Rome, Italie | AFP | mercredi 18/03/2020 - La planète guette "le pic" de la pandémie en Italie, où l'on enregistre actuellement le plus de morts chaque jour et où le confinement a été décreté il y a une semaine: les experts espèrent le voir atteint bientôt mais restent très prudents dans leurs prévisions.
Il prévoit qu'en termes de nouveaux cas quotidiens, le pic de l'épidémie en Italie se situera autour du 23-25 mars, la hauteur de ce point haut et son évolution ultérieure dépendant toutefois du comportement des Italiens.
En décrétant le soir du 11 mars le confinement total du pays jusqu'au 25 mars, le chef du gouvernement Giuseppe Conte avait estimé à "deux semaines" le délai nécessaire pour que les mesures montrent un premier résultat.
"Avoir atteint le pic ne signifiera pas que nous serons sortis de l'urgence mais seulement que l'épidémie a commencé à ralentir et que, quelques jours plus tard, nous atteindrons le point de saturation des unités de soins intensifs, avec des déséquilibres régionaux importants", avertit Flavio Tonelli, professeur de simulation de systèmes complexes à l'université de Gênes, qui a participé à l'élaboration de l’algorithme.
Relevant qu'une augmentation des cas est en cours dans les régions du sud, où de nombreux Italiens du Nord sont partis après l'annonce des mesures de confinement, le CNR estime dans un communiqué diffusé mardi que la stabilisation du nombre des personnes infectées "aura lieu dans un intervalle compris entre le 25 mars et le 15 avril".
"Ces estimations sont soumises à une grande incertitude en raison de divers facteurs en jeu et doivent être recalibrées en permanence en fonction des données disponibles et des changements de comportement des individus à la suite des décrets gouvernementaux", analyse le CNR.
Pour le physicien Giorgio Sestili, "il y a une très grande incertitude. Certaines analyses parlent d'un pic entre le 25 mars et le 15 avril mais il y a encore beaucoup de variables à prendre en compte".
"Il est très important de continuer le confinement total et d'éviter l'apparition de foyers dans le centre et le sud", explique-t-il mercredi dans le quotidien Avvenire.
"Nous devons voir de quelle partie de l'Italie nous parlons, car en Lombardie nous sommes dans une situation d'incidence maximale dans les zones de Brescia et de Bergame, alors que le pire est passé dans la région de Lodi (premier foyer de l'épidémie en Italie)", a-t-il expliqué mardi sur Radio Capitale.
"Il est impossible de faire des prévisions parce que l'épidémie progresse en taches de léopard", a-t-il ajouté, soulignant que "la fuite de dizaines de milliers de personnes vers le Sud pourrait entraîner une augmentation du nombre de cas cette semaine".
Tout aussi prudent, l'épidémiologiste à l'Université de Pise (Toscane), Pierluigi Lopalco, estime que "ceux qui disent que nous aurons une déviation de la courbe des cas après le 25 mars, le 6 avril ou le 15 mai disposent d'une boule de cristal".
"Les modèles de prévision sur le Covid-19 sont comme les prévisions météorologiques. Ils fonctionnent à 24 heures, ils sont bons à 48 heures, ils ne sont plus fiables à partir de 72 heures", a-t-il déclaré sur Twitter.
Le pic entre le 23 et 25 mars ?
À l'université de Gênes (Nord), une équipe d'infectiologues et d'experts informatique a mis au point un modèle qui, assurent-ils, a montré jusqu'ici sa fiabilité sur l'évolution du Covid-19, "avec une marge d'erreur acceptable".Il prévoit qu'en termes de nouveaux cas quotidiens, le pic de l'épidémie en Italie se situera autour du 23-25 mars, la hauteur de ce point haut et son évolution ultérieure dépendant toutefois du comportement des Italiens.
En décrétant le soir du 11 mars le confinement total du pays jusqu'au 25 mars, le chef du gouvernement Giuseppe Conte avait estimé à "deux semaines" le délai nécessaire pour que les mesures montrent un premier résultat.
"Avoir atteint le pic ne signifiera pas que nous serons sortis de l'urgence mais seulement que l'épidémie a commencé à ralentir et que, quelques jours plus tard, nous atteindrons le point de saturation des unités de soins intensifs, avec des déséquilibres régionaux importants", avertit Flavio Tonelli, professeur de simulation de systèmes complexes à l'université de Gênes, qui a participé à l'élaboration de l’algorithme.
Entre le 25 mars et le 15 avril ?
Le Conseil national de la recherche (CNR) prévoit une "réduction significative" du taux de croissance des cas positifs dans six ou sept jours en Lombardie, région la plus touchée en Italie avec plus de 1.600 morts et confinée depuis le 8 mars, deux jours avant le reste du territoire.Relevant qu'une augmentation des cas est en cours dans les régions du sud, où de nombreux Italiens du Nord sont partis après l'annonce des mesures de confinement, le CNR estime dans un communiqué diffusé mardi que la stabilisation du nombre des personnes infectées "aura lieu dans un intervalle compris entre le 25 mars et le 15 avril".
"Ces estimations sont soumises à une grande incertitude en raison de divers facteurs en jeu et doivent être recalibrées en permanence en fonction des données disponibles et des changements de comportement des individus à la suite des décrets gouvernementaux", analyse le CNR.
Pour le physicien Giorgio Sestili, "il y a une très grande incertitude. Certaines analyses parlent d'un pic entre le 25 mars et le 15 avril mais il y a encore beaucoup de variables à prendre en compte".
"Il est très important de continuer le confinement total et d'éviter l'apparition de foyers dans le centre et le sud", explique-t-il mercredi dans le quotidien Avvenire.
Boule de cristal
Pour le directeur du Département des maladies infectieuses à l'Institut supérieur de la Santé, Giovanni Rezza, "parler du pic de l'épidémie au plan national n'a pas de sens"."Nous devons voir de quelle partie de l'Italie nous parlons, car en Lombardie nous sommes dans une situation d'incidence maximale dans les zones de Brescia et de Bergame, alors que le pire est passé dans la région de Lodi (premier foyer de l'épidémie en Italie)", a-t-il expliqué mardi sur Radio Capitale.
"Il est impossible de faire des prévisions parce que l'épidémie progresse en taches de léopard", a-t-il ajouté, soulignant que "la fuite de dizaines de milliers de personnes vers le Sud pourrait entraîner une augmentation du nombre de cas cette semaine".
Tout aussi prudent, l'épidémiologiste à l'Université de Pise (Toscane), Pierluigi Lopalco, estime que "ceux qui disent que nous aurons une déviation de la courbe des cas après le 25 mars, le 6 avril ou le 15 mai disposent d'une boule de cristal".
"Les modèles de prévision sur le Covid-19 sont comme les prévisions météorologiques. Ils fonctionnent à 24 heures, ils sont bons à 48 heures, ils ne sont plus fiables à partir de 72 heures", a-t-il déclaré sur Twitter.