collège, ainsi que des questeurs, des membres des commissions permanentes et de la commission du budget.
“Nous venons d'embarquer sur le bateau de Mā’ohi Nui et nous allons faire la traversée ensemble”, a déclaré Voltina Dauphin au pupitre du Cesec. Ce “bateau” qu'elle devra piloter pendant les deux prochaines années. Femmes de lettres, longtemps chef de la traduction des services du Pays, ancienne enseignante en Histoire et en reo tahiti, issue de l'académie tahitienne, elle a alterné sa langue maternelle et le français dans son discours pour convaincre ses pairs de la choisir pour être le “pēperu” de la quatrième institution du pays : “Nous reflèterons la réalité de l'ensemble des attentes de la population que nous représentons”, a-t-elle souligné. Et d'ajouter : “On attend de cette institution des idées pour venir soutenir les projets du gouvernement, quels qu'ils soient.”
45% de femmes au Cesec
Après plus d'un an d'interruption, les 51 conseillers du Conseil économique, social, culturel et environnemental vont donc enfin pouvoir se remettre au travail. Une interruption due à la réforme de la composition de l'institution qui visait notamment, si ce n'est atteindre la parité, du moins à augmenter notablement la représentation des femmes. C'est chose faite puisqu'elles sont 45% aujourd'hui contre 29% lors de la précédente mandature. Et c'est tout un symbole d'avoir choisi une femme, Voltina Dauphin, pour succéder à Eugène Sommers à la tête du Cesec. C'est la seconde femme à accéder à cette fonction après Raymonde Raoulx, qui a effectué deux mandats entre 2007 et 2011.
Une élection sans suspense, si ce n'est que Karl Tefaatau a retiré sa candidature au dernier moment “au profit de Voltina Dauphin”. “La parité est une réalité au sein de notre institution. Cela ne devait pas être un sujet”, a-t-il ainsi déclaré, ravi toutefois d'avoir pu prendre la parole pour faire passer ses messages, comme le fait de faire du Cesec “le gardien des droits et des modes de vie qui font notre Polynésie”, ou encore de “jouer un rôle dans l'évaluation des politiques publiques”.
Des perdants beaux joueurs
Stanley Ellacott a quant à lui recueilli 14 voix sur les 38 votants (un blanc), certains conseillers étant absents (notamment en raison de l'assemblée générale de la CGPME qui avait lieu au même moment), et 42 membres sur 51 ayant été désignés pour l'instant.
Cela peut sembler curieux d'élire un ou, en l'occurrence, une présidente alors que tous les membres de l'institution ne sont pas encore en activité. Voltina Dauphin en a convenu, mais a expliqué que l'urgence était vraiment de remettre le Cesec au travail : “Il fallait que cette institution commence à marcher. Il y a des problèmes dans ces groupes qui ne sont pas encore arrivés à élire leur représentant [comme c’est le cas pour la cause animale par exemple qui compte plus d'une dizaine d'associations, NDLR]. Ce n'est la faute à personne et ils prendront le train en marche.”
Si le fait d'être une femme a souvent pu être un frein dans le milieu professionnel, les temps ont changé et c'est tant mieux. C'est même devenu un avantage ce mercredi au détriment de Stanley Ellacott qui a tenu à féliciter son adversaire. N'a-t-il pas pâti de sa masculinité ? “La parité, il en faut ! Je crois que la présence des femmes est supérieure aux hommes à l'heure actuelle. On va demander la parité dans l'autre sens maintenant”, a-t-il ironisé dans un sourire. Déjà membre du Cesec auparavant, il attaque cette nouvelle mandature en souhaitant qu'il y ait des relations plus approfondies avec l'assemblée de la Polynésie. “Il serait bon de développer en amont, avec les commissions de l'assemblée”, estime-t-il à propos des avis émis par le Cesec, plutôt que de se contenter de les lire “en séance plénière”.
Une autosaisine sur la pauvreté portée par Sommers
De son côté, le président sortant était ravi de l'élection de Voltina Dauphin, qu'il a lui-même “poussée à être candidate” : “Elle ne voulait pas. Elle a réfléchi et elle est revenue me voir le lendemain pour me dire qu'elle voulait bien”, a expliqué Eugène Sommers qui a l'intention de rapidement passer à l'action. “On espère que le nouveau gouvernement nous transmette des projets de loi, mais je vais proposer une autosaisine sur la pauvreté d'ici trois ou quatre mois. C'est très important pour la population.”
Les membres du gouvernement présents et le haut-commissaire ont ensuite quitté la salle, laissant la nouvelle présidente du Cesec procéder à l'élection des vice-présidents issus de chaque collège, ainsi que des questeurs, des membres des commissions permanentes et de la commission du budget.
Composition du bureau
Présidente : Voltina Roomataaroa-Dauphin
1er vice-président : Eugène Sommers
2e vice-présidente : Patricia Teriiteraahaumea
3e vice-président : Maximilien Hauata
4e vice-président : Maxime Antoine-Michard
1ère questeure : Lucie Tiffenat
2e questeur : Christophe Montfort
3e questeur : Makalio Folituu
4e questeur : Jean-François Benhamza
5e questeure : Maeva Wane
Présidente : Voltina Roomataaroa-Dauphin
1er vice-président : Eugène Sommers
2e vice-présidente : Patricia Teriiteraahaumea
3e vice-président : Maximilien Hauata
4e vice-président : Maxime Antoine-Michard
1ère questeure : Lucie Tiffenat
2e questeur : Christophe Montfort
3e questeur : Makalio Folituu
4e questeur : Jean-François Benhamza
5e questeure : Maeva Wane