PAPEETE, le 3 octobre 2014. Ebola : le monde entier n'a de crainte, depuis quelques mois, que pour ce virus. Les épidémies déclarées font craindre des débordements sur les autres continents : pour certains spécialistes, ce ne serait plus qu'une question de temps. En fin de semaine dernière, le virus Ebola avait été identifié sur plus de 6 300 patients répartis dans six pays africains : Sierra Leone, Guinée, Liberia, Sénégal et désormais également la République démocratique du Congo. Avec un total de 3 000 morts.
Face à ce virus très contagieux par contact appuyé avec un malade, partout, on se prépare à l'accueil d'un cas suspect et la Polynésie française est concernée. Le protocole établi pour la survenance de cas suspect d'Ebola sur le territoire est désormais validé dans ses grandes lignes, des commandes ont été lancées pour renforcer les stocks locaux de matériel de protection des personnels soignants qui devront accueillir ces patients suspects.
Un secteur du CHPF a été identifié et sera dédié, avec des sas de protection, du reste de l'hôpital. L'espace pourrait accueillir jusqu'à une dizaine de personnes. "Nous avons des équipes médicales formées pour traiter les patients qui arrivent avec toute sorte de maladies contagieuses hyper résistantes. Nous sommes capables de placer des chambres en pression négative pour ne pas mélanger les circuits d'air de ces chambres isolées avec le reste de l'établissement" détaille Jean-Marie Savio, secrétaire général du CHPF. L'accueil d'un cas suspect d'Ebola est donc réglé, au moins pour un patient qui serait déclaré à Tahiti. La situation d'un cas suspect d'Ebola d'un touriste dans les îles éloignées paraît en revanche plus problématique. Faudra-t-il (et comment ?) l'isoler sur place ? L'évacuer vers le CHPF ? Ce sera aux autorités sanitaires de l'Etat et du Pays de savoir réagir à ces cas particuliers, si toutefois ils surviennent.
Autre difficulté de la Polynésie française : son isolement dans l'immense Pacifique. Dans un premier temps, cet éloignement assure le territoire d'un risque faible voire très faible d'une infection à Ebola. Mais cela complique aussi tout le processus d'accueil et de traitement d'un cas suspect. En France métropolitaine, le circuit est clairement établi : un cas suspect d'Ebola sera transporté par le Samu jusqu'à une unité hospitalière spécialisée disposant à proximité d'un laboratoire médical hautement performant (P4) afin de mener les analyses biologiques nécessaires.
Or, en Polynésie française ce type de laboratoire très spécialisé n'existe pas (il n'y en a qu'une trentaine dans le monde). Aussi, les prélèvements sanguins du patient suspect devront être acheminés très probablement en métropole, vers le laboratoire Mérieux de Lyon, avec lequel des conventions existent déjà. Avec le temps d'acheminement, il faudra donc attendre entre 48 et 72 heures et isoler le patient pendant cette même période avant d'être certain que la menace Ebola est écartée ou, au contraire, qu'elle existe.
Ce serait en tout cas une période critique au cours de laquelle les autorités sanitaires devront faire montre d'une grande capacité de communication. Grâce aux mesures d'isolement prises, "l'accueil d'un cas suspect d'Ebola ne met pas en danger les personnes qui sont à l'hôpital" précise le docteur Henri-Pierre Mallet, responsable du Bureau de veille sanitaire. La contamination effectivement n'est pas aérienne mais se fait par contact avec les sécrétions d'une personne atteinte. La direction de la santé du Pays prépare actuellement une communication spécifique sur les risques sanitaires des virus qui nous menacent. Car si Ebola est actuellement le plus médiatisé et le plus inquiétant en apparence, ce n'est pas celui dont le risque est le plus immédiat.
Face à ce virus très contagieux par contact appuyé avec un malade, partout, on se prépare à l'accueil d'un cas suspect et la Polynésie française est concernée. Le protocole établi pour la survenance de cas suspect d'Ebola sur le territoire est désormais validé dans ses grandes lignes, des commandes ont été lancées pour renforcer les stocks locaux de matériel de protection des personnels soignants qui devront accueillir ces patients suspects.
Un secteur du CHPF a été identifié et sera dédié, avec des sas de protection, du reste de l'hôpital. L'espace pourrait accueillir jusqu'à une dizaine de personnes. "Nous avons des équipes médicales formées pour traiter les patients qui arrivent avec toute sorte de maladies contagieuses hyper résistantes. Nous sommes capables de placer des chambres en pression négative pour ne pas mélanger les circuits d'air de ces chambres isolées avec le reste de l'établissement" détaille Jean-Marie Savio, secrétaire général du CHPF. L'accueil d'un cas suspect d'Ebola est donc réglé, au moins pour un patient qui serait déclaré à Tahiti. La situation d'un cas suspect d'Ebola d'un touriste dans les îles éloignées paraît en revanche plus problématique. Faudra-t-il (et comment ?) l'isoler sur place ? L'évacuer vers le CHPF ? Ce sera aux autorités sanitaires de l'Etat et du Pays de savoir réagir à ces cas particuliers, si toutefois ils surviennent.
Autre difficulté de la Polynésie française : son isolement dans l'immense Pacifique. Dans un premier temps, cet éloignement assure le territoire d'un risque faible voire très faible d'une infection à Ebola. Mais cela complique aussi tout le processus d'accueil et de traitement d'un cas suspect. En France métropolitaine, le circuit est clairement établi : un cas suspect d'Ebola sera transporté par le Samu jusqu'à une unité hospitalière spécialisée disposant à proximité d'un laboratoire médical hautement performant (P4) afin de mener les analyses biologiques nécessaires.
Or, en Polynésie française ce type de laboratoire très spécialisé n'existe pas (il n'y en a qu'une trentaine dans le monde). Aussi, les prélèvements sanguins du patient suspect devront être acheminés très probablement en métropole, vers le laboratoire Mérieux de Lyon, avec lequel des conventions existent déjà. Avec le temps d'acheminement, il faudra donc attendre entre 48 et 72 heures et isoler le patient pendant cette même période avant d'être certain que la menace Ebola est écartée ou, au contraire, qu'elle existe.
Ce serait en tout cas une période critique au cours de laquelle les autorités sanitaires devront faire montre d'une grande capacité de communication. Grâce aux mesures d'isolement prises, "l'accueil d'un cas suspect d'Ebola ne met pas en danger les personnes qui sont à l'hôpital" précise le docteur Henri-Pierre Mallet, responsable du Bureau de veille sanitaire. La contamination effectivement n'est pas aérienne mais se fait par contact avec les sécrétions d'une personne atteinte. La direction de la santé du Pays prépare actuellement une communication spécifique sur les risques sanitaires des virus qui nous menacent. Car si Ebola est actuellement le plus médiatisé et le plus inquiétant en apparence, ce n'est pas celui dont le risque est le plus immédiat.
Un cas suspect d'Ebola : comment le définir ?
Pour les autorités sanitaires de Polynésie française la définition d'un cas suspect d'Ebola est relativement simple. Comme les symptômes cliniques peuvent se confondre avec bon nombre de maladies virales (et notamment la dengue) qui circulent sur le territoire, les médecins polynésiens ont été alertés sur les signes cliniques à évaluer. Premier élément : une fièvre soudaine supérieure à 38,5°C. De plus, si cette personne a voyagé ou séjourné dans l'un des pays à risque (où des épidémies d'Ebola sont en cours) dans les 21 jours précédents, elle devient un cas suspect d'Ebola. Ce lien du malade avec l'un des pays en phase épidémique est primordiale pour ne pas déclencher d'alerte prématurée comme cela a été le cas ce mercredi à Hawaii.
Pour les autorités sanitaires de Polynésie française la définition d'un cas suspect d'Ebola est relativement simple. Comme les symptômes cliniques peuvent se confondre avec bon nombre de maladies virales (et notamment la dengue) qui circulent sur le territoire, les médecins polynésiens ont été alertés sur les signes cliniques à évaluer. Premier élément : une fièvre soudaine supérieure à 38,5°C. De plus, si cette personne a voyagé ou séjourné dans l'un des pays à risque (où des épidémies d'Ebola sont en cours) dans les 21 jours précédents, elle devient un cas suspect d'Ebola. Ce lien du malade avec l'un des pays en phase épidémique est primordiale pour ne pas déclencher d'alerte prématurée comme cela a été le cas ce mercredi à Hawaii.
Ebola, chikungunya, MERS-CoV et les autres
Pour l'heure, Ebola n'est pas le virus le plus inquiétant pour le territoire polynésien. Depuis quelques années déjà, la menace d'une épidémie de chikungunya préoccupe davantage les autorités sanitaires. En 2011, la Nouvelle-Calédonie était atteinte par sa première épidémie du virus transporté par le moustique Aedes. Une seconde vague d'épidémie a sévi chez nos voisins du Pacifique en 2013 avec lesquels nous sommes reliés par une liaison aérienne directe. Le chikungunya est actuellement en phase épidémique aux Samoa, Samoa américaines et Tokelau et faire rage, plus loin, dans toute la zone caribéenne et sud-américaine.
Une autre épidémie, celle du coronavirus respiratoire MERS-CoV se répand depuis avril 2012 dans toute la péninsule arabique et fait l'objet de communication médicale spécifique vers le reste du monde. Le Pays va accentuer, à l'arrivée à l'aéroport de Tahiti Faa'a ses messages de prévention pour tous les voyageurs en provenance de ces pays-là en leur recommandant d'appeler le 15 en cas d'apparition de fièvre.
Pour l'heure, Ebola n'est pas le virus le plus inquiétant pour le territoire polynésien. Depuis quelques années déjà, la menace d'une épidémie de chikungunya préoccupe davantage les autorités sanitaires. En 2011, la Nouvelle-Calédonie était atteinte par sa première épidémie du virus transporté par le moustique Aedes. Une seconde vague d'épidémie a sévi chez nos voisins du Pacifique en 2013 avec lesquels nous sommes reliés par une liaison aérienne directe. Le chikungunya est actuellement en phase épidémique aux Samoa, Samoa américaines et Tokelau et faire rage, plus loin, dans toute la zone caribéenne et sud-américaine.
Une autre épidémie, celle du coronavirus respiratoire MERS-CoV se répand depuis avril 2012 dans toute la péninsule arabique et fait l'objet de communication médicale spécifique vers le reste du monde. Le Pays va accentuer, à l'arrivée à l'aéroport de Tahiti Faa'a ses messages de prévention pour tous les voyageurs en provenance de ces pays-là en leur recommandant d'appeler le 15 en cas d'apparition de fièvre.