Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | vendredi 15/11/2018 - Les coups de son mari, Lucy Sausiniaka dit les avoir subis avant même leur mariage et ils n'ont même pas cessé quand elle était enceinte de leur fille. Seule la fuite a sauvé cette Papouasienne de 23 ans.
Désormais, elle vit avec son bébé dans un refuge proche d'Ela Beach, à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La peinture de sa chambre s'écaille et les rideaux sont de vieux draps élimés. Mais l'endroit est paisible. Et l'essentiel est qu'elle s'y sente en sécurité.
"Il me battait même en public", raconte-t-elle, en se replongeant à contrecoeur dans les souvenirs douloureux. "Souvent, il avait bu."
Deux tiers des femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée seraient confrontées aux violences conjugale, selon des estimations. Les agressions sexuelles sont également un problème grave.
Mais au-delà des effroyables statistiques et des récits terribles de la souffrances ordinaire, il se peut que les choses commencent timidement à évoluer.
Monica Richards, l'énergique directrice du refuge Haus Ruth qui accueille Lucy Sausiniaka, affirme que les réformes de 2013, qui avaient entraîné un durcissement des peines contre les auteurs de violences conjugales, ont eu un impact réel.
"Il y a cinq ou six ans", la police ne prenait pas toujours au sérieux les témoignages sur les violences sexuelles et conjugales, dit-elle. "Tout cela a beaucoup changé, et la police nous aide."
Pour elle, la cause première de ces violences est l'alcool, dont l'introduction fut relativement tardive dans cette partie de la Mélanésie. Le fait que les gens partent vivre dans les villes joue aussi, juge-t-elle.
"J'ai grandi dans un village. On ne voyait jamais d'hommes battre leur femme", assure-t-elle.
"Je n'ai jamais vu mon père battre ma mère, ni personne le faire. Mais quand je suis arrivée à la ville, j'ai été confrontée à ce genre de violences."
A l'instar de Lucy Sausiniaka, les femmes osent de plus en plus saisir la justice. Et les époux peuvent se faire aider.
Elizabeth Fosape, une mère de sept enfants qui, à 47 ans, est également grand-mère, estime, sur la base de sa propre expérience, que les violences ne sont pas une fatalité.
"Mon mari n'était pas content quand j'allais voir la police ou que j'allais au refuge", raconte-t-elle. Mais entamer des poursuites l'a obligé, lui, à se faire aider. Et ça "a marché".
"Ça l'a changé", explique-t-elle.
A Port Moresby, les refuges ne sont pas la seule initiative face au fléau des violences conjugales. Une idée révolutionnaire a ainsi vu le jour pour protéger les femmes au quotidien: des bus interdits aux hommes.
Ces autocars offrent un asile pour celles qui redoutent les agressions, le harcèlement, les violences.
La plupart sont conduits par des hommes, mais on dénombre aussi quatre conductrices dans la capitale, parmi lesquelles Gorame Momo.
"La ville n'est pas sûre du tout pour les femmes", relève-t-elle. "Nous leur offrons un mode de transport sûr."
"Je me sens stimulée, j'ai l'impression de faire quelque chose de très, très important", sourit-elle. "Il faudrait que davantage de femmes prennent des postes considérés comme masculins".
Désormais, elle vit avec son bébé dans un refuge proche d'Ela Beach, à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La peinture de sa chambre s'écaille et les rideaux sont de vieux draps élimés. Mais l'endroit est paisible. Et l'essentiel est qu'elle s'y sente en sécurité.
"Il me battait même en public", raconte-t-elle, en se replongeant à contrecoeur dans les souvenirs douloureux. "Souvent, il avait bu."
Deux tiers des femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée seraient confrontées aux violences conjugale, selon des estimations. Les agressions sexuelles sont également un problème grave.
Mais au-delà des effroyables statistiques et des récits terribles de la souffrances ordinaire, il se peut que les choses commencent timidement à évoluer.
Monica Richards, l'énergique directrice du refuge Haus Ruth qui accueille Lucy Sausiniaka, affirme que les réformes de 2013, qui avaient entraîné un durcissement des peines contre les auteurs de violences conjugales, ont eu un impact réel.
"Il y a cinq ou six ans", la police ne prenait pas toujours au sérieux les témoignages sur les violences sexuelles et conjugales, dit-elle. "Tout cela a beaucoup changé, et la police nous aide."
- Bus interdits aux hommes -
Pour elle, la cause première de ces violences est l'alcool, dont l'introduction fut relativement tardive dans cette partie de la Mélanésie. Le fait que les gens partent vivre dans les villes joue aussi, juge-t-elle.
"J'ai grandi dans un village. On ne voyait jamais d'hommes battre leur femme", assure-t-elle.
"Je n'ai jamais vu mon père battre ma mère, ni personne le faire. Mais quand je suis arrivée à la ville, j'ai été confrontée à ce genre de violences."
A l'instar de Lucy Sausiniaka, les femmes osent de plus en plus saisir la justice. Et les époux peuvent se faire aider.
Elizabeth Fosape, une mère de sept enfants qui, à 47 ans, est également grand-mère, estime, sur la base de sa propre expérience, que les violences ne sont pas une fatalité.
"Mon mari n'était pas content quand j'allais voir la police ou que j'allais au refuge", raconte-t-elle. Mais entamer des poursuites l'a obligé, lui, à se faire aider. Et ça "a marché".
"Ça l'a changé", explique-t-elle.
A Port Moresby, les refuges ne sont pas la seule initiative face au fléau des violences conjugales. Une idée révolutionnaire a ainsi vu le jour pour protéger les femmes au quotidien: des bus interdits aux hommes.
Ces autocars offrent un asile pour celles qui redoutent les agressions, le harcèlement, les violences.
La plupart sont conduits par des hommes, mais on dénombre aussi quatre conductrices dans la capitale, parmi lesquelles Gorame Momo.
"La ville n'est pas sûre du tout pour les femmes", relève-t-elle. "Nous leur offrons un mode de transport sûr."
"Je me sens stimulée, j'ai l'impression de faire quelque chose de très, très important", sourit-elle. "Il faudrait que davantage de femmes prennent des postes considérés comme masculins".