CARACAS, le vendredi 5 mai 2017 - La pression de l'opposition vénézuélienne se maintient ce week-end contre le président socialiste Nicolas Maduro, avec de nouvelles manifestations au programme, malgré les violences entourant cette vague de mobilisation, avec 36 morts en un peu plus d'un mois.
Déterminée à ne pas relâcher la pression, l'opposition a prévu samedi une marche des femmes vêtues de blanc, pour dénoncer la "répression sauvage" dont elle se dit victime.
"Le régime est en train de tomber. Il n'a pas de force et il est en train de montrer son pire visage, en utilisant les armes", a lancé Lilian Tintori, l'épouse du leader d'opposition Leopoldo Lopez, devant la prison de Ramo verde où il est détenu depuis 2014 et dont elle dit être sans nouvelles depuis 33 jours.
La détermination de l'opposition a encore un peu plus été démontrée vendredi avec la destruction d'une statue de l'ancien président Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 jusqu'à son décès en 2013, dans la ville de Rosario de Perija, dans l'ouest du pays.
Les manifestants, principalement des étudiants, ont brûlé la statue, puis l'ont arrachée de son piédestal, avant de la réduire en morceaux, selon les images devenues virales sur les réseaux sociaux.
- Désaccords dans l'armée ? -
Une certitude: la tension est toujours très élevée à travers le pays. La dernière victime est un jeune homme de 22 ans, décédé vendredi après avoir été blessé la veille à Valencia (nord) alors que la ville était en proie à des attaques contre une centaine de commerces et de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre.
A Caracas, un groupe d'étudiants a manifesté vendredi pour la deuxième journée consécutive, renonçant à rejoindre le ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale, comme ils avaient tenté de le faire la veille. Le défilé avait alors tourné à la bataille rangée avec les forces de l'ordre, avec gaz lacrymogènes, cocktails Molotov et jets de pierres.
Dans ce pays en profonde crise politique et économique, les anti-Maduro défilent presque tous les jours depuis le 1er avril pour exiger le départ du chef de l'Etat avant la fin de son mandat en décembre 2018.
Et le bilan de cette vague de manifestations est le plus lourd depuis les marches de 2014 (43 morts officiellement). Elle survient alors que le pays pétrolier a sombré avec la chute des cours du brut. Ruiné, le Venezuela souffre d'une grave pénurie d'aliments et de médicaments ainsi que d'une inflation galopante, attendue à 720% fin 2017 par le FMI.
Selon Henrique Capriles, l'un des leaders de l'opposition, candidat à la présidentielle de 2013 face à Nicolas Maduro, l'armée elle même commencerait à se désolidariser du pouvoir. Selon lui, 85 soldats auraient ainsi été emprisonnés pour avoir exprimé leur désaccord face à la répression. Mais cette information n'a reçu aucune confirmation officielle.
Le mécontentement populaire atteint un niveau historique, avec sept habitants sur dix souhaitant le départ immédiat de M. Maduro, élu en 2013, selon un sondage Venebarometro.
Pour l'analyste Luis Vicente Leon, le bras de fer engagé entre le gouvernement socialiste, qui contrôle toutes les institutions sauf le Parlement, et l'opposition de centre droit est une "bataille entre la majorité (populaire, ndlr) et la force (du pouvoir, ndlr). La majorité finit avec plus de blessés mais la force avec une blessure morale, profonde et irrémédiable".
- 'La guerre ou la paix' -
L'opposition a pour principal objectif d'obtenir des élections anticipées. Nicolas Maduro s'y refuse. Sa dernière initiative a été de présenter mercredi un décret convoquant une assemblée constituante chargée de réformer le texte de 1999.
Le chef de l'Etat dit vouloir ainsi "réconcilier" le pays. Ses adversaires y voient plutôt une manoeuvre pour repousser les élections et s'accrocher coûte que coûte au pouvoir.
"Nous n'avons pas le choix", a plaidé vendredi Elias Jaua, à la tête d'une commission présidentielle chargée de préparer cette assemblée constituante. Il faut "convoquer le peuple et qu'il décide du destin de la patrie: la guerre ou la paix, la cohabitation ou la négation".
Selon M. Maduro, la moitié des 500 membres de cette assemblée constituante seront désignés par des secteurs sociaux (syndicats, retraités, minorités sexuelles...), les autres seront élus selon un découpage par circonscription municipale. Plusieurs analystes redoutent qu'il place ainsi nombre de ses partisans.
"Il y a une élite qui méconnaît cette force populaire, révolutionnaire qu'est le chavisme. Qu'il soit bien clair pour eux (...) que nous n'allons pas permettre cela, nous n'allons pas permettre qu'ici s'installe un régime fasciste", a mis en garde M. Jaua, qui a invité l'opposition à une réunion lundi.
"Nous n'allons pas accepter cette fraude de Maduro, nous n'allons pas refaire la même erreur en acceptant ces rendez-vous pour que rien ne change, pour qu'ils restent au pouvoir et que pays continue à se détruire", a répondu le leader de l'opposition, Henrique Capriles.
Les anti-Maduro dénoncent un "coup d'Etat" du clan présidentiel depuis que la Cour suprême s'était arrogé brièvement fin mars les pouvoirs du Parlement, l'étincelle ayant déclenché la vague de manifestations.
Déterminée à ne pas relâcher la pression, l'opposition a prévu samedi une marche des femmes vêtues de blanc, pour dénoncer la "répression sauvage" dont elle se dit victime.
"Le régime est en train de tomber. Il n'a pas de force et il est en train de montrer son pire visage, en utilisant les armes", a lancé Lilian Tintori, l'épouse du leader d'opposition Leopoldo Lopez, devant la prison de Ramo verde où il est détenu depuis 2014 et dont elle dit être sans nouvelles depuis 33 jours.
La détermination de l'opposition a encore un peu plus été démontrée vendredi avec la destruction d'une statue de l'ancien président Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 jusqu'à son décès en 2013, dans la ville de Rosario de Perija, dans l'ouest du pays.
Les manifestants, principalement des étudiants, ont brûlé la statue, puis l'ont arrachée de son piédestal, avant de la réduire en morceaux, selon les images devenues virales sur les réseaux sociaux.
- Désaccords dans l'armée ? -
Une certitude: la tension est toujours très élevée à travers le pays. La dernière victime est un jeune homme de 22 ans, décédé vendredi après avoir été blessé la veille à Valencia (nord) alors que la ville était en proie à des attaques contre une centaine de commerces et de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre.
A Caracas, un groupe d'étudiants a manifesté vendredi pour la deuxième journée consécutive, renonçant à rejoindre le ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale, comme ils avaient tenté de le faire la veille. Le défilé avait alors tourné à la bataille rangée avec les forces de l'ordre, avec gaz lacrymogènes, cocktails Molotov et jets de pierres.
Dans ce pays en profonde crise politique et économique, les anti-Maduro défilent presque tous les jours depuis le 1er avril pour exiger le départ du chef de l'Etat avant la fin de son mandat en décembre 2018.
Et le bilan de cette vague de manifestations est le plus lourd depuis les marches de 2014 (43 morts officiellement). Elle survient alors que le pays pétrolier a sombré avec la chute des cours du brut. Ruiné, le Venezuela souffre d'une grave pénurie d'aliments et de médicaments ainsi que d'une inflation galopante, attendue à 720% fin 2017 par le FMI.
Selon Henrique Capriles, l'un des leaders de l'opposition, candidat à la présidentielle de 2013 face à Nicolas Maduro, l'armée elle même commencerait à se désolidariser du pouvoir. Selon lui, 85 soldats auraient ainsi été emprisonnés pour avoir exprimé leur désaccord face à la répression. Mais cette information n'a reçu aucune confirmation officielle.
Le mécontentement populaire atteint un niveau historique, avec sept habitants sur dix souhaitant le départ immédiat de M. Maduro, élu en 2013, selon un sondage Venebarometro.
Pour l'analyste Luis Vicente Leon, le bras de fer engagé entre le gouvernement socialiste, qui contrôle toutes les institutions sauf le Parlement, et l'opposition de centre droit est une "bataille entre la majorité (populaire, ndlr) et la force (du pouvoir, ndlr). La majorité finit avec plus de blessés mais la force avec une blessure morale, profonde et irrémédiable".
- 'La guerre ou la paix' -
L'opposition a pour principal objectif d'obtenir des élections anticipées. Nicolas Maduro s'y refuse. Sa dernière initiative a été de présenter mercredi un décret convoquant une assemblée constituante chargée de réformer le texte de 1999.
Le chef de l'Etat dit vouloir ainsi "réconcilier" le pays. Ses adversaires y voient plutôt une manoeuvre pour repousser les élections et s'accrocher coûte que coûte au pouvoir.
"Nous n'avons pas le choix", a plaidé vendredi Elias Jaua, à la tête d'une commission présidentielle chargée de préparer cette assemblée constituante. Il faut "convoquer le peuple et qu'il décide du destin de la patrie: la guerre ou la paix, la cohabitation ou la négation".
Selon M. Maduro, la moitié des 500 membres de cette assemblée constituante seront désignés par des secteurs sociaux (syndicats, retraités, minorités sexuelles...), les autres seront élus selon un découpage par circonscription municipale. Plusieurs analystes redoutent qu'il place ainsi nombre de ses partisans.
"Il y a une élite qui méconnaît cette force populaire, révolutionnaire qu'est le chavisme. Qu'il soit bien clair pour eux (...) que nous n'allons pas permettre cela, nous n'allons pas permettre qu'ici s'installe un régime fasciste", a mis en garde M. Jaua, qui a invité l'opposition à une réunion lundi.
"Nous n'allons pas accepter cette fraude de Maduro, nous n'allons pas refaire la même erreur en acceptant ces rendez-vous pour que rien ne change, pour qu'ils restent au pouvoir et que pays continue à se détruire", a répondu le leader de l'opposition, Henrique Capriles.
Les anti-Maduro dénoncent un "coup d'Etat" du clan présidentiel depuis que la Cour suprême s'était arrogé brièvement fin mars les pouvoirs du Parlement, l'étincelle ayant déclenché la vague de manifestations.