PARIS, 01 mars 2013 (AFP) - Des traitements de plus en plus ciblés pourraient à l'avenir être proposés à un nombre croissant de malades, notamment atteints de divers cancers ou maladies rares, comme la mucoviscidose, selon certains spécialistes.
Alors que l'idée d'une médecine plus personnalisée remonte à plus de dix ans, les recherches se sont intensifiées ces dernières années avec les progrès de la biologie moléculaire et de la génétique, notamment le séquençage du génome à haut débit.
Les chercheurs s'intéressent aux altérations génétiques retrouvées dans les tumeurs cancéreuses, car comme le rappelle le Pr Pierre Laurent-Puig, professeur de cancérologie biologique à l'Université Paris Descartes, "le cancer est une maladie de l'ADN".
Ces mutations accidentelles de l'ADN - qui sont différentes des mutations constitutionnelles, c'est-à-dire héréditaires - sont innombrables, dépendant du type de cancer, mais également des malades, certaines ne concernant qu'un patient ou deux, alors que d'autres se retrouvent chez de nombreux patients.
"Chez chaque patient, il faut trouver, grâce à une analyse génétique, le ou les gènes qui codent des protéines altérées afin de pouvoir les bloquer" explique le Pr Fabrice André, de l'Institut Gustave Roussy, qui a coordonné une étude menée entre mai 2011 et août 2012 sur 423 patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique.
Baptisée Safir 01, l'étude a permis de détecter 172 anomalies au total, dont 76 rares, dans les 291 analyses génomiques effectuées sur des biopsies de tumeurs.
Mais elle a surtout débouché sur des traitements personnalisés qui ont montré "des signes préliminaires d'efficacité", selon le Pr André, qui précise qu'une nouvelle étude Safir 02 va être lancée pour mesurer l'efficacité de la technique dans les cancers du sein et du poumon.
résistance
Le cancer du poumon est selon le Pr Laurent-Puig un "excellent candidat pour la médecine personnalisée" car il compte pas moins de 25 "maladies différentes".
Les mutations génétiques permettent également de prédire l'efficacité de certains traitements sur certains sous groupes de population. Chez des patients atteints d'un cancer du colon métastatique, la présence d'une mutation du gène KRAS (également présente dans 70% des cancers du pancréas) rend un traitement par anticorps anti-EGFR totalement inefficace.
La découverte en 1989 du gène CFTR chez les patients atteints de mucoviscidose, une maladie génétique affectant les poumons et d'autres organes, a débouché plus de 20 ans plus tard sur un traitement, le Kalydeco (Ivacaftor), réservé aux patients porteurs d'une mutation qui ne touche que 2.500 patients sur les 70.000 atteints de mucoviscidose dans le monde.
Mais son coût reste prohibitif : 300.000 dollars (220.000 euros) par personne par an aux USA et fait l'objet de discussions pour sa prise en charge en France, où il ne concernerait qu'une centaine de patients au total, selon Pierre-André Patin, le Directeur-général de la société américaine de bio-technologie Vertex, qui a développé le traitement.
Le Pr André reconnait que le prix de certaines thérapies ciblées reste important, mais il note qu'une biopsie et un séquençage sont aujourd'hui beaucoup plus abordables en France qu'aux Etats-Unis, environ 1.500 euros au total, et qu'ils peuvent être effectués dans 28 centres au total.
Si l'idée est séduisante, de nombreux problèmes restent à régler, notamment celui des phénomènes de résistance. C'est le cas du premier grand traitement ciblé dans le cancer du sein, l'Herceptin, efficace chez les femmes dont les tumeurs surexpriment le gène HER2, soit 12 à 20% des cas.
"On cible une anomalie génétique avec un traitement mais la tumeur s'adapte au traitement" reconnait le Pr André qui espère qu'avec de nouveaux outils, notamment bio-informatiques, il sera possible de trouver "de nouvelles cibles et de nouvelles molécules" et de proposer des traitements plus efficaces dans quelques années.
Alors que l'idée d'une médecine plus personnalisée remonte à plus de dix ans, les recherches se sont intensifiées ces dernières années avec les progrès de la biologie moléculaire et de la génétique, notamment le séquençage du génome à haut débit.
Les chercheurs s'intéressent aux altérations génétiques retrouvées dans les tumeurs cancéreuses, car comme le rappelle le Pr Pierre Laurent-Puig, professeur de cancérologie biologique à l'Université Paris Descartes, "le cancer est une maladie de l'ADN".
Ces mutations accidentelles de l'ADN - qui sont différentes des mutations constitutionnelles, c'est-à-dire héréditaires - sont innombrables, dépendant du type de cancer, mais également des malades, certaines ne concernant qu'un patient ou deux, alors que d'autres se retrouvent chez de nombreux patients.
"Chez chaque patient, il faut trouver, grâce à une analyse génétique, le ou les gènes qui codent des protéines altérées afin de pouvoir les bloquer" explique le Pr Fabrice André, de l'Institut Gustave Roussy, qui a coordonné une étude menée entre mai 2011 et août 2012 sur 423 patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique.
Baptisée Safir 01, l'étude a permis de détecter 172 anomalies au total, dont 76 rares, dans les 291 analyses génomiques effectuées sur des biopsies de tumeurs.
Mais elle a surtout débouché sur des traitements personnalisés qui ont montré "des signes préliminaires d'efficacité", selon le Pr André, qui précise qu'une nouvelle étude Safir 02 va être lancée pour mesurer l'efficacité de la technique dans les cancers du sein et du poumon.
résistance
Le cancer du poumon est selon le Pr Laurent-Puig un "excellent candidat pour la médecine personnalisée" car il compte pas moins de 25 "maladies différentes".
Les mutations génétiques permettent également de prédire l'efficacité de certains traitements sur certains sous groupes de population. Chez des patients atteints d'un cancer du colon métastatique, la présence d'une mutation du gène KRAS (également présente dans 70% des cancers du pancréas) rend un traitement par anticorps anti-EGFR totalement inefficace.
La découverte en 1989 du gène CFTR chez les patients atteints de mucoviscidose, une maladie génétique affectant les poumons et d'autres organes, a débouché plus de 20 ans plus tard sur un traitement, le Kalydeco (Ivacaftor), réservé aux patients porteurs d'une mutation qui ne touche que 2.500 patients sur les 70.000 atteints de mucoviscidose dans le monde.
Mais son coût reste prohibitif : 300.000 dollars (220.000 euros) par personne par an aux USA et fait l'objet de discussions pour sa prise en charge en France, où il ne concernerait qu'une centaine de patients au total, selon Pierre-André Patin, le Directeur-général de la société américaine de bio-technologie Vertex, qui a développé le traitement.
Le Pr André reconnait que le prix de certaines thérapies ciblées reste important, mais il note qu'une biopsie et un séquençage sont aujourd'hui beaucoup plus abordables en France qu'aux Etats-Unis, environ 1.500 euros au total, et qu'ils peuvent être effectués dans 28 centres au total.
Si l'idée est séduisante, de nombreux problèmes restent à régler, notamment celui des phénomènes de résistance. C'est le cas du premier grand traitement ciblé dans le cancer du sein, l'Herceptin, efficace chez les femmes dont les tumeurs surexpriment le gène HER2, soit 12 à 20% des cas.
"On cible une anomalie génétique avec un traitement mais la tumeur s'adapte au traitement" reconnait le Pr André qui espère qu'avec de nouveaux outils, notamment bio-informatiques, il sera possible de trouver "de nouvelles cibles et de nouvelles molécules" et de proposer des traitements plus efficaces dans quelques années.