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Vers un probable non-lieu dans l'enquête sur la disparition de JPK.


Vers un probable non-lieu dans l'enquête sur la disparition de JPK.
PAPEETE, 12 janvier 2011 (AFP) - La justice se dirige vers un non-lieu dans l'information judiciaire sur la disparition mystérieuse en 1997 à Tahiti d'un journaliste qui enquêtait notamment sur l'existence présumée d'un compte secret de Jacques Chirac au Japon, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Lorsqu'il a disparu le 15 décembre 1997, Jean-Pascal Couraud (dit "JPK"), bête noire de Gaston Flosse, alors l'homme fort de la Polynésie française, travaillait sur d'éventuels transferts de fonds entre une grosse entreprise locale et ce compte qu'aurait détenu l'ancien chef de l'Etat.

Mais selon Le Monde et Médiapart, après trois d'enquête le juge d'instruction au tribunal de Papeete Jean-François Redonnet n'a recueilli aucun élément permettant d'accréditer l'existence de ce fameux compte japonais.

Il avait adressé une commission rogatoire aux autorités nippones pour savoir si l'ancien chef de l'Etat ou un "titulaire de paille" avait ouvert un compte à la Tokyo Sowa Bank. La réponse du Japon et de la banque est revenue en février 2010, négative.

En 1996, l'antenne de la DGSE au Japon avait rédigé un message indiquant que Jacques Chirac détenait 300 millions de francs dans cette banque. Le juge Redonnet estimait en 2008 que si cette information était avérée "il y aurait alors une forte probabilité que ces fonds soient d'origine délictueuse". Et le fait que Jean-Pascal Couraud enquêtait sur ces faits aurait pu constituer un mobile pour l'éliminer. Le corps du rédacteur en chef du quotidien les Nouvelles de Tahiti n'a jamais été retrouvé.

La commission rogatoire adressée aux autorités japonaises "était le dernier acte en cours" dans l'affaire, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. "Le dossier n'a pas abouti à des mises en examen et dans ce cas, il devrait s'orienter vers un non-lieu", a-t-on précisé de même source.

"Les témoignages et documents qui continuent à être recueillis dans le cadre de l'enquête permettent d'envisager l'identification des responsables, exécutants et donneurs d'ordre, de l'assassinat de Jean-Pascal Couraud", a au contraire estimé le Comité de soutien pour la recherche de la vérité sur la disparition de JPK.

Dans un communiqué, ce comité rappelle que le journaliste était une "cible prioritaire" du service d'ordre personnel de M. Flosse au moment de sa disparition "et regrette que le secret défense ne soit pas levé sur certaines pièces utiles à l'enquête.

ml/rh/fm

Rédigé par AFP le Mercredi 12 Janvier 2011 à 02:48 | Lu 1123 fois