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Viols, tentative de meurtre: Le calvaire d'une femme aux assises


PAPEETE, le 27 février 2019- Le procès de l'auteur d'une effroyable agression s'est ouvert hier devant la cour d'assises de Papeete à huis clos partiel. En janvier 2017 à Moorea, l'accusé s'était introduit chez une femme vivant seule et l'avait violemment frappée. La victime avait ensuite été violée puis laissée pour morte au sein du domicile auquel l'accusé avait mis le feu. Pour ces faits particulièrement atroces, l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La femme qui se tient seule sur un banc de la cour d'assises est une miraculée. Le 14 janvier 2017, elle a survécu à une agression d'une incroyable violence et suite à laquelle l'accusé l'a laissée agonisante.Le jour des faits, la victime, qui vit seule à Moorea depuis le décès de son mari, regagne son domicile après un déjeuner. Alors qu'elle vient de garer sa voiture, elle aperçoit un homme qui se trouve sur sa terrasse et l'apostrophe. L'individu se met à la frapper avec une grande brutalité et lui porte une trentaine de coups de poing. Il essaie ensuite de l'étrangler, pour la "faire taire" , et la traîne dans la maison où il la viole à plusieurs reprises.
Gravement blessée, la victime ne voit plus, mais elle déclarera aux enquêteurs qu'elle a ensuite entendu l'homme se saisir d'un allume gaz et a compris qu'il allait mettre le feu à la maison. Alors que le bâtiment brûle, l'accusé s'enfuit en laissant la femme qui, dans un dernier sursaut, tente d'éteindre les flammes. Elle arrive ensuite à rejoindre la route sur laquelle une passante la retrouvera allongée avec le visage tuméfié.
L'auteur des faits est interpellé quelques minutes plus tard, alors qu'il est en train de boire une bière sous un abribus avec deux de ses connaissances. L'enquête, menée par la Brigade de recherches (BR) de Faa'a laisse apparaître que l'homme avait repéré sa victime dans un magasin et l'avait trouvée "belle". Il avait identifié son domicile en reconnaissant sa voiture.

Quelques semaines avant les faits, il s'était même introduit chez la femme en son absence et lui avait volé plusieurs objets.

Placé en garde à vue, l'accusé tentera de se suicider en se plantant un clou de huit centimètres dans le cœur.

"DEUX OBSESSIONS"

Le procès de l'auteur de cette terrifiante agression s'est ouvert en présence de la victime, une femme digne et résiliente. Lors de l'évocation du parcours et de la personnalité du mis en cause, la cour s'est attardée sur le sort de la concubine de l'accusé. Un an avant les faits, cette femme avait été retrouvée pendue sur la terrasse. Son mari avait coupé la corde et avait lavé son corps avant de prévenir les secours. L'autopsie avait conclu à une mort par asphyxie, compatible avec la thèse du suicide. Le couple avait quatre enfants. Tel que l'indique la directrice d'enquête à la barre en ce premier jour de procès, l'accusé semblait avoir deux "obsessions": la victime, dont il "avait envie" et le souci d'"effacer les traces".

"Le fait de vouloir effacer toute trace ne correspond pas à des profils de petits cambrioleurs, mais à celui d'une personne ayant l'habitude d'être confrontée à la justice" ajoute l'enquêtrice lors de son audition. Vient ensuite l'audition de l'accusé. Longuement interrogé, l'homme apporte des explications qui varient. Lors de la reprise de l'audience en début d'après-midi, il invoque une amnésie totale. Puis il affirme qu'il s'est mis à frapper la victime car elle a jeté une chaise en sa direction.

L'individu finit par admettre qu'il l'a frappée, étranglée puis violée tout en affirmant que le motif initial de son intrusion était de commettre un cambriolage. Le procès devrait encore durer deux jours.

Rédigé par () le Mercredi 27 Février 2019 à 18:36 | Lu 2625 fois