Paris, France | AFP | jeudi 15/12/2022 - Le nombre de victimes de violences conjugales enregistrées par la police et la gendarmerie a dépassé en 2021 le seuil des 200.000, en progression de 21% par rapport à l'année précédente qui était celle du confinement.
Au total, 207.743 victimes, essentiellement des femmes, ont été recensées l'an dernier, selon une analyse diffusée jeudi par le service de statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI).
Cette hausse s'inscrit dans un contexte de libération de la parole des victimes, souligne le SSMSI. Le nombre de faits de violences conjugales enregistrés par les forces de l'ordre a "pratiquement doublé depuis 2016", note-t-il.
L'augmentation est de la même ampleur que celle observée en 2019 (18%), après celle plus limitée de 2020 (+12%).
Ces chiffres montrent que "les femmes s'expriment de plus en plus: elles déposent plainte, et tant mieux", relève auprès de l'AFP Françoise Brié, directrice de l'association FNSF, qui gère la ligne d'écoute 3919.
Ces statistiques soulignent aussi que "la violence ne diminue pas" et que "c'est un phénomène d'ampleur majeure", ajoute la responsable. "Tous les signaux sont au rouge". Ainsi, en s'appuyant sur les appels de victimes traités par la FNSF en 2021, l'association constate une hausse des tentatives de féminicide, des viols conjugaux, des menaces de mort, ou des faits de violence commis par des agresseurs récidivistes.
Et après le dépôt de plainte, "il faut pouvoir apporter une réponse à ces femmes; pour ça, il faut des moyens renforcés pour la police et la justice", souligne Françoise Brié.
Pour Pauline Baron, du collectif féministe #NousToutes, cette hausse des plaintes traduit l'impact de "la vague MeToo": "Il y a quelques années, on taisait ces violences sous prétexte qu'elles se déroulaient dans un cadre privé. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience des femmes, que ce qu'elles vivent n'est pas normal, que ce sont des crimes ou des délits, qu'elles peuvent aller porter plainte pour ça", s'est-elle félicitée.
Des victimes jeunes
Et de plus en plus de victimes se décident à porter plainte longtemps après les faits: la part des faits anciens (commis avant leur année d'enregistrement) est ainsi passée de 18% en 2016 à 28% en 2021.
Reste que moins d'une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte, selon l'enquête de victimation Genese portant sur l'année 2020. "C'est un des gros points noirs. Cela montre qu'il y a encore une grande méfiance vis-à-vis de la justice et de la police, qui parfois refuse de prendre la plainte, ou minimise les faits", commente Pauline Baron.
Par ailleurs, les deux tiers des violences enregistrées en 2021 étaient des violences physiques, et un peu moins d'un tiers psychologiques ou verbales, note le ministère de l'Intérieur.
Selon le SSMSI, les violences sexuelles conjugales enregistrées sont très peu fréquentes (4% des victimes). Dans 85% des cas, il s'agit alors d'un viol ou d'une tentative de viol.
La majorité des victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire sont des femmes (87%). Et 89% des mis en cause enregistrés en 2021 sont des hommes. Les victimes sont jeunes, pour moitié âgée de 25 à 39 ans.
Une étude de la délégation aux victimes (DAV) du ministère de l'Intérieur a recensé en 2021 un total de 143 homicides conjugaux. A une écrasante majorité (86%), ces morts violentes au sein du couple ont concerné des femmes.
Depuis 2016, le total annuel de ces morts est resté stable, oscillant autour de 150.
Globalement, il y a moins de violences conjugales enregistrées en milieu rural qu'en milieu urbain. Sur l'ensemble du territoire, 0,84% des femmes de 15 à 64 ans en ont été victimes. Ce taux baisse à 0,58% dans les communes rurales, mais monte à 1,02% dans les villes de 100.000 à 200.000 habitants. Les grands villes en revanche ont un taux plus faible (0,82% pour Paris).
Au total, 207.743 victimes, essentiellement des femmes, ont été recensées l'an dernier, selon une analyse diffusée jeudi par le service de statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI).
Cette hausse s'inscrit dans un contexte de libération de la parole des victimes, souligne le SSMSI. Le nombre de faits de violences conjugales enregistrés par les forces de l'ordre a "pratiquement doublé depuis 2016", note-t-il.
L'augmentation est de la même ampleur que celle observée en 2019 (18%), après celle plus limitée de 2020 (+12%).
Ces chiffres montrent que "les femmes s'expriment de plus en plus: elles déposent plainte, et tant mieux", relève auprès de l'AFP Françoise Brié, directrice de l'association FNSF, qui gère la ligne d'écoute 3919.
Ces statistiques soulignent aussi que "la violence ne diminue pas" et que "c'est un phénomène d'ampleur majeure", ajoute la responsable. "Tous les signaux sont au rouge". Ainsi, en s'appuyant sur les appels de victimes traités par la FNSF en 2021, l'association constate une hausse des tentatives de féminicide, des viols conjugaux, des menaces de mort, ou des faits de violence commis par des agresseurs récidivistes.
Et après le dépôt de plainte, "il faut pouvoir apporter une réponse à ces femmes; pour ça, il faut des moyens renforcés pour la police et la justice", souligne Françoise Brié.
Pour Pauline Baron, du collectif féministe #NousToutes, cette hausse des plaintes traduit l'impact de "la vague MeToo": "Il y a quelques années, on taisait ces violences sous prétexte qu'elles se déroulaient dans un cadre privé. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience des femmes, que ce qu'elles vivent n'est pas normal, que ce sont des crimes ou des délits, qu'elles peuvent aller porter plainte pour ça", s'est-elle félicitée.
Des victimes jeunes
Et de plus en plus de victimes se décident à porter plainte longtemps après les faits: la part des faits anciens (commis avant leur année d'enregistrement) est ainsi passée de 18% en 2016 à 28% en 2021.
Reste que moins d'une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte, selon l'enquête de victimation Genese portant sur l'année 2020. "C'est un des gros points noirs. Cela montre qu'il y a encore une grande méfiance vis-à-vis de la justice et de la police, qui parfois refuse de prendre la plainte, ou minimise les faits", commente Pauline Baron.
Par ailleurs, les deux tiers des violences enregistrées en 2021 étaient des violences physiques, et un peu moins d'un tiers psychologiques ou verbales, note le ministère de l'Intérieur.
Selon le SSMSI, les violences sexuelles conjugales enregistrées sont très peu fréquentes (4% des victimes). Dans 85% des cas, il s'agit alors d'un viol ou d'une tentative de viol.
La majorité des victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire sont des femmes (87%). Et 89% des mis en cause enregistrés en 2021 sont des hommes. Les victimes sont jeunes, pour moitié âgée de 25 à 39 ans.
Une étude de la délégation aux victimes (DAV) du ministère de l'Intérieur a recensé en 2021 un total de 143 homicides conjugaux. A une écrasante majorité (86%), ces morts violentes au sein du couple ont concerné des femmes.
Depuis 2016, le total annuel de ces morts est resté stable, oscillant autour de 150.
Globalement, il y a moins de violences conjugales enregistrées en milieu rural qu'en milieu urbain. Sur l'ensemble du territoire, 0,84% des femmes de 15 à 64 ans en ont été victimes. Ce taux baisse à 0,58% dans les communes rurales, mais monte à 1,02% dans les villes de 100.000 à 200.000 habitants. Les grands villes en revanche ont un taux plus faible (0,82% pour Paris).