Charlottesville, Etats-Unis | AFP | samedi 12/08/2017 - De violentes échauffourées ont éclaté samedi entre militants antiracistes et groupuscules de l'extrême droite américaines réunis à Charlottesville, en Virginie, forçant le gouverneur de l'Etat à déclarer l'état d'urgence et la police à décider l'interdiction du rassemblement.
Dans un air chargé en gaz lacrymogène, les heurts opposant manifestants de la droite radicale et contre-manifestants se sont multipliés avant même le début prévu du rassemblement, avec des rixes, des jets de projectiles, des échanges de coups de bâton, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Dans ce climat de haute tension, les craintes de débordements plus graves étaient avivées par la présence d'armes portées ouvertement par les manifestants, ainsi que le permet la loi dans l'Etat de Virginie.
Des membres de milices d'extrême droite s'étaient positionnés en tenue paramilitaire, fusil semi-automatique en bandoulière, non loin des forces de l'ordre très sollicitées.
Face à ces incidents, la police en tenue anti-émeute a donc décidé peu avant midi (16H00 GMT) d'interdire la manifestation prévue et a procédé à l'évacuation du parc public où elle se tenait. Les forces de l'ordre ont procédé à un nombre inconnu d'interpellations.
Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents, dont le Ku Klux Klan et des néo-nazis, entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de Charlottesville de déboulonner dans ce jardin municipal la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavagisme.
- Etat d'urgence -
Le gouverneur démocrate de la Virginie, Terry McAuliffe, a de son côté déclaré à la mi-journée un état d'urgence, une mesure permettant de mobiliser davantage de moyens policiers.
Certains militants rassemblés, professant la suprématie de la race blanche, étant venus munis de drapeaux confédérés, un symbole considéré comme raciste par une bonne partie des Américains.
M. McAuliffe avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement, pour lequel un détachement de la Garde nationale de l'Etat avait été mis en alerte.
"De nombreuses personnes attendues (samedi) à Charlottesville veulent exprimer des idées considérées par beaucoup de gens, y compris moi-même, comme abjectes. Tant qu'ils le font pacifiquement, c'est leur droit", avait souligné Terry McAuliffe.
Le gouverneur démocrate avait ajouté avoir donné comme instruction aux forces de l'ordre "d'agir rapidement et de façon décisive" au cas où des débordements surviendraient.
Les autorités redoutaient que des milliers de militants nationalistes et de militants antifascistes se retrouvent face-à-face à ce rassemblement, baptisé "Unite the Right Rally".
- 'Vitrine de haine' -
"Cet événement pourrait offrir une vitrine historique de haine, en rassemblant en un seul lieu un nombre d'extrémistes inédit depuis au moins une décennie", avait averti Oren Segal, directeur du Centre sur l'extrémisme de l'Anti-Defamation League (ADL), une association de lutte contre l'antisémitisme.
Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s'étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassés en nombre par les manifestants antiracistes. Mais les images de ces extrémistes en robe traditionnelle avaient été diffusées dans le monde entier.
Cette fois-ci, la droite nationaliste espérait attirer nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de la mouvance Alt-Right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne.
Les experts doutent toutefois d'un véritable rapprochement entre ces différents groupes très disparates.
Les participants, censés venir de tous les Etats-Unis, ont rencontré des difficultés à se loger: la plateforme de location d'appartements Airbnb a annulé un nombre inconnu de comptes liés à l'extrême droite, en mettant en avant ses principes d'accueil indépendamment des origines ethniques.
Jason Kessler, l'organisateur du rassemblement, avait estimé sur Twitter que cette mesure équivalait à une "attaque contre la liberté d'expression et les droits civiques".
De son côté, Paul Ryan, le leader républicain au Congrès, a dénoncé ce rassemblement de l'extrême droite comme un "spectacle répugnant" fondé sur un "sectarisme vil".
bur-seb/hr
© Agence France-Presse
Dans un air chargé en gaz lacrymogène, les heurts opposant manifestants de la droite radicale et contre-manifestants se sont multipliés avant même le début prévu du rassemblement, avec des rixes, des jets de projectiles, des échanges de coups de bâton, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Dans ce climat de haute tension, les craintes de débordements plus graves étaient avivées par la présence d'armes portées ouvertement par les manifestants, ainsi que le permet la loi dans l'Etat de Virginie.
Des membres de milices d'extrême droite s'étaient positionnés en tenue paramilitaire, fusil semi-automatique en bandoulière, non loin des forces de l'ordre très sollicitées.
Face à ces incidents, la police en tenue anti-émeute a donc décidé peu avant midi (16H00 GMT) d'interdire la manifestation prévue et a procédé à l'évacuation du parc public où elle se tenait. Les forces de l'ordre ont procédé à un nombre inconnu d'interpellations.
Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents, dont le Ku Klux Klan et des néo-nazis, entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de Charlottesville de déboulonner dans ce jardin municipal la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavagisme.
- Etat d'urgence -
Le gouverneur démocrate de la Virginie, Terry McAuliffe, a de son côté déclaré à la mi-journée un état d'urgence, une mesure permettant de mobiliser davantage de moyens policiers.
Certains militants rassemblés, professant la suprématie de la race blanche, étant venus munis de drapeaux confédérés, un symbole considéré comme raciste par une bonne partie des Américains.
M. McAuliffe avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement, pour lequel un détachement de la Garde nationale de l'Etat avait été mis en alerte.
"De nombreuses personnes attendues (samedi) à Charlottesville veulent exprimer des idées considérées par beaucoup de gens, y compris moi-même, comme abjectes. Tant qu'ils le font pacifiquement, c'est leur droit", avait souligné Terry McAuliffe.
Le gouverneur démocrate avait ajouté avoir donné comme instruction aux forces de l'ordre "d'agir rapidement et de façon décisive" au cas où des débordements surviendraient.
Les autorités redoutaient que des milliers de militants nationalistes et de militants antifascistes se retrouvent face-à-face à ce rassemblement, baptisé "Unite the Right Rally".
- 'Vitrine de haine' -
"Cet événement pourrait offrir une vitrine historique de haine, en rassemblant en un seul lieu un nombre d'extrémistes inédit depuis au moins une décennie", avait averti Oren Segal, directeur du Centre sur l'extrémisme de l'Anti-Defamation League (ADL), une association de lutte contre l'antisémitisme.
Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s'étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassés en nombre par les manifestants antiracistes. Mais les images de ces extrémistes en robe traditionnelle avaient été diffusées dans le monde entier.
Cette fois-ci, la droite nationaliste espérait attirer nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de la mouvance Alt-Right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne.
Les experts doutent toutefois d'un véritable rapprochement entre ces différents groupes très disparates.
Les participants, censés venir de tous les Etats-Unis, ont rencontré des difficultés à se loger: la plateforme de location d'appartements Airbnb a annulé un nombre inconnu de comptes liés à l'extrême droite, en mettant en avant ses principes d'accueil indépendamment des origines ethniques.
Jason Kessler, l'organisateur du rassemblement, avait estimé sur Twitter que cette mesure équivalait à une "attaque contre la liberté d'expression et les droits civiques".
De son côté, Paul Ryan, le leader républicain au Congrès, a dénoncé ce rassemblement de l'extrême droite comme un "spectacle répugnant" fondé sur un "sectarisme vil".
bur-seb/hr
© Agence France-Presse