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Victorin Lurel réaffirme le soutien de la France à la Polynésie


Victorin Lurel, ministre des Outre-mer et Antony Geros, vice-président de Polynésie française.
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer et Antony Geros, vice-président de Polynésie française.
PAPEETE, dimanche 20 janvier 2013. Victorin Lurel a repris l’avion ce dimanche soir à 22 heures à Faa’a, à peine 16 heures après avoir mis le pied pour la première fois en Polynésie française. Rappelé en Guadeloupe par des obligations familiales, liées au décès de sa mère survenu durant son trajet aller vers Papeete (dans la nuit de samedi à dimanche), son séjour polynésien a été écourté. Mais avant de monter dans l’avion, le ministre a pris le temps de s’entretenir avec la presse locale et devant les élus présents. Les trois députés et le sénateur du Tahoeraa Huiraatira étaient là, ainsi que le vice-président Antony Geros (représentant Oscar Temaru), le président de l’assemblée de Polynésie française Jacqui Drollet et quelques ministres du gouvernement local.

Durant ce séjour express, le ministre des Outre-mer n’a pas fait d’annonces fracassantes, rien que les élus, la presse locale et même les citoyens attentifs ne sachent déjà : l’accompagnement réaffirmé de l’Etat avec le Pays depuis le changement de gouvernance nationale, la nécessité pour le Pays de trouver des équilibres budgétaires en passant par une «nécessaire réforme fiscale» ; la volonté d’un meilleur appui financier de l’Etat qui s’est déjà traduit, durant les mois précédents par le déblocage d’enveloppes conséquentes, le retour des banques vers la Polynésie, notamment l’AFD (agence française de développement) ou encore la toute récente levée du secret défense en ce qui concerne les essais nucléaires «afin que les victimes puissent apporter les preuves» de ce qu’elles ont subi. Le ministre a fait état des progrès enregistrés, aussi bien du côté de l’Etat que du Pays.

En revanche, quelques nouveautés ont ponctué son discours de clôture dans le salon d’honneur de l’aéroport de Faa’a, juste avant d’embarquer. Tout d’abord pour ce qui est de la défiscalisation, Victorin Lurel était porteur d’une nouvelle en provenance du premier ministre, Jean-Marc Ayrault. «Vous le savez, le Conseil constitutionnel a censuré le dispositif de défiscalisation sur la partie variable de 4%, or, je vous le dis il y aura des mesures appropriées pour compenser cette perte en outremer. En clair, vous pouvez faire comme s’il n’y avait pas cette censure. Présentez vos dossiers de défiscalisation comme si ces 4% existaient toujours, on trouvera la compensation. En 2013, nous ne voulons pas que cela soit une année blanche. Déposez en 2013 vos dossiers pour 2014 comme s’il n’y avait pas cette censure, car nous ne voulons pas voir le flux d’investissement diminuer».

La deuxième annonce du ministre concerne cette fois le financement du RSPF (régime de solidarité de Polynésie française) : «le Pays a demandé à ce que l’Etat revienne sur le financement du RSPF. Nous n’y sommes pas opposés car cela relève de la solidarité nationale», c’est pourquoi une mission de l’IGAS (inspection générale des affaires sociales) viendra prochainement diagnostiquer la réalité polynésienne en la matière. Enfin, Victorin Lurel a annoncé que le président de la République, François Hollande, viendrait également en visite officielle en Polynésie française, même si aucune date n’a été avancée. Avant de partir, et alors qu’il était déjà en retard pour l’embarquement, le ministre a été interpellé par le sénateur Gaston Flosse au sujet de la loi électorale de 2011. A ce sujet, Victorin Lurel a rappelé qu’il n’était pas question de modifier cette loi à trois mois d’une échéance : «chaque fois qu’on parle de loi électorale il y a des soupçons et des arrières pensées, si pour les prochaines élections territoriales, dans cinq ans, il y a nécessité de refaire cette loi, on le fera» déclarait le ministre en forme de non recevoir, rappelant au passage que le sénateur Gaston Flosse avait lui-même fait les frais (en 2004) d’un changement de mode de scrutin pourtant taillé sur mesure. Ce fut la seule pique verbale en public de ce séjour, où 16 heures durant Victorin Lurel s’est efforcé de ne froisser aucune sensibilité politique.

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Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 20 Janvier 2013 à 23:19 | Lu 2523 fois