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Viols en série entre 1998 et 2008: un homme mis en examen et incarcéré


Crédit Eric BARADAT / AFP
Crédit Eric BARADAT / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 15/12/2022 - Un homme, soupçonné d'avoir violé cinq adolescentes entre 1998 et 2008 en Charente-Maritime et en région parisienne, a été confondu notamment grâce aux analyses génétiques du FBI, le service d'investigations américain. Surnommé "le prédateur des bois", il a été mis en examen et incarcéré jeudi.

Le premier viol remonte au 4 décembre 1998. Ce jour-là, un homme enlève une jeune fille de 16 ans à La Rochelle (Charente-Maritime). Il l'emmène dans un lieu isolé de la commune de Ballon, située à une vingtaine de kilomètres, la séquestre et la viole sous la menace d'une arme.

Il recommencera selon le même mode opératoire en région parisienne, le 1er avril 1999, puis le 16 avril 2000, le 3 juillet 2000 et le 8 juin 2008. 

Ses victimes étaient âgées de 15 ans à 19 ans. 

Après les avoir violées, l'homme, qui agissait à visage découvert, relâchait les jeunes filles. 

Deux d'entre elles ont également été volées. 

Plusieurs informations judiciaires avaient été ouvertes sur les cinq viols à Paris, Versailles et Evry. Le 8 juin 2016, ces enquêtes avaient été regroupées au cabinet d'un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris.

"La jonction des procédures était justifiée notamment par des similitudes dans le mode opératoire (enlèvement dans une zone urbanisée, transport dans une zone boisée isolée sous la menace d'une arme) et la découverte d'un ADN commun, extrait des spermatozoïdes détectés sur les cinq victimes", a indiqué dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

Le magistrat instructeur parisien "sollicitait le 25 août 2021 les autorités américaines par le biais d'une commission rogatoire internationale aux fins d'analyse génétique", détaille la procureure. 

"Le 24 octobre 2022, le FBI (Federal Bureau of Investigations) rendait son rapport dans lequel il parvenait à identifier des personnes pouvant être des ascendants de l'auteur des faits", précise Mme Beccuau. 

Correspondance entre les ADN

Il apparaît donc que le suspect avait un ascendant qui était connu des fichiers de la justice américaine. Aucun détail n'a été donné sur les raisons ayant poussé le magistrat instructeur à délivrer une commission rogatoire aux Etats-Unis ni sur l'identité de cet ascendant.

C'est ce rapport du FBI, "ainsi que les investigations menées à partir des éléments recueillis à l'époque des faits tenant notamment à la description de l'auteur et des véhicules utilisés pour transporter les victimes" qui ont abouti "à l'identification et à l'interpellation d'un homme de 62 ans à Courtry (Seine-et-Marne)", poursuit-elle.

Arrêté mardi et placé en garde à vue, l'homme, retraité, a reconnu en partie les faits lors de ses auditions, selon une source proche. 

Une comparaison de son ADN avec le profil génétique du suspect retrouvé sur les victimes a conclu à une correspondance.

Le suspect a été mis en examen jeudi pour "enlèvement et séquestration, viol commis sous la menace d'une arme, vol avec arme, agression sexuelle commise sous la menace d'une arme à l'égard de cinq victimes", indique la procureur dans le communiqué.

Il a été ensuite placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, selon une source judiciaire. 

L'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), chargé des investigations, avait lancé en avril 2019 un appel à témoin pour retrouver ce suspect, surnommé "le prédateur des bois".

Dans cet appel à témoin, accompagné d'un portrait-robot réalisé par un logiciel le rendant plus réaliste, l'homme était décrit comme âgé de 60 ans environ, de type européen, mesurant "entre 1m80 et 1m90", avec des "yeux bleus très clairs", un "regard acier", un "visage émacié" avec des "rides frontales" et des "cheveux grisonnants".

Dans une autre affaire, la technique de l'ADN parentèle en France a permis d'identifier un suspect dans le viol et la mort, en 2002 dans la Somme, d'une banquière de 24 ans, Elodie Kulik, dix ans après des investigations sans résultats. 

le Vendredi 16 Décembre 2022 à 05:03 | Lu 422 fois