PAPEETE, 15 février 2016 – Christophe Plee, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises livre quelques attentes de la CGPME à moins d'une semaine de la visite officielle du président François Hollande dans la collectivité.
Que souhaite la CGPME à quelques jours de la venue de François Hollande en Polynésie française ?
Christophe Plee : Ce que l’on persiste à demander à l’Etat c’est de continuer à soutenir les investissements en Polynésie française au travers de la défiscalisation, qu’il s’agisse des gros projets d’équipement qui nécessitent un agrément de même que de petits, hors agrément, pour les PME et les TPE.
En deuxième lieu, dans le cadre de l’arrivée en Polynésie de la Banque publique d’investissement, soutenir la représentation de Bpi-France via la Sofidep.
Au-delà de tout cela, ce que l’on demande à l’Etat c’est de rester bien présent dans les comptes sociaux de la CPS. Non seulement par le biais de sa participation financière au régime de solidarité, mais aussi en affectant les cotisations des fonctionnaires d’Etat détachés en Polynésie française. (…)
Concernant la défiscalisation, un gros travail a été fait pour que le dispositif soit prolongé jusqu’en 2025.
Christophe Plee : Oui mais on remarque une certaine lenteur de Bercy sur quelques dossiers en demande d’agrément. A ce sujet je pense qu’il faut que l’on parle avec le Président de la Polynésie française et qu’il serait intéressant que l’on installe une cellule de suivi des dossiers. C’est très important.
Qu’aimeriez-vous que François Hollande annonce lors de son allocution officielle ?
Christophe Plee : Qu’il reconnaisse le fait nucléaire, cela me paraît indéniable. Je pense qu’il faut régler ce problème. A la CGPME, on pense qu’il faut le régler une bonne fois pour toutes. Qu’il reconnaisse clairement la responsabilité de l’Etat : que l’Etat s’engage à assumer toutes ses responsabilités sur le fait qu’il y a eu des essais nucléaires ; sur le fait qu’il y a eu des retombées et qu’il y a forcément des conséquences. Et ces conséquences ne sont d’ailleurs pas que sanitaires et environnementales, il y a également eu un impact sur l’économie de la Polynésie française. Il s’agit d’une reconnaissance de tout cela dans son ensemble. Il faut aujourd’hui que l’on puisse passer à autre chose. Et il est important que l’Etat soit au rendez-vous à ce sujet : il y a des citoyens que se sentent touchés dans leur dignité par ce qui a été fait ici. Il faut régler ce problème.
C’est la grande annonce que vous attendez ?
Christophe Plee : On ne reviendra pas en arrière, de toute façon. Je pense qu’il faut que le président de la République reconnaisse que la Polynésie française a aidé la nation. Elle a fait un geste que personne d’autre n’a fait en accueillant plus de 190 essais sur son sol… Aucun autre territoire n’a fait cela pour la France. Il me semble que la nation française doit en tenir compte et être reconnaissante envers le Polynésie pour ce qu’elle a fait, et admettre que les retombées vont encore durer des années. Une fois que ce sera admis on aura fait un pas important.
Les autres sujets deviennent-ils secondaires dans la mesure où ils peuvent apparaître comme des conséquences, au regard de celui-là ?
Christophe Plee : On sait que l’économie a été créée de toute pièce, ici, par la métropole. Inutile de tourner autour du pot. Le CESC a rendu une très belle étude à ce sujet. Ce que j’attends du président c’est qu’il annonce ouvertement la mise en chantier d’un grand projet, pour redorer le blason. Cela pourrait être sur la question des énergies renouvelables dans le Pacifique en plaçant la Polynésie française en exemple, avec l’aide de l’Etat : transformer des installations comme la direction des chantiers navals en centre de recherche sur les énergies renouvelables. On parle d’énergie thermique des mers depuis plus de 15 ans sans que rien n’aboutisse. Même si nous sommes dotés d’une grande autonomie, que la Patrie bienveillante insuffle un grand projet en partenariat avec le Pays. Nous attendons ce second souffle. (…).
Ce que l’on souhaite au fond, c’est que l’Etat soutienne la Polynésie dans cette crise sans précédent et dont elle n’est pas encore sortie. Malgré tout l’optimisme que l’on veut bien avoir, on est encore en crise. Et c’est une crise très profonde.
Dans ce contexte, la relance économique est indissociable d’un soutien ferme de l’Etat ?
Christophe Plee : Notre économie a été bouleversée par trois décennies d’expérimentations nucléaires, il est important que l’Etat reconnaisse cela et nous dise que maintenant il va nous aider par le biais d’un projet autre. Beaucoup d’aides, notamment européennes, interviennent en faveur des départements d’outre-mer en matière d’énergies renouvelables ; je pense que nous avons des conditions ici que ces collectivités n’ont pas, dans ce domaine. Nous pourrions prendre des mesures – c’est ce que nous proposons depuis plusieurs années à la CGPME, sur les énergies renouvelables.
Vos attentes sont fortes en somme.
Christophe Plee : Elles sont fortes mais n’oublions pas que nous sommes sous un statut d’autonomie et que l’Etat pourra toujours nous répondre qu’il ne tient qu’à nous de réaliser tout cela. Il faut juste garder en mémoire que nous avons une grande autonomie, mais au sein de la République. Et il est bon que tout le monde s’en souvienne.
Que souhaite la CGPME à quelques jours de la venue de François Hollande en Polynésie française ?
Christophe Plee : Ce que l’on persiste à demander à l’Etat c’est de continuer à soutenir les investissements en Polynésie française au travers de la défiscalisation, qu’il s’agisse des gros projets d’équipement qui nécessitent un agrément de même que de petits, hors agrément, pour les PME et les TPE.
En deuxième lieu, dans le cadre de l’arrivée en Polynésie de la Banque publique d’investissement, soutenir la représentation de Bpi-France via la Sofidep.
Au-delà de tout cela, ce que l’on demande à l’Etat c’est de rester bien présent dans les comptes sociaux de la CPS. Non seulement par le biais de sa participation financière au régime de solidarité, mais aussi en affectant les cotisations des fonctionnaires d’Etat détachés en Polynésie française. (…)
Concernant la défiscalisation, un gros travail a été fait pour que le dispositif soit prolongé jusqu’en 2025.
Christophe Plee : Oui mais on remarque une certaine lenteur de Bercy sur quelques dossiers en demande d’agrément. A ce sujet je pense qu’il faut que l’on parle avec le Président de la Polynésie française et qu’il serait intéressant que l’on installe une cellule de suivi des dossiers. C’est très important.
Qu’aimeriez-vous que François Hollande annonce lors de son allocution officielle ?
Christophe Plee : Qu’il reconnaisse le fait nucléaire, cela me paraît indéniable. Je pense qu’il faut régler ce problème. A la CGPME, on pense qu’il faut le régler une bonne fois pour toutes. Qu’il reconnaisse clairement la responsabilité de l’Etat : que l’Etat s’engage à assumer toutes ses responsabilités sur le fait qu’il y a eu des essais nucléaires ; sur le fait qu’il y a eu des retombées et qu’il y a forcément des conséquences. Et ces conséquences ne sont d’ailleurs pas que sanitaires et environnementales, il y a également eu un impact sur l’économie de la Polynésie française. Il s’agit d’une reconnaissance de tout cela dans son ensemble. Il faut aujourd’hui que l’on puisse passer à autre chose. Et il est important que l’Etat soit au rendez-vous à ce sujet : il y a des citoyens que se sentent touchés dans leur dignité par ce qui a été fait ici. Il faut régler ce problème.
C’est la grande annonce que vous attendez ?
Christophe Plee : On ne reviendra pas en arrière, de toute façon. Je pense qu’il faut que le président de la République reconnaisse que la Polynésie française a aidé la nation. Elle a fait un geste que personne d’autre n’a fait en accueillant plus de 190 essais sur son sol… Aucun autre territoire n’a fait cela pour la France. Il me semble que la nation française doit en tenir compte et être reconnaissante envers le Polynésie pour ce qu’elle a fait, et admettre que les retombées vont encore durer des années. Une fois que ce sera admis on aura fait un pas important.
Les autres sujets deviennent-ils secondaires dans la mesure où ils peuvent apparaître comme des conséquences, au regard de celui-là ?
Christophe Plee : On sait que l’économie a été créée de toute pièce, ici, par la métropole. Inutile de tourner autour du pot. Le CESC a rendu une très belle étude à ce sujet. Ce que j’attends du président c’est qu’il annonce ouvertement la mise en chantier d’un grand projet, pour redorer le blason. Cela pourrait être sur la question des énergies renouvelables dans le Pacifique en plaçant la Polynésie française en exemple, avec l’aide de l’Etat : transformer des installations comme la direction des chantiers navals en centre de recherche sur les énergies renouvelables. On parle d’énergie thermique des mers depuis plus de 15 ans sans que rien n’aboutisse. Même si nous sommes dotés d’une grande autonomie, que la Patrie bienveillante insuffle un grand projet en partenariat avec le Pays. Nous attendons ce second souffle. (…).
Ce que l’on souhaite au fond, c’est que l’Etat soutienne la Polynésie dans cette crise sans précédent et dont elle n’est pas encore sortie. Malgré tout l’optimisme que l’on veut bien avoir, on est encore en crise. Et c’est une crise très profonde.
Dans ce contexte, la relance économique est indissociable d’un soutien ferme de l’Etat ?
Christophe Plee : Notre économie a été bouleversée par trois décennies d’expérimentations nucléaires, il est important que l’Etat reconnaisse cela et nous dise que maintenant il va nous aider par le biais d’un projet autre. Beaucoup d’aides, notamment européennes, interviennent en faveur des départements d’outre-mer en matière d’énergies renouvelables ; je pense que nous avons des conditions ici que ces collectivités n’ont pas, dans ce domaine. Nous pourrions prendre des mesures – c’est ce que nous proposons depuis plusieurs années à la CGPME, sur les énergies renouvelables.
Vos attentes sont fortes en somme.
Christophe Plee : Elles sont fortes mais n’oublions pas que nous sommes sous un statut d’autonomie et que l’Etat pourra toujours nous répondre qu’il ne tient qu’à nous de réaliser tout cela. Il faut juste garder en mémoire que nous avons une grande autonomie, mais au sein de la République. Et il est bon que tout le monde s’en souvienne.