San Francisco, Etats-Unis | AFP | vendredi 29/06/2017 - Une Apple Car sillonnera-t-elle un jour les routes? Le groupe a confirmé son intérêt pour les voitures autonomes, mais les experts s'interrogent sur ses projets précis sur un marché déjà occupé par beaucoup d'autres.
Steve Jobs, le co-fondateur d'Apple décédé en 2011, avait secrètement envisagé une voiture Apple dès 2008, selon la presse. Depuis des années, les spéculations vont bon train et l'Apple Car est devenue quasiment un mythe: on en parle beaucoup sans savoir si elle existera.
Mi-juin, le patron Tim Cook a pour la première fois confirmé son intérêt: "on se concentre sur les systèmes (de conduite) autonomes" car "c'est de loin le projet le plus important dans l'intelligence artificielle".
Il avait alors pointé les trois vecteurs considérés comme l'avenir de l'automobile: l'électrique, l'autonomie et l'autopartage ("ridesharing"), qui représentent un marché potentiel gigantesque, selon les analystes.
Avant ces déclarations, le groupe avait reçu en avril un permis des autorités de Californie (ouest des Etats-Unis) pour tester des véhicules autonomes.
Des photos d'une Lexus hybride blanche bardée d'équipements censés sortir des locaux d'Apple circulent sur internet et la presse affirme que le groupe embauche à tour de bras des ingénieurs automobiles.
Autre piste, Tim Cook avait évoqué, suite à un investissement d'un milliard de dollars l'an dernier dans Didi, le "Uber chinois", "des choses stratégiques que les deux entreprises peuvent faire ensemble".
Si l'intérêt d'Apple pour l'automobile est certain, comment le groupe va-t-il négocier ce virage?
Dans une note, les analystes de Morgan Stanley voient "beaucoup d'options possibles": collaborer "avec des entreprises d'autopartage", "des loueurs de voitures", faire "des partenariats avec des équipementiers" ou grâce à "son propre système d'apprentissage automatique des machines ("machine learning")", l'intelligence artificielle - voire tout cela à la fois, ajoute la note.
Selon la presse, Apple s'est associé au loueur de voitures Hertz pour tester des véhicules autonomes.
Quant à racheter un constructeur automobile, Carolina Milanesi, de Creative Strategies, est sceptique: "ce n'est pas leur domaine de compétence" et l'investissement, même avec les énormes moyens financiers d'Apple (250 milliards de dollars en banque), serait un saut dans l'inconnu.
Pour elle, c'est "maîtriser la technologie de la conduite autonome" qui intéresse Apple, car cela permettrait de la "transposer à d'autres domaines", par exemple un "véritable assistant personnel autonome", version plus élaborée de son assistant vocal Siri ou de ceux d'Amazon (Alexa) et de Google (Google Assistant).
Cette technologie est "une première étape", abonde Morgan Stanley, qui rappelle que le groupe a l'habitude d'avoir la main à la fois sur le "software", la partie logicielle de ses produits, et le "hardware", l'appareil lui-même.
Pour Morgan Stanley, Apple pourrait aller "au-delà du logiciel pour, à terme, concevoir totalement une voiture et/ou lancer une plateforme" intégrable par des tiers.
Même point de vue chez Capital Market Industries: "Apple va mettre au point une plateforme logicielle de conduite autonome", écrit un analyste sur le site SeekingAlpha, puis se lancer dans l'élaboration d'une voiture, "un projet maison ou, plus probablement, en commun avec un constructeur".
Se rapprocher de Tesla, qui commercialise déjà des voitures électriques haut de gamme et partiellement autonomes, pourrait avoir un sens, estiment les analystes. Et l'ADN de Tesla, dirigée par le milliardaire Elon Musk, est plus proche de la Silicon Valley que de General Motors.
Si Apple se lançait dans l'élaboration d'une voiture, estime Carolina Milanesi, la question serait de savoir "s'ils veulent la vendre aux particuliers ou créer un service, type autopartage ou +louez une Apple Car pour la journée+".
On est "beaucoup trop loin" d'un marché grand public pour les voitures autonomes, pense-t-elle : l'idée d'un "service" aurait "plus de sens" pour Apple car cela lui permettrait d'avoir "une vitrine" dans l'intelligence artificielle.
Sans compter qu'il a pris du retard sur d'autres, notamment Waymo (Google/Alphabet), qui teste déjà des voitures autonomes auprès du public. De nombreuses sociétés technologiques travaillent sur l'autonomie, de même que beaucoup de constructeurs automobiles.
Les autorités californiennes ont déjà délivré des permis de tests sur leurs routes à 34 entreprises.
"Cela prendra du temps, de gros investissements, et la compétition sera féroce", prédit Morgan Stanley.
Steve Jobs, le co-fondateur d'Apple décédé en 2011, avait secrètement envisagé une voiture Apple dès 2008, selon la presse. Depuis des années, les spéculations vont bon train et l'Apple Car est devenue quasiment un mythe: on en parle beaucoup sans savoir si elle existera.
Mi-juin, le patron Tim Cook a pour la première fois confirmé son intérêt: "on se concentre sur les systèmes (de conduite) autonomes" car "c'est de loin le projet le plus important dans l'intelligence artificielle".
Il avait alors pointé les trois vecteurs considérés comme l'avenir de l'automobile: l'électrique, l'autonomie et l'autopartage ("ridesharing"), qui représentent un marché potentiel gigantesque, selon les analystes.
Avant ces déclarations, le groupe avait reçu en avril un permis des autorités de Californie (ouest des Etats-Unis) pour tester des véhicules autonomes.
Des photos d'une Lexus hybride blanche bardée d'équipements censés sortir des locaux d'Apple circulent sur internet et la presse affirme que le groupe embauche à tour de bras des ingénieurs automobiles.
- 'Plusieurs options' -
Autre piste, Tim Cook avait évoqué, suite à un investissement d'un milliard de dollars l'an dernier dans Didi, le "Uber chinois", "des choses stratégiques que les deux entreprises peuvent faire ensemble".
Si l'intérêt d'Apple pour l'automobile est certain, comment le groupe va-t-il négocier ce virage?
Dans une note, les analystes de Morgan Stanley voient "beaucoup d'options possibles": collaborer "avec des entreprises d'autopartage", "des loueurs de voitures", faire "des partenariats avec des équipementiers" ou grâce à "son propre système d'apprentissage automatique des machines ("machine learning")", l'intelligence artificielle - voire tout cela à la fois, ajoute la note.
Selon la presse, Apple s'est associé au loueur de voitures Hertz pour tester des véhicules autonomes.
Quant à racheter un constructeur automobile, Carolina Milanesi, de Creative Strategies, est sceptique: "ce n'est pas leur domaine de compétence" et l'investissement, même avec les énormes moyens financiers d'Apple (250 milliards de dollars en banque), serait un saut dans l'inconnu.
Pour elle, c'est "maîtriser la technologie de la conduite autonome" qui intéresse Apple, car cela permettrait de la "transposer à d'autres domaines", par exemple un "véritable assistant personnel autonome", version plus élaborée de son assistant vocal Siri ou de ceux d'Amazon (Alexa) et de Google (Google Assistant).
Cette technologie est "une première étape", abonde Morgan Stanley, qui rappelle que le groupe a l'habitude d'avoir la main à la fois sur le "software", la partie logicielle de ses produits, et le "hardware", l'appareil lui-même.
Pour Morgan Stanley, Apple pourrait aller "au-delà du logiciel pour, à terme, concevoir totalement une voiture et/ou lancer une plateforme" intégrable par des tiers.
Même point de vue chez Capital Market Industries: "Apple va mettre au point une plateforme logicielle de conduite autonome", écrit un analyste sur le site SeekingAlpha, puis se lancer dans l'élaboration d'une voiture, "un projet maison ou, plus probablement, en commun avec un constructeur".
Se rapprocher de Tesla, qui commercialise déjà des voitures électriques haut de gamme et partiellement autonomes, pourrait avoir un sens, estiment les analystes. Et l'ADN de Tesla, dirigée par le milliardaire Elon Musk, est plus proche de la Silicon Valley que de General Motors.
Si Apple se lançait dans l'élaboration d'une voiture, estime Carolina Milanesi, la question serait de savoir "s'ils veulent la vendre aux particuliers ou créer un service, type autopartage ou +louez une Apple Car pour la journée+".
On est "beaucoup trop loin" d'un marché grand public pour les voitures autonomes, pense-t-elle : l'idée d'un "service" aurait "plus de sens" pour Apple car cela lui permettrait d'avoir "une vitrine" dans l'intelligence artificielle.
Sans compter qu'il a pris du retard sur d'autres, notamment Waymo (Google/Alphabet), qui teste déjà des voitures autonomes auprès du public. De nombreuses sociétés technologiques travaillent sur l'autonomie, de même que beaucoup de constructeurs automobiles.
Les autorités californiennes ont déjà délivré des permis de tests sur leurs routes à 34 entreprises.
"Cela prendra du temps, de gros investissements, et la compétition sera féroce", prédit Morgan Stanley.