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Vanuatu: Pour avoir érigé une tour-relais : les chefs exigent de Digicel le paiement de dix dents de cochon

PORT-VILA, mardi 24 août 2010 (Flash d'Océanie) – Dans le cadre de sa politique agressive d’expansion régionale à travers l’Océanie, la société de téléphonie mobile Digicel tente ces derniers jours de résoudre un conflit avec les autorités coutumières de l’île de Pentecôte, dont les chefs exigent le paiement d’une amende traditionnelle de dix dents de cochons.


Vanuatu: Pour avoir érigé une tour-relais : les chefs exigent de Digicel le paiement de dix dents de cochon
Dans la coutume de l’archipel de Vanuatu, la dent de cochon est l’un des symboles-clé et en fonction de sa courbure, sa valeur peut atteindre des sommes considérables.
Une amende de dix dents de cochons est considérée par conséquent comme particulièrement élevée.
Sur cette île du Nord-est de Vanuatu, les chefs coutumiers locaux avaient par ailleurs obtenu de la justice que la société démonte la tour qu’elle avait érigé sur un site qu’ils considèrent comme historique et culturel, au village de Langare.
La société a été priée de réinstaller son matériel à un autre endroit.
Elle a d’ores et déjà indiqué son intention de s’exécuter et, en plus du démantèlement de sa tour, de replanter les arbres alentours et de faire installer un panneau informant les visiteurs au sujet des richesses culturelles du site de Langare.
Sur cette île, les tours les plus célèbres sont aussi une attraction majeure de l’archipel, sur Pentecôte, à l’occasion des cérémonies du Saut du Gol (Nagol).

Tours relais contre tours du Saut du Gol

Ce rituel implique qu’un jeune homme, dans certains cas (pour les étages les mois élevés) un enfant ou un adolescent, dans le cadre d’un rite coutumier initiatique, se jette dans le vide d’une plateforme du haut d’une tour faite de branches, avec pour seul amortisseur des lianes attachées aux chevilles et soigneusement mesurées pour stopper la chute à quelques centimètres du sol.
Ces cérémonies sont considérées comme uniques au monde et, pour certains, comme ayant aussi inspiré les inventeurs, des siècles plus tard, du saut à l’élastique.
Dans la capitale fidjienne Suva, mi-août 2010, dans le cadre d’une autre affaire d’implantation de tour-relais dans une zone résidentielle et près d’un parc, un tribunal a déjà débouté Digicel en appel et a maintenu l’ordre de démonter cette tour de vingt cinq mètres de haut, érigée en 2008 et de payer les frais de procédure de l’ordre de deux mille cinq cent euros.
Digicel, qui poursuit sa progression dans le Pacifique depuis cinq ans, a annoncé par ailleurs la semaine dernière l’ouverture prochaine dans les environs de Brisbane (État australien du Queensland, Nord-est du pays) d’un centre régional assorti d’une station terrienne satellite dédiés au Pacifique.
Au cours de ces cinq dernières années, cette société basé dans la Caraïbe et créée par un entrepreneur irlandais a enchaîné les ouvertures de marchés à Fidji, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Vanuatu, à Samoa, à Tonga et à Nauru, avec actuellement des dossiers bien avancés concernant un prochain lancement en Polynésie française.

Rédigé par NPaD le Mardi 24 Août 2010 à 05:48 | Lu 1169 fois